Honor Found in Decay

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15/20
Nom du groupe Neurosis (USA)
Nom de l'album Honor Found in Decay
Type Album
Date de parution 26 Octobre 2012
Enregistré à Electrical Audio
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album42

Tracklist

1. We All Rage in Gold 06:36
2. At the Well 10:05
3. My Heart for Deliverance 11:40
4. Bleeding the Pigs 07:20
5. Casting of the Ages 10:03
6. All Is Found... in Time 08:50
7. Raise the Dawn 05:57
Total playing time 1:00:31

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Neurosis (USA)


Chronique @ fl0)))

02 Décembre 2012

Chaque album de Neurosis se vit comme une histoire,un monde qui naît et se développe avant de mourir

St Paul, Minnesota. Voilà, c'est dimanche soir. Il fait nuit depuis 16h. Le vent est glacial. Demain il faut retourner bosser. Plus que 2 mois avant de rentrer en France... autant dire que la tendance générale est à la déprime.
Soit les conditions requises pour écouter le nouveau bébé de Neurosis, "Honor Found in Decay".

La sortie d'un nouvel album de Neurosis est toujours un moment délicat...
Il va falloir se replonger dans cet univers d'une noirceur insondable pendant près d'une heure. Car s'il y a bien une chose que la musique de Neurosis exprime avec force, c'est cette douleur effroyable, cette tristesse que beaucoup de groupes de Black Metal peinent à retranscrire, alors que les maîtres d'Oakland nous l'inflige depuis plus de 20 ans avec une facilité déconcertante.

Mais penchons nous plutôt sur l'album...
La production se veut monolithique comme à l'accoutumée (Neurosis quoi), dans la lignée directe de cette masse sonore qui donnait vie à "Given to the Rising" (2007).
Le grain des guitares se veut plus épais et organique que jamais, la batterie résonne comme les tambours de quelque rituel étrange, alors que les grognements de Steeve Von Til et Scott Kelly incantent la fin du monde. Les samples de Landis, sans être trop mis en avant, sont parfaitement audibles, et se fondent parfaitement dans cette entité sonore, lui donnant plus de profondeur.
Bref, l'identité sonore de Neurosis reste intacte, reconnaissable entre mille.

La nouveauté de ce disque, si l'on veut, vient de certaines mélodies de guitares, plus psychédéliques que par le passé, ces sons bizarres, qui rappellent "Through Silver in Blood" et "Times of Grace" . Attention, Neurosis n'est pas pour autant devenu un groupe de Stoner! La recette reste la même...
La musique varie entre accalmies acoustiques et explosions de noirceur pure.
On assiste même au retour de la cornemuse sur "At the Well".
Le morceau le plus mélodique est certainement "My Heart for Deliverance" (11 minutes!), qui aurait pu trouver sa place sur "The Eye of Every Storm" (2004) par son ton plaintif, sa tristesse et sa mélancolie lattentes.
"Bleeding the Pig" se différencie quand à lui par ses rythmiques tribales, entrecoupées de passages ambients, suivis par une montée en puissance où le ton des guitares se veut véritablement menaçant.
L'autre moment fort du disque est certainement le final cosmique sur "All is Found...in Time" où la guitare se perd dans un profond écho, soutenus par les samples grésillants de Landis.

Chaque album de Neurosis se vit comme une histoire, un monde qui naît et se développe avant de mourir, et "Honor Found in Decay" ne déroge pas à la règle.

Neurosis reste Neurosis. Inutile de décrire la musique en détails, elle se ressent, se vit. Car oui, ce que crée Neurosis est bel et bien une entité vivante, un monstre sonore où tout les instruments fusionnent, une masse de sons et d'émotions torturés prêts à engloutir l'auditeur jusqu'à la dernière seconde, jusqu'à l'explosion de "Raise the Dawn" et son final acoutisque magnifique.

Victoire par K.O., sans appel...



