Liste des groupes Death Metal Incantation Sect of Vile Divinities

En 30 ans d’existence le vaisseau Incantation a tout traversé, barré par un capitaine mc Entee à la foi inébranlable : l’avènement du Black Metal et du Neo, le départ d’un chanteur légendaire, la mode du Death technique, celui du brutal Death, un line-up instable qui changeait quasiment à chaque disque et qui a vu passer la moitié des musiciens de la scène, la crise de l’industrie du disque qui semble désormais permanente et inéluctable, et désormais le covid 19 (qui a notamment été fatal à la carrière des floridiens de Brutality), formant avec Malevolent Creation et Immolation les éternels gardiens du temple du « gang des tion ».

Certes avec une carrière aussi longue, on a pu observer quelques légères baisses de régime sur certaines sorties (c’est un peu le cas sur le précédent Profane Nexus), mais jamais de façon rédhibitoire, et toujours dans leur style obscur si unique qu’ils ont contribué à créer. Sect of Vile Divinities (2020) va certainement remettre le bouc au centre du village, proposant un album aussi magnifique visuellement (quelle peinture de Eliran Kantor !) que musicalement.
Bien que la valse des musiciens n’ait jamais affecté ses compositions, le groupe originaire du New Jersey semble s’être stabilisé autour du trio Mc Entee (guitare + chant), Severn (Batterie) Sherwood (basse) depuis quelques albums, avec également le renfort de Lombardozzi à la guitare.

Ritual Impurity rentre dans le vif sans coup férir et sans intro, dans la tradition des titres Golgotha, Impending Diabolical Conquest ou Anoint the Chosen qui frappent fort d’entrée en ouverture d’autres albums. Propiation enchaîne en revanche sur un down tempo Doom, facette qu’on connaissait déjà largement chez Incantation. Bien sûr il ne faut pas attendre un son raw comme sur les trois premiers albums, les américains ont su faire évoluer leur production, et comme sur les deux précédents c’est Dan Swanö qui a pris en charge mix et mastering.
Entrails of the Hag Queen avec un riff distordu sonnant très Autopsy revenant régulièrement, est un morceau de choix, enchainant violence et passages Doom / Death encore plus présents qu’à l’accoutumée. Ce serait un peu court et cliché pour résumer Sect of Vile Divinities mais pourtant c’est tellement vrai : Incantation fait du Incantation.

La première moitié de Black Fathom’s Fire est d’une brutalité rappelant fortement l’époque Diabolical Conquest / The Infernal Storm, alors que la suite est bien plus Doom Metal, et d’ailleurs c’est encore plus marqué sur Ignis Fatuus avec sa guitare tout droit sortie d’un album de Black Sabbath (on dirait presque le riff de Electric Funeral). Chant of Formless Dread quant à lui, aurait presque pu figurer sur Onward to Golgotha tellement la rage et la noirceur qui s’en dégagent rappellent ce premier album culte. Le début de Scribes of the Stygian donnerait presque un côté atmosphérique à Incantation et continue de dérouler un côté Doom / Death plus présent qu’à l’accoutumée.

Objectivement si Profane Nexus souffrait d’un léger manque d’inspiration, ce nouveau disque est lui vraiment homogène et costaud, à la fois dans la plus pure tradition Incantation et avec quelques légères nouveautés. Incantation montre une fois de plus sa capacité à rebondir quand on croit le groupe sur la pente descendante, et Sect of Vile Divinities devrait sans problème conforter leur place parmi les combos de Death Metal les plus respectés.

BG