Formation deathmetal caverneuse particulièrement influente et respectée depuis ses standards
Onward to Golgotha et
Mortal Throne of Nazarene rapidement devenus cultes,
Incantation a toujours maintenu un bon niveau de qualité, malgré une baisse sensible de régime ces dernières années, notamment sur un
Primordial Domination sans surprise notable. Depuis ce dernier effort datant de 2006, John McEntee et Kyle Severn ont désiré prendre leur temps (affrontant entre temps la disparition de leur bassiste Joe Lombard remplacé par Chuck Sherwood) et changer la donne en intégrant désormais un second guitariste. Le poste est confié au vieil ami Alex Bouks (
Goreaphobia), qui s’est notoirement impliqué dans l’écriture des nouveaux morceaux aux côtés de John McEntee.
Capturé par l’habituel Bill Korecky et mixé aux célèbres Unisound Studios de Dan
Swanö, idéalement mis en image,
Vanquish in Vengeance est une nouvelle arme d’
Incantation contre la chrétienté, contant notamment ses dérives lors du massacre de 4500 saxons en l’an 782 sous l’ordre de
Charlemagne, décapités faute de s’être convertis au christianisme. Selon John McEntee, le titre de son 8ème full-lenght signifie aussi la volonté ferme du groupe de rester fidèle à ses racines et ne jamais céder aux tendances. Nous voilà donc prévenus, ce nouvel album paru chez Listenable Records (le label de Laurent Merle, ami du leader depuis les premières heures du groupe) sera un pur produit d’
Incantation.
Invoked
Infinity ouvre les hostilités de façon agressive, on y retrouve un
Incantation furieux et direct, assez proche de son précédent effort
Primordial Domination. C’est à partir du milieu du second morceau,
Ascend into the
Eternal, que le groupe revient plus nettement au deathmetal dense et caverneux de ses meilleures années. Massif et anthracite, tour à tour rampant ou chaotique, dégageant une atmosphère d’une densité à toute épreuve, l'album prend ainsi une épaisseur accrue au fil de son avancée, à l’image de la terrible piste centrale Haruspex, quatre minutes ultimes aux rythmiques tantôt lourdes ou dévastatrices, aux guitares imposantes, au chant caverneux, et au riff en refrain sans pitié, l’ombre de The Ibex
Moon n’ayant jamais été aussi proche.
Vanquish in Vengeance, c’est aussi une multitude de passages rampants qui noircissent & alourdissent considérablement le climat, pour citer le ralentissement progressif de
Transcend into
Absolute Dissolution, ou encore la longue pièce finale
Legion of
Dis, 11 minutes nous renvoyant du côté d’un certain
Abolishment of
Immaculate Serenity.
Si Craig Pillard et
Disma volaient la vedette à
Incantation en 2011 avec un Towards the
Megalith imprenable, on constate avec plaisir le retour diabolique du team McEntee une année plus tard, et combien il pèse lourd sur l’échiquier du deathmetal occulte. En termes de qualité et de noirceur, notre quatuor se cale dans le sillage de ses albums
Mortal Throne of Nazarene et
Diabolical Conquest, superpose adroitement ses guitares pour plus de nuance et d'épaisseur, remettant ainsi définitivement les pendules à l’heure et nous rappelant toute son influence. Oeuvre de choix dans sa discographie,
Vanquish in Vengeance ne demande qu’à vieillir noblement sur nos platines.
Fabien.
Vraiment un très bon album en tout cas. Je n'ai pas écouté les deux précédents (apparemment, c'est clairement pas une priorité), mais ce Vanquish in Vengeance montre Incantation dans une très bonne forme encore aujourd'hui.
J'ai une préférence pour le titre Haruspex, une vraie furie ce morceau.
encore un achat prévu
Plusieurs années après, et afin de graver sous ce papier un ressenti identique pour corroborer la chronique avec le recul nécessaire et quelques albums moins marquants parus ensuite. Ce disque est sans doute mon préféré de l'entité de JMc Entee de ce millénaire, tout y est pesé, y compris une mis en son idéquate pour ce genre de deathmetal qui délivre toute sa puissance et son épaisseur.
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