8 Commentaires

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ArchEvil - 09 Décembre 2012: Je n'en suis qu'aux premières, mais je sentais venir un peu la chose. Neurosis a vieilli. Depuis quelques temps, ils ont une tendance à trainer sur les longueurs. Finalement, depuis le précédent, ils ne nous sortent pas vraiment des synthèses de leurs carrières. Ils ont perdu leur fougue et leur hargne peu à peu mais parvenaient à recycler leur musique et à assumer une facette planante et hypnotique très réussie sur A sun that never set et The eye of every storm. Depuis Given to the rising, leur soif de créations sonores en a pâti aussi. J'ai l'impression d'entendre un groupe en pilotage semi-automatique. Leurs albums restent bons, évidemment. Et sans cette mollesse un peu malvenue pour de tels albums, ils pourraient l'être encore plus.

D'un autre côté, faut garder à l'esprit qu'un groupe ne peut garder une inspiration constante après tant d'années de carrière, et qu'un trio aussi spectaculaire que Soul at Zero, Enemy of the Sun et Through silver in blood, ca n'arrive qu'une fois dans une vie ( c'est déjà un exploit d'avoir enchaîné trois chef d'oeuvres les uns derrière les autres ).

D'autres passages du skeud viendront étayer mon propos par la suite.
Silent_Flight - 10 Décembre 2012: Archevil, je pense que tu es dans le faux. C'est un choix de la part de Neurosis de s'orienter vers une musique plus atmosphérique, et pour ma part, je trouve ça encore plus passionant qu'avant.
ArchEvil - 14 Décembre 2012: Ca fait depuis A sun that never set que Neurosis s'oriente vers quelques chose de plus posé.
Plus atmosphérique? Neurosis l'a toujours été, depuis Souls at Zero. Il a atteint une sorte de paroxysme et une osmose imperfectible sur Enemy of the sun et Through silver in blood. Que Neurosis flirte avec l'ambiant, ok. Qu'il soit plus atmosphérique, pas du tout ! Les atmosphères ont changé. Elles sont passées d'un contexte oppressant, glacial et suicidaire à une dépression sourde. C'est très différent.

Oui c'est un choix, et ce choix n'a pas été fait aujourd'hui. Ils semblaient gravir une seconde ascension. Depuis Given to the rising, le groupe tend à stagner, à se trouver un cocon.

Personnellement, je trouve ce Neurosis là bien moins percutant. le groupe perd sa fougue, sa soif insatiable d'expérimentations et par dessus tout, son envie d'en découdre.

Il y a de bons moment sur cet album, je pense à At the Well par exemple. Mais pas mal de redite aussi, et quelques idées qui lorgnent vers le sirupeux. Heureusement le groupe arrive à maîtriser ce point.
Abigael - 23 Décembre 2012: Neurosis est LE groupe que j'admire par dessus tout et je suis d'accord sur tous les points que Arch met en avant.



Ce qui me plait sont les ambiances, cette lourdeur, ces lignes musicales hypnotiques qui laissent la place a des passages chaotiques, violents où se mêlent souvent noirceur et ambiances malsaines. Tout ceCI caractérisait avant tout la musique du groupe. D'ailleurs, Scott Kelly a dit dernièrement, de manière un peu prétentieuse dans une interview, qu'ils sont les rois des ambiances, qu'ils cherchent à foutre des beignes énormes et qu'ils sont les meilleurs en la matière. Compte tenu de mon admiration pour eux, je suis assez d'accord car les musiciens parviennent à m'emmener très loin mais leurs derniers albums sont beaucoup moins "hargneux" et violents ; la musique est moins oppressante, elle nous saute plus à la gorge.

J'aime cet album mais il ne me surprend pas ; j'aimerais encore être époustouflée et me prendre une grosse claque à l'écoute d'un album du groupe. Quand on a atteint les sommets des anciens albums, il est difficile d'égaler et/ou de ne pas plagier. C'est une bonne chose d'aller dans de nouvelles directions mais elles sont beaucoup moins "impressionnantes" en ce qui me concerne.



