N’ayant pu comme sur
The Forsaken Mourning of Angelic Anguish s’offrir les services du légendaire Craig Pillard et sans doute lassé de courir après les « sessionistes », John Mcentee prend lui même le micro sur ce sixième album de
Incantation :
Decimate Christendom (2004). Le guitariste leader du groupe est toujours entouré de Joe Lombard (basse) et Kyle Severn (batterie) et la musique d’
Incantation est toujours la même : du Death
Metal lourd et blasphématoire.
A la première écoute on retrouve tous les éléments qui ont fait la réputation du combo : rythmiques écrasantes avec harmoniques saturées à gogo, passages limite
Funeral Doom et des accélérations régulières,
Dying Divinity ou
Oath of
Armageddon répétant cette recette avec application et savoir-faire. Cependant les atmosphères noires propres aux réalisations d’
Incantation sont moins marquées que sur le bon
Blasphemy, malgré d’honnêtes compositions il manque quelque chose, ce petit plus qui faisait l’identité du groupe : la noirceur des ambiances à singulièrement diminué comme si les musiciens n’avaient plus la force de caractère d’antan. D’ailleurs Mcentee pour son baptême en tant que chanteur de
Incantation livre une prestation en demi-teinte essayant tant bien que mal de reproduire le chant écorché de Daniel Corchado.
Heureusement certains titres sortent du lot et nous montrent le meilleur visage des américains,
Merciless Tyranny est un modèle de composition Death
Metal avec rythmiques qui font mouche, breaks dévastateurs et le jeu de batterie toujours juste et épuré de Kyle Severn, on citera également l’intense Feeble
Existence déployant un arsenal de riffs impressionnant qui capteront l’attention des plus distraits d’entre vous. Le reste est bien sûr de bonne qualité mais sans non plus impressionner, à l’image du scolaire
Thorns of Everlasting
Persecution.
Sans dénigrer ce
Decimate Christendom on peut affirmer sans trop de chances de se tromper que ce n’est certainement pas leur meilleur album, un disque honnête certes, mais pour un groupe ayant jusque là oscillé entre le très bon et le génial c’est un peu décevant. Il fallait bien que ça arrive un jour : malgré l’opiniâtreté de son leader John Mcentee à jouer du Death contre vents et marées,
Incantation a perdu un peu de hargne et d’inspiration et n’impressionne plus comme avant, reste un bon album de Death mais qui ne fera pas d’ombre à
Diabolical Conquest et encore moins à The
Mortal Throne of Nazarene.
Peut-être que mes critères sont trop drastiques et que certains y voit une notation trop rude, seulement "accrocher dès la sortie" ne constitue pas pour moi une raison suffisante pour distribuer un 16 / 20, chacun voit.
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