TRANSCENDANT !!!
Cet album est l’une des pierres d’angles musicales de ces 20 dernières années, et ce malgré son âge (11 ans) ce disque a su garder tout son potentiel et sa force musicale qui fait de «
Enemy of the Sun » un objet hybride et monstrueux. Suite un an après le déjà très bon «
Souls at Zero »
Neurosis revient avec un album gigantesque poussant au paroxysme les bases de son prédécesseur (voir ma chronique sur «
Souls at Zero »)
Plusieurs points doivent être expliqué face à cet album. La ligne musicale reste la même, le tempo est apparenter au doom, la virulence est proche du hardcore à la
Discharge ainsi que la personnalité du groupe qui s’insuffle dans chaque note donnant une intensité terrifiante à l’ensemble. Cependant le style
Neurosis est un style en mouvement perpétuel, un album de groupe ne sera jamais l’identique du précédent, c’est une recherche musicale et intellectuelle constante.
Sur cet album, on retrouve des passages au violon, à la flûte ainsi qu’avec du didgeridoo (instrument des chamans australiens). Cependant le groupe a mis l’accent sur les aspects indus de sa démarche. Une foule de samples indus, radiophoniques parcourent l’album qui nous conduisent à l’harmonique thématique du groupe : le CHAOS. Rarement une telle confusion musicale a été ainsi engendrée tout en gardant cohésion interne et énergie apocalyptique contrastant avec un tempo lourd et lent. Le résultat en est bluffant de maîtrise instrumentale et conceptuelle, cet album est d’une puissance proprement terrifiante qui s’apparente plus à un voyage initiatique débouchant sur nos propres peurs humaines. Tous les albums suivants en seront les métaphores translucides de cette inquiétude, nourrie par des préceptes chamanistes que la « tribu » de San Francisco distille. Pour mieux comprendre l’enjeu du groupe, je vous conseille de lire les écrits de Carlos Castaneda (« l’Herbe du Diable et la petite fumée », « Voir, les enseignements d’un sorcier Yaqui », « Le voyage à Ixtlain », « Histoires de Pouvoir », « l’Art de Rêver », etc.). Ou de voir le film « Blueberry » qui retrace les grandes lignes évoquées par le groupe même si ce dernier le replace dans un contexte plus contemporain. Car comprenez-le, la musique de
Neurosis, certes difficile d’accès, est une recherche existentielle et spirituelle et non un message de charlatan. À vous de prendre position.
Le groupe laisse place aussi à de grands renforts de percussions se terminant en apothéose sur « Cleanse » fantastique pièce d’un quart d’heure, terminant l’album en grande pompe. Les voix sont plus puissantes surtout la voix rauque renforçant l’intensité d’un cran, des rythmes tribaux entêtants donnent l’amorce à des pièces chaotiques sans failles et une pointe de chant féminin termine l’ensemble faisant de «
Enemy of the Sun » une pièce unique, nanti d’une amplitude émotionnelle rare et proprement tétanisant.
Un album comme celui-ci se vit plus qu’il ne s’écoute touchant nos perceptions. Une transe musicale hors-temps débouchant sur nos frayeurs.
Chef-d’œuvre !!!
D'accord avec la chronique : Chef d'oeuvre ...
Quelle puissance ...
J'ai tellement écouté cet album, et à chaque fois, je me prends la même baffe. Monolithe noir, strident, aliénant et suicidaire. Une approche tribale et shamanique et un feeling unique. Je n'ai pas trouvé de substitut à la noirceur que ce chef d'oeuvre pouvait dégager. De soul at zero à Through Silver in blood, Neurosis a tiré le meilleur de lui même. Enemy of the sun en est le sommet.
Are you lost? Yes.
Et oui, nous sommes perdus.
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