Comment commencer cette chronique?
En vous présentant le groupe ? Je serais du genre à penser que la plupart de ceux qui consulteront cette chronique seront ceux pour qui le nom
UDO est aussi familier que celui d'Accept. Et qu'on ne leur présente plus le chanteur (et son actuel guitariste) qui a posé sa griffe sur
Metal Heart ou sur
Faceless World, et connaisse très bien le style dans lequel officie le groupe. Hélas, ce serait injuste envers ceux qui pourrait découvrir
UDO avec ce
Rev-Raptor (pour les autres, je ne vous en veux pas de passer au paragraphe suivant).
UDO, c'est tout d'abord un son qu'on classifie sans détour dans le gros Heavy Teuton qui marave ta face. Depuis la re-formation du groupe en 1997 avec l'album
Solid, le groupe n'a pas cessé de distribuer ces offrandes métalliques qui, si elles n'ont pas été marqué par une évolution dantesque (même si évolution il y a eu, comme ce sera précisé plus bas), ont toujours été marqué par cette force et cette passion qu'a Udo pour le Heavy
Metal bien brut et carré.
Ceci ce confirme encore une fois avec ce 13ème album qui ne démentira pas la réputation du groupe. A ce titre, la première chose qui fait effet (et qu'on a envie de mentionner) dès qu'on écoute cette galette pour la première fois, c'est une sorte de soulagement. Ouais,
UDO. c'est toujours ce char d'assaut en acier trempé. Le tank du colonel
Dirkschneider se permet même quelques petites touches de modernité - c'est d'ailleurs l'impression qui suit le soulagement : "hé mec, la production est sacrément couillu! On jurerait entendre des sonorités de metal industriel". Hé oui, si la recette ne change pas (ou si peu), la façon dont la musique est présenté a subit une certaine mutation. Si c'était déjà constatable sur
Mastercutor et
Dominator,
Rev-Raptor ne laisse plus le doute : Udo et son groupe de joyeux lurons sont passés au cran supérieur en matière de rugosité. Ca tombe bien, c'est justement ce qu'on attend d'eux. Prenez
Rev-Raptor et
Leatherhead, les deux premières pistes ; elles donnent tout de suite l'impression qu'un petit malin est allé mettre en branle le moteur d'un p*tain de rouleau compresseur!
Ca part tellement bien que l'album gagne à être écouté d'une traite. Parce que oui, l'album est certes bon, mais il faudra un peu d'élan pour passer outre certaines chansons moyennes, au classicisme ultra en vogue sur les galettes du père Dirk-chnaille-deur. Du convenu "en veux-tu-en-voilà", j'appelle à la barre les témoins
Renegade,
Terrorvision, Underworld,
True Born Winner. Chef d'accusation? C'est pas que vous soyez des titres foncièrement mauvais mes petits loups, mais c'est juste que vous êtes tellement du "déjà entendu" chez
UDO que si on vous écoute en isolé, on se fait un peu chier. Underworld plus précisément : on a déjà I Give as Good as I Get (avec son chant très émotif, ça surprend venant d'Udo) et Days of
Hope and
Glory (en fin d'album) qui remplisse parfaitement le quota "détente et ballade" de
Rev-Raptor. Qu'est-ce que tu viens foutre ici, Underworld ? Bref, typique des titres de remplissage comme on en trouve toujours 2 ou 3 sur les albums du groupe.
Heureusement qu'à côté, la machine en a gros sous son carrosse d'acier massif. Tiens, un petit Dr.Death très entraînant avec sa gueule année 80' et son refrain entêtante, ça c'est du lourd! On passe aussi un bon moment sur le rapide Motor-Borg, et on arrose le tout avec un Rock 'N' Roll
Soldier qui (comme son nom l'indique) fais la belle part au bon vieux titres rock bien retro du groupe. A ce propos, vous avez pas remarqué les petits airs de "I Don't Wanna Be Like You" (album Objection Overruled d'Accept) qui en émane ?
A souligner également que depuis
Mastercutor,
UDO a eut le bon goût de nous proposer quelques facettes plus sombres, aux ambiances très soignées. Le groupe se défend très bien sur ce nouveau cheval de bataille, et a le mérite de diversifier les différentes oeuvres du groupe.
Leatherhead, pour en revenir à notre tête de cuire, en est l'exemple parfait. Ce surf sur la vague massive et puissante (vous savez, les riffs de bûcheron) qui redescendant d'un ton pour quelque chose de plus fin et plus mélodique, avant de ré-embrayer sur la vitesse supérieur : ça a de quoi vous tenir en haleine. Dans ce cas de figure, on a aussi un
Pain Man qui se défend bien, et dans une moindre mesure,
Rev-Raptor.
Dans cette réserves d'obus, on trouve aussi une autre pépite bien sentie : quand Faity Tales of
Victory a déboulé dans mes tympans, j'ai fais un arrêt-sur-image qui a bien duré 4-5 secondes ; "Foutrezeus, ça par-contre, ça nous ramène aux grandes gloires d'
UDO". Un peu dans le style précédemment cité, on a un morceau lent aux mélodies très soignés, sans parler du refrain vraiment prenant. Un des meilleurs titres de cet opus, sans conteste !
Constat final Mein Kolonel ? Ja Wohl,
Rev-Raptor, c'est un bon
UDO. Mais on m'enlèvera pas l'idée que cet album aurait gagné à être raccourci, même si en l'écoutant d'une traite, l'élan est suffisant pour passer facilement outre certains titres pas très inspirés. Je ne vais étonner personne en disant que
UDO fait du
UDO, et que le schéma général de
Rev-Raptor ne sera pas inconnus aux afficionnados du groupe. Cependant, il convient de souligner que la puissance émanant de ce mélange de modernité avec ce Heavy des années 80' fait de
Rev-Raptor un Coktail
Molotov qui fait bien mal.
UDO a amorcé une nouvelle cavalcade aux airs massives, puissantes, et tournées vers des aspects plus modernes (ce son!). De fait, il échappe de justesse au piège du "trop redondant" dont le style souffre déjà pas mal. Et rien que pour ça, c'est un sacré tour de force qu'il convient de souligner !
Le son est puissant, il y a de très bons morceaux, d'autres sont dispensables, mais cela reste globalement un album sympa.
Et oui, l'une des choses les plus embêtantes chez UDO, c'est ce mode "pilotage automatique" qui se ressent toujours sur 2-3 titres de ses albums, et qui ne manquerait à personne s'ils n'avaient pas vu le jour. Si en plus tu ajoutes les Bonus Track, tu te dis que "heureusement que le reste des chansons assure toujours autant parce que sinon ce serait vraiment moyen...".
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