Projet parallèle sans l’être, «
Neurosis &
Jarboe » est une pièce non moins intéressante car le résultat est au-delà des espérances escomptées pour une démarche qui aurait pu se révéler, à priori, casse-gueule. D’un côté,
Neurosis et de l’autre la chanteuse
Jarboe. Ce qui est stupéfiant c’est que les musiciens et la chanteuse ne se bouffent pas l’espace, se trouvant tous deux à amplitude égale sur la durée du disque. Musicalement, l’ambiance de
Neurosis est bien présente malgré une sonorité étrangère à leur répertoire. Le son fait plus rétro, style années 70, les guitares se font plus discrètes tout en gardant leurs côtés viscérales. La batterie paraît aussi plus éthérée, disparaissant à certains instants, laissant place à des rythmes plus indus voir trip-hop légère. Quant à la voix de
Jarboe, elle se plapit à montrer les différentes facettes des sensations humaines, que se soit la mélancolie, la rage, l’inquiétude. La chanteuse nous fait ainsi des véritables performances vocales, se révélant par moments étouffantes flirtant avec l’insalubre tout en gardant un aspect communicatif à l’ensemble, ce dernier se révélant nihiliste et angoissé. D’un point de vue émotionnel, la charge est aussi forte que sur les albums de
Neurosis même si elle se fait plus insidieuse et contenue qu’éclatée que le débordement sensitif de rigueur sur les précédents opus. Car si d’apparence, le disque se révèle plutôt construit, cela se révèle bénéfique, permettant un plus large espace d’expression à la chanteuse guidée par la musique accompagnatrice mais toujours présente du groupe. Véritable reflet d’émotions, «
Neurosis &
Jarboe » est aussi le test pour savoir si l’auditeur est capable d’entrer dans cette dimension musicale. Là c’est clair, j’aime ou je n’aime pas, car s’il est d’apparence mélodique son contenu reste, d’une certaine façon, extrême le rendant d’autant plus fascinant.
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