Suite au foudroyant EP
Mass Appeal Madness de juillet 91, Mick Harris, leader de
Napalm Death, décide de quitter le groupe et le monde du metal, pour se consacrer à
Scorn, son projet solo. Orphelin, mais fermement décidé à poursuivre la route, le groupe de Birmingham recrute alors le batteur états-unien Danny Herrera, puis rentre aux Windings Studios en février 1992 pour les sessions d’
Utopia Banished, son quatrième full lenght, sortant trois mois plus tard.
Utopia Banished balance des titres death grind nerveux sur une rythmique survoltée, emmenée par les blasts de Danny, la basse saturée de Shane, les riffs acérés du duo Jesse / Mitch, et la voix bourrine de
Barney. Depuis le terrassant
Dementia Access de Mitch jusqu’à l’entraînant World Keeps Turning de Jesse, en passant par le redoutable Judicial Slime de Shane,
Napalm Death montre une ferme intention de tout balayer sur son passage, et de confirmer sa place de leader du grind.
En ajoutant l’énorme production de Colin Richardson, qui dote le couple basse batterie et les guitares d’une épaisseur renversante,
Utopia Banished déploie dès lors une violence dévastatrice, mais terriblement contrôlée. Néanmoins, le jeu puissant de Danny et les morceaux en eux-mêmes manquent parallèlement de subtilités, soulignant l’absence cruelle de Mick Harris, dont la finesse derrière les fûts et dans l’art de la composition permettait de transcender le bon en excellent.
Ainsi, ayant l’énorme tâche de succéder à l’intemporel
Harmony Corruption,
Utopia Banished assène un death grind surpuissant, dénotant l'inébranlable conviction de
Napalm Death, malgré le départ de son leader. Toutefois, ne possédant ni la force, ni le caractère du précédent chef d’oeuvre,
Utopia montre également un groupe dont la pérennité doit désormais passer par son renouvellement. Cette évolution nécessaire est déjà pressentie à l’écoute de Contemptuous, dernier titre de l’album, dont les accents industriels laissent entrevoir le côté expérimental du futur
Fear, Emptiness, Despair, mais ceci est une autre histoire...
Fabien.
Cependant "Utopia banished" remplit parfaitement sa mission et nous assène du très bon NAPALM DEATH. Il demeure dans une veine brutale sans copier le précédant, tout en y ajoutant une touche différente.
Coup de coeur particulier à "Idiosyncratic", un de mes titres favoris du groupe.
Quant à Danny Herrera, même s'il n'égale pas Harris, réussi son test d'entrée dans le groupe avec brio. L'évolution de NAPALM est en marche...
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