Formation indispensable de la scène américaine,
Incantation vomit son Death
Metal abyssal sans discontinuer depuis 1989, ses deux premières offrandes lui ont offert un statut mérité de groupe culte, et depuis le combo démoniaque a accumulé les disques de haute volée. Toutefois
Decimate Christendom et
Primordial Domination sans être mauvais, marquaient une certaine forme de confort routinier, avant que
Vanquish in Vengeance ne vienne rappeler en
2012 qui était le patron.
Peut-être boosté par le nouvel arrivant Alex Bouks (
Goreaphobia) très impliqué dans l’écriture des morceaux,
Incantation a décidé de battre le fer tant qu’il est chaud, et propose
Dirges of Elysium (2014) un an et demi à peine après leur album précédent.
Avec un
Debauchery débutant sur la phrase «
Bastard of Christ », on sent bien que le désormais quintet (avec Sonny Lombardozzi qui donne un coup de main sur les lead guitars) n’a rien perdu de sa pugnacité malgré les années qui passent. Très agressif, ce titre nous replonge dans la période
Diabolical Conquest. Bastion of a Plague Soul confirme le côté furieux de ce disque avec un riffing effréné et un Kyle Severn dévastateur derrière les fûts, en sus les leads simultanément obscures et planantes magnifient l’ensemble.
Carrion Prophecy (le single de l’album) montre une facette plus pesante et des rythmiques à désosser des cervicales de diplodocus (1 : 41), rappelant franchement le génial Sempiternal
Pandemonium (tiré de
The Infernal Storm).
Encore plus compacte que sur
Vanquish in Vengeance, la production est titanesque tout en restant terriblement organique.
Dirges of Elysium a pourtant été mis en boite dans pas moins de quatre lieux différents, mais Dan
Swanö s’est occupé de mixer et masteriser le tout avec brio dans son Unisound Studio.
Comme à son habitude, le combo sait aussi proposer des ambiances, comme sur le début lancinant de From a Glaciate Womb ou encore Charnel Grounds. Quoi qu’il en soit
Dirges of Elysium est d’une homogénéité à toute épreuve, déroulant une partition sans faute du fin fond des abymes. Rajoutez à cela un artwork remarquable de Eliran Kantor, et on approche de la perfection.
Et enfin (last but not least comme dirait l’autre), le pavé final de plus d’un quart d’heure parachève au mieux ce tableau blasphématoire,
Elysium est en effet construit sur le modèle Unto Infinite
Twilight /
Majesty of
Infernal Damnation (tiré de
Diabolical Conquest), c’est à dire un très long titre qui oscille entre Death ambiancé tirant vers le
Funeral Doom et plans plus typiques des américains. Cette pièce décomposée en plusieurs chapitres narre un voyage dans l’enfer de la mythologie grecque avec un savoir faire indéniable.
Alors qu’on les pensait sur le déclin,
Incantation avait effectué un retour remarqué avec
Vanquish in Vengeance,
Dirges of Elysium enfonce le clou (dans le poignet du Christ) en s’imposant comme une sortie majeure de 2014.
Des ambiances noires façon
Onward to Golgotha, de l’impact comme sur
Diabolical Conquest, John mc Entee et ses amis se posent à nouveau en maître d’un genre pratiqué à outrance en ce milieu des années 2010, et ne semblent pas prêt à lâcher leur couronne aux
Funebrarum,
Lvcifyre,
Disma ou
Dead Congregation qui grattent à la porte de la salle du trône.
BG
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