Cet album de
Neurosis est à prendre au même titre que n’importe quel disque du groupe. Les connaisseurs verront, sentiront tout de suite à la première seconde la patte personnelle du groupe culte d’Oakland. Nulle hésitation, c’est bien à un disque de
Neurosis auquel nous avons affaire. Une ambiance sombre, des accents d’angoisses viscérales qui prennent aux tripes comme à la tête, un duo vocal envoûtant, plein de rage et gorgé d’une certaine mélancolie, une rythmique simple et efficace ponctué de chapes de sons indus et ambiants. Oui, «
A Sun That Never Sets » prend ses marques, impose tout de suite une aura dont seuls les plus grands en sont capables, et cependant...
Cependant, cependant, les fans assidus du groupe verront en cette pièce un changement notable, c’est un disque de
Neurosis sans l’être. Enfin si, c’est bien du
Neurosis mais nous présentant un nouveau visage sans pour autant renier ses fondements. Suivant la voie de son mini «
Sovereign », le groupe instaure dès son deuxième titre des changements stupéfiants. C’est ainsi qu’apparaissent des arpèges de guitares mélodiques et sombres, soutenus par un chant clair grave (Steve
Von Till nous prouve qu’il possède un timbre de voix incroyable de tristesse et de pesanteur) n’oublions tout de même pas les chants agressifs de Scott Kelly plaçant sa rage mais aussi sa détresse avec justesse. Arrivera-t-il à atteindre ce paroxysme du titre « From Hill » par la suite ? la question me taraude encore. Dorénavant, l’intensité de
Neurosis ne sera plus la même, le mur de guitares disparaît pour mieux piquer sur le vif l’auditeur par ses ambiances.
Ce qui fait que cet album est le plus posé, voire le plus culotté de la discographie de
Neurosis. Mais c’est surtout le plus rigoureux, c’est celui qui emboîte au mieux les atmosphères du disque, il s’y dégage une véritable sensation de pesanteur, une atmosphère unique et sombre, guidée par ce sentiment de détresse absolue. Autant être franc, jamais
Neurosis n’a été aussi sombre, angoissant. «
A Sun That Never Sets » est de loin le plus dépressif le plus metal mais aussi l’album le plus mental du groupe. Formes musicales en fusion, autant apocalyptiques qu’humanistes,
Neurosis tire sa fibre émotionnelle de répétitions allongées au maximum et d’une utilisation du (faux) silence attirant l’auditeur dans la résurgence de ses angoisses qui explosent littéralement telles des visions shamans dans notre esprit.
Et quand le très nietzschéen « Stones From The Sky » retentit et que
Neurosis déstructure littéralement son armature pour mieux faire émerger l’essence même de la volonté hors espace, on se rend compte que cet album est un joyau d’ambiances où nos peurs les plus inconscientes prennent corps, deviennent entités dans un tourbillon de force sonore cathartique.
Si insaisissable et pourtant si sublime «
A Sun That Never Sets » est un authentique chef-d’œuvre viscéral et un voyage dense au fin fond de nos personnalités.
La révélation absolue de nos frayeurs. Étouffant !!!
: Uncaught Error: Attempt to assign property "cercle" on null in /home/spiritofmetal/public_html/class/f_groupe.php:251
Stack trace:
#0 /home/spiritofmetal/public_html/album.php(635): affiche_commentaire()
#1 {main}
thrown in