Après quatre albums chez Relapse et un divorce à consentement mutuel,
Incantation travail désormais avec Necropolis (Candlelight en Europe) mais les 13 années écoulées depuis la formation du groupe n’ont pas entamé la volonté de son leader John Mc Entee pour composer une musique noire et brutale. Côté line-up, Kyle Severn déjà batteur du combo entre 94 et 98 met fin à la valse des batteurs de session (Dave Culross, Richard Christy,…) en revenant au bercail et Joe Lombard remplace Robert Yench à la basse.
Ce
Blasphemy (2002) on ne peut mieux nommé n’annonce aucun bouleversement important, leur Death
Metal est toujours aussi sombre et blasphématoire, peut-être même plus cru et basique que
The Infernal Storm. Le très bon
Blasphemy ouvre ce disque sans la moindre intro superflue et le Death de catacombes de
Incantation est immédiatement reconnaissable, et quel hymne parfait pour un concert, je vous laisse imaginer une bande de déjantés hurlant Blaaaaaas – pheeeeee – myyyyyy…
Tandis que les nouveaux maîtres de Death brutal que sont
Nile et
Hate Eternal repoussent la vitesse et la technique avec In Their Darkened Shrines et
King Of All
Kings,
Incantation reste plus que jamais dans le basique et le crasseux. Les touches
Doom sont bien sûr toujours présentes (A
Once Holy Throne ou His Weak
Hand), renforçant le côté abyssal de leur Death, mais la plupart des titres envoient sec sans se poser de questions tels le dévastateur
Crown of
Decayed Salvation ou le très direct The
Fallen et son intro accrocheuse à la basse.
On retrouve aussi avec plaisir un titre à coucher dehors : The Sacrilegious
Apocalypse of Righteousness and Agonizing
Dementia (The Final
Defilement of your
Lord) qui s’enchaîne parfaitement avec un
Deceiver alternant accélérations, rythmiques mid tempo bien lourdes et passages doomèsques, en réalité un peu comme sur toutes les compos, un peu comme sur tous les albums aussi… Du coup il n’est pas facile de chroniquer plusieurs albums de
Incantation sans se répéter (comment se donner une excuse imparable vite fait…).
Uprising
Heresy propose cependant 8 minutes d’une lenteur et d’une noirceur à faire pâlir
Cathedral avant de rebondir sur le final
Misanthropic Indulgence nous gratifiant d’une série d’harmoniques saturées dont seul Mc Entee à le secret.
Sans atteindre la noirceur d’
Onward to Golgotha ni la folie destructrice de The
Mortal Throne of Nazarene,
Blasphemy montre un
Incantation en grande forme qui n’a perdu ni son âme ni son talent. Du très bon travail.
BG
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