Exercice de chronique n°1 :
Enfin, après deux ans, les dieux du black gothique symphonique sont enfin de retour. Dani
Filth (soit dit en passant le meilleur chanteur du monde, non mais vous avez vu sa voix !!!!!!!) a encore composé comme un génie. Le titre de l’album est très cool, c’est un mot inventé (mais quel génie !!!), mélange de Thorn et Graphie, qui peut signifie la gloire de l’épine, ou sa culture, l’épine étant un symbole de la magie noire. Ça prouve bien que Cradle fait du black, que c’est maléfique et tout. Bref, l’album est génial, comme d’habitude. Les morceaux déchirent, c’est trop violent. Et en plus, Dani chante en voix claire sur Tonight in
Flames ou the Fœtus of a New Day Kicking et c’est vraiment excellent, il est toujours aussi balèze. Bref, le son arrache et Cradle of
Filth prouve qu’il est toujours le meilleur groupe du monde.
Exercice de chronique n°2 :
Encore ! Les pseudo blackeux de Cradle of
Filth reviennent avec un nouvel album toujours aussi mauvais. De plus, il ne faut pas oublier que le groupe est devenu commercial, que les ados pseudo-metalleux s’affichent avec des tee-shirt du groupe, que Dani se laisse pousser des drealocks pour faire cool, bref, que Cradle est de plus en plus nul (même pas besoin d’écouter, je le sais avant même que l’album sorte !!!). Ce sont juste des has been, aucun intérêt !
Exercice de chronique n°3 :
Dans le monde tourmenté du métal extrême, un nouvel album de Cradle of
Filth est toujours attendu comme le messie, le groupe créant autant de passion que de haine. Dani
Filth est parvenu, en quelques années, a instauré son groupe parmi les grands du paysage musical extrême, à grands coups de marketing, de tournées immenses et surtout d’albums devenus avec le temps cultes.
Nymphetamine avait surpris son monde en définissant une approche très directe et brute, revenant aux racines plus pures et brutales du black métal.
Qu’elle ne fut donc pas le surprise lorsque
Thornography a envahi les bacs, lui et son caractère heavy thrash très marqué, laissant filtrer des passages en chant clair, des solos et une production signée Andy Sneap bien plus lisse qu’à l’accoutumé. En toute objectivité, il ne faudra pas se leurrer, le résultat est clairement en demi-teinte. Si l’introduction est toujours magnifiquement symphonique et décadente, et
Dirge Inferno agressif et hargneux à souhait, on perçoit quelques différences. Peut-être ces guitares qui ne mordent pas, qui paraissent muselées, trop propres, malgré des riffs qui semblent très intéressants, tourbillonnants.
Mais le changement ne s’opère réellement que sur Tonight in
Flames, mid tempo lourd et mélodique, parfois proche du thrash indus que pourrait pratiqué
Archangel sur les parties claires, et des riffs inspirés directement par
Metallica. L’agression vocale se veut plus directe, sans fioritures ni envolées, dans une tessiture de voix très grave. Sur ce point, on peut malgré tout dire que c’est une franche réussite, le chant clair s’intègre parfaitement, froid, maladif, presque vomi, il n’est pas à voir comme une régression, loin de là. C’est plutôt au niveau de l’inspiration au sens propre du terme qu’il faut se pencher.
Car pour un Lovesick for Mina glacial et jouissif, revenant aux heures de gloire vampirique du groupe, combien de temps morts ? En effet, sur ce titre, on retrouve l’ensemble des éléments de Cradle, mélangés à une production actuelle. Ce hurlement bestial, après la première accélération, est un véritable régal de noirceur et de malsain, instaurant une atmosphère glauque à souhait, que le chant grave de Dani permet de rendre encore plus noir. Et même si les mélodies peuvent paraitre justement trop mélodiques, la ligne principale de piano est très belle.
Mais que dire d’un The Fœtus of a New Day Kicking heavy métal simplement poussif et fade, insipide. Idem pour
Cemetery and
Sundown qui s’enchaine sans aucune atmosphère, comme une coque vide sans âme, malgré des vocaux démoniaques ayant pu être intéressants si l’interprétation avait été plus ritualiste. En revanche, si l’on prend la peine de se pencher sur I Am the Thorn, on peut y découvrir l’un des meilleurs morceaux que Cradle est composé dans sa veine thrash. Le riff énorme et l’aspect très sombre et grave du chant de Dani impose une ambiance suffocante emplie de tension. L’entremêlement de Dani et de vocaux cybernétiques est très plaisant, original, bien plus que l’intégration du chanteur de HIM sur The Byronic Man. Là encore, rien ne se passe, la musique s’écoute mais ne se retient pas, au grand détriment de ce que Cradle a pu composer par le passé. On retiendra pour finir Under Huntress
Moon morbide et hypnotisant, très réussi, aux chœurs féminins angoissants et au riff pesant.
Cradle signe probablement son album le moins inspiré qui, malgré quelques très bons titres (notamment Under Huntress
Moon, I Am the Thorn, Lovesick for Mina et, dans une moindre mesure, Tonight in
Flames) planchent par une approche passéiste, sans âme ni tripes, insipide. Chaque groupe sort un jour un disque en dessous, une petite erreur de parcours... et les britanniques n’ont d’ors et déjà plus le droit de se planter sur le prochain essai.
PS : j’ai volontairement forcé les traits pour bien exprimer le ridicule des situations et des avis qui engloutissent souvent les forums traitant de Cradle of
Filth qui, finalement, n’est ni plus ni moins qu’un excellent groupe de black métal symphonique. Ils ont réussi à s’exporter, à vendre et à plaire à un grand public... mais et alors ? La musique ne devrait-elle pas être le seul juge ?
Je sais que tout le monde fait un grand tralala autour de cet album, pour le coup "maudit". C'est vrai qu'il est différent, moins agressif par endroits. Cependant, ayant la version en édition limitée, je trouves qu'il a bons côtés sans friser non plus l'excellence. Pour le dernier "Darkly, machin truc", je suis pas trop en confiance. Merci pour ton travail infatigable Julian.
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