Je ne compte pas me rendre au Hellfest et j'espère vraiment qu'ils feront quelques dates en Europe pour aller les voir en concert. D'ailleurs, si vous avez la possibilité d'assister à un live en salle, je vous le conseille car je me suis prise une énorme claque l'année passée ; le niveau et l'ambiance y étaient exceptionnels.
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Chronique @ Warszawa

19 Décembre 2012

Dans sa critique de "Given to the Rising", eulmatt expliquait à quel point il était dur de décrire la musique de Neurosis de façon précise, tant les mots semblent incapables de décrire la musique du groupe dans son entièreté et de retranscrire les émotions provoquées. En tant que fan du groupe, je ne pouvais qu'approuver ses dires. Et force est de constater qu'"Honor Found in Decay" ne déroge pas à la règle, mais hélas pas pour les mêmes raisons. Car si les précédents albums nous montraient un Neurosis inspiré et capable d'évoluer,"Honor Found in Decay" nous montre en effet un groupe usé et privé de son inspiration.

Cette usure se ressent tout d’abord dans le chant de Steve Von Till. Dès le premier morceau, « We All Rage In Gold » , il semble avoir perdu de son grain, et être devenu gentillet, inexpressif… Pire encore, sur certains morceaux tels que« Casting Of The Ages », il devient même poussif ! Les parties instrumentales ne sont guère plus convaincantes : elles peinent à instaurer cette ambiance tendue si caractéristique du groupe, et quand elles se veulent aériennes, elles font penser à du mauvais Post Rock: en d'autres termes, elles consistent principalement en des arpèges, déjà entendus en mieux chez les grands groupes de Post Rock (Mogwai, Godspeed You ! Black Emperor), et qui pourtant, étaient déjà devenus un cliché de ce genre musical, principalement à cause de l’utilisation massive qu’en faisaient les mauvais groupes du genre, incapables de proposer une musique aussi poussée et réfléchie que celle de leurs maîtres.


On trouve cependant de bonnes idées sur HFID, principalement sur deux morceaux. Le premier est « At The Well », morceau à l’atmosphère tribale qui tire profit de l’utilisation de la cornemuse et possède de bons riffs, notamment sur le final dont le potentiel est hélas gâché par le chant irritant de Von Till. Le deuxième morceau est « My Heart For Deliverance », la bonne surprise de l’album. C’est sûrement le morceau le plus optimiste enregistré par le groupe: la lourdeur habituelle du groupe n’est présente qu’au début du morceau et s’éclipse vite lors des refrains pour laisser place à des sursauts d’espoir qui mènent finalement à un break et une outro de toute beauté. Clairement, le morceau à retenir de cet album.

La présence de ces morceaux en début d’album rend HFID divisible en deux parties : la première s’ouvre sur un « We All Rage In Gold » assez quelconque et très vite oublié, et se termine sur les deux morceaux décrits précédemment, laissant espérer le meilleur pour la suite de l’album. Mais l’on déchante vite lorsque la deuxième partie débute, avec un « Bleeding The Pigs » qui, malgré des percussions tribales, ne parvient pas à décoller. Mais ce sont les trois morceaux suivants qui finissent d’achever nos espérances : « Casting Of The Ages », « All Is Found… In Time » et « Raise The Dawn » condensent tous les défauts cités précédemment : des riffs inexpressifs sur lesquels se greffe un chant usé et inexpressif, ce qui rend l’écoute de ces pistes pénible.

J'arrive à la fin de ma critique, et voilà que les propos d'eulmatt sont confirmés: j'ai l'impression de n'avoir rien dit de l'album, d'avoir été vague sur ses défauts et de m'être trop attardé sur ses qualités. Mais en y repensant, comment pourrais-je être plus précis ? HFID ne marque pas l'auditeur par sa médiocrité, pas plus qu'il ne le marque par ses qualités comme l'avait fait "The Eye of Every Storm" . Non, il ne le marque tout simplement pas. Car cet album est fade, neutre. A l'exception des quelques passages/morceaux précédemment cités, on ne retiendra rien de cet album. C'est évidemment indigne d'un groupe aux tels antécédents, et il faut espérer que ce ne soit qu'une baisse passagère d'inspiration, et pas le début d'une lente décrépitude du groupe...

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