Nous sommes en 1987, cela fait deux ans que le groupe californien est formé (dans la banlieue d’Oakland) et voici que leur premier album est arrivé. Steve
Von Till n’est pas présent sur ce disque laissant sa place à Chad Salter, une voix très conventionnelle par ailleurs et n’important que dalle. Dés la vision de la pochette, on sent bien qu’on est encore loin de ce que le groupe nous offrira quelques années plus tard.
Ce court album (34 minutes) est une pièce de hardcore/punk sortie des cavernes. Influencé par
Black Flag,
Neurosis nous pond des titres ne dépassant rarement le stade des trois minutes pour une musique efficace, brute et sans fioriture (pas de samples bruitistes). Le tempo est rapide avec même des blasts bien punks, mais c’est bien là la patte punk que le groupe a calquée sur les combos de la côte Est des U.S.A que l’on entend. Je crois que c’est clair, «
Pain of Mind » n’a rien d’un album culte. D’accord, ça rentre dans le lard, ça se la joue rebelle de la société de base et l’on se marre presque en lisant les paroles tellement que ça paraît gamin (premier album, on ne leur tiendra pas trop rigueur, tout de même). D’accord, on discerne des mélodies étranges prouvant bien là que la volonté du groupe était bien de sortir des sentiers battus, mais bon... Le résultat de ce premier disque est plus aujourd’hui d’une valeur strictement archéologique, d’ailleurs qui a envie de se procurer ce disque ? Car mis à part les fans du groupe (moi par exemple) qui l’écouteront rarement et les amateurs du vieux hardcore/punk engagé des années 80 (et le son s’en ressent), cette pièce n’intéressera pas vraiment les néophytes. Cela étant dit, se remettre un bon vieux hardcore des eighties, ça ne fait pas que du mal. Ceci prouve, comme quoi la base du groupe reste bien le hardcore/punk.
À noter aussi que la réédition du premier album est assez complète puisque la pièce «
Pain of Mind » devient un double disque avec des morceaux inédits live (le titre «
Black » est entièrement transformé et pour le coup très bien fichu) ainsi que leur première démo cassette qui mine de rien en avait déjà pas mal à dire (même le son n’est pas trop mauvais). Certes pas vraiment méga-indispensable (comme l’album), mais vraiment bien foutue.
Un premier disque pour les nostalgiques du hardcore californien et les Indiana Jones de
Neurosis.
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