A la fin de la tournée US aux côtés de
Godflesh et
Nocturnus en juin 1991, alors que le EP
Mass Appeal Madness vient tout juste de paraitre, le leader Mick Harris annonce son départ de
Napalm Death, afin de se consacrer à son nouveau projet musical baptisé
Scorn. Fermement décidé à poursuivre la route, le groupe de Birmingham recrute le batteur américain Danny Herrera, qui s'embarque de suite sur une nouvelle tournée outre-Atlantique durant tout l'été, aux côtés de
Sacred Reich,
Sick Of It All et
Biohazard. Le quintette stakhanoviste, bien en place après toute une série de concerts, rentre aux Windings Studios en février 1992 sous la houlette de Colin Richarson & Pete Coleman, pour les sessions d’
Utopia Banished, son quatrième album paru trois mois plus tard.
Utopia Banished largue des titres deathgrind nerveux sur une rythmique survoltée, emmenée par les blast-beats de Danny, la basse saturée de Shane, les riffs acérés du duo Jesse / Mitch, et la voix bourrine de
Barney. Depuis le terrassant
Dementia Access de Mitch jusqu’à l’entraînant World Keeps Turning de Jesse, en passant par le redoutable Judicial Slime de Shane,
Napalm Death montre la ferme intention de tout balayer sur son passage, et de confirmer sa place de leader du deathgrind.
En ajoutant l’énorme production, qui dote le couple basse-batterie et les guitares d’une épaisseur renversante,
Utopia Banished renferme une violence de tout instant, terriblement contrôlée. Néanmoins, le jeu puissant de Danny et les morceaux en eux-mêmes manquent de ce petit plus que le groupe possédait par le passé, marquant l’absence de Mick Harris, dont l'alliance entre chaos, brutalité & finesse derrière les fûts et l'aisance dans l’art de la composition meurtrière permettaient de transcender le remarquable en excellence.
Ayant l’énorme tâche de succéder à l’intemporel
Harmony Corruption,
Utopia Banished assène un deathgrind surpuissant, dénotant l'inébranlable conviction de
Napalm Death, malgré le départ de son leader. Toutefois, manquant du brin de force et de caractère supplémentaire de son prédécesseur,
Utopia Banished montre également un groupe dont la pérennité devra désormais passer par son renouvellement. Cette évolution nécessaire est déjà pressentie à l’écoute de Contemptuous, dernier titre de l’album, dont les accents industriels laissent entrevoir le côté expérimental que le groupe abordera sur son cinquième album, bien que ceci soit une autre histoire...
FABIEN.
Cependant "Utopia banished" remplit parfaitement sa mission et nous assène du très bon NAPALM DEATH. Il demeure dans une veine brutale sans copier le précédant, tout en y ajoutant une touche différente.
Coup de coeur particulier à "Idiosyncratic", un de mes titres favoris du groupe.
Quant à Danny Herrera, même s'il n'égale pas Harris, réussi son test d'entrée dans le groupe avec brio. L'évolution de NAPALM est en marche...
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