Midnight in the Labyrinth

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14/20
Nom du groupe Cradle Of Filth
Nom de l'album Midnight in the Labyrinth
Type Album
Date de parution 21 Avril 2012
Style MusicalBlack Gothique
Membres possèdant cet album87

Tracklist

DISC 1
1.
 A Gothic Romance (Red Roses for the Devil's Whore)
 08:39
2.
 The Forest Whispers My Name
 05:42
3.
 The Twisted Nails of Faith
 07:06
4.
 The Rape and Ruin of Angels (Hosannas in Extremis)
 08:20
5.
 Funeral in Carpathia
 08:52
6.
 Summer Dying Fast
 05:21
7.
 Thirteen Autumns and a Widow
 07:15
8.
 Dusk and Her Embrace
 06:32
9.
 Cruelty Brought Thee Orchids
 07:47
10.
 Goetia (Invoking the Unclean)
 13:06

Durée totale : 01:18:40



DISC 2
1.
 The Rape and Ruin of Angels (Hosannas in Extremis)
 08:16
2.
 Dusk and Her Embrace
 06:29
3.
 Summer Dying Fast
 05:21
4.
 The Twisted Nails of Faith
 07:06
5.
 Funeral in Carpathia
 08:38
6.
 The Forest Whispers My Name
 05:33
7.
 Cruelty Brought Thee Orchids
 07:25
8.
 A Gothic Romance (Red Roses for the Devil's Whore)
 08:36
9.
 Thirteen Autumns and a Widow
 07:13

Durée totale : 01:04:37

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Cradle Of Filth


Chronique @ Eternalis

20 Mai 2012

Peut-être difficile à appréhender, mais complètement cohérent dans sa forme.

Le vent hurle les sirènes de fantômes invisibles. Le ciel d’un noir d’encre, bardé de nuages sombres, s’évertue à rendre le lieu plus hostile encore que sa simple vision ne peut l’être.
Comme surgissant de la nuit, déchirant l’horizon de sa splendide horreur, de son écarlate noirceur, de sa sublime abomination ; la demeure se dresse face à nous. Sortant de terre comme autant de plantes infectées par la mort et la désolation, les tombes se tiennent, penchées de manière malsaine sur pelouse respirant le chaos et le sang des innombrables victimes ayant rendu leur dernier souffle sur ces terres reculées et hantées.

En maitre de cérémonie, Dani Filth accueille les étrangers à visiter son fief à travers la bande son horrifique d’un labyrinthe dont on ne ressort jamais tout à fait, l’esprit à jamais enfermer entre ces murs pourris et peuplés des âmes défuntes ayant péri ici. Le souffle grandiose et inquiétant de la forêt retentit derrière les oreilles des fous osant pénétrer les lieux. Perdus dans le labyrinthe, ils entendent les arbres susurrer leur nom ("The Forest Whispers My Name"). Accompagné de Mark Newby-Robson en maitre de cérémonie, Dani narre les drames passés avec une noirceur malsaine, macabre et horrifique. Il porte, de sa voix si charismatique, les frissons et les hurlements de ses victimes, elles-mêmes matérialisées par la narration horrifiée et si reconnaissable de Sarah Jezabel Deva, enfin de retour autour de la grande table du Filth. Impossible de ne reconnaitre et être saisi par cette interprétation du classique de "Vempire", ici adapté en une bande originale cinématographique et oppressante, accompagnée de chœurs fantomatiques susurrés comme autant de litanies.

Trois ans de travail auront été nécessaires pour que l’empire de ce labyrinthe ouvre enfin ses portes, pour que le public puisse visiter les lieux du désastre, de la désolation et du carnage. Trois ans au cours desquels les membres principaux de la famille Cradle disparurent pour ne laisser la place qu’à quelques membres, dont le patriarche légitime Dani Filth, sa veuve empoisonnée Sarah Jezabel, son nouveau gendre maudit derrière le piano ainsi qu’une multitude d’intervenants servant à tisser les toiles symphoniques de ce décor d’épouvante.
Difficile d’intégrer ce nouveau chapitre dans la longue histoire de Cradle, "Midnight in the Labyrinth" est, de l’aveu même de son géniteur, un projet différent entre deux albums plus conformistes, qui lui tenait à cœur mais qu’il ne faudra néanmoins pas prendre pour une véritable nouvelle création. Et pourtant…

Le travail de réarrangement est faramineux, et si deux miroirs se regardent au-dessus du vide, l’un restant désespérément silencieux pendant que l’autre narre ces histoires morbides, la performance est en soi peu croyable. La voix, unique et immédiatement reconnaissable du lutin démoniaque, prend une nouvelle dimension pour emporter l’auditeur au-delà de sa matérialisation humaine, dans des affres si horribles que son esprit s’y perdra à jamais, voguant dans les infinités d’une dimension dont il ne connait la porte. Son phrasé dans "The Twisted Nails of Faith" est si impressionnant que les poils se courbent instantanément sur la peau.
Loin de la chaleur d’un orchestre complet et véritable, les quelques intervenants apportent un semblant de chaleur à des sonorités synthétiques désespérément froides et résonnant comme un écho dans les couloirs vides de ce labyrinthe où la bête nous traque, sans jamais s’arrêter de nous chercher. Les claviers renforcent cette espèce de schizophrénie, d’étouffement qu’un orchestre aurait au contraire rendu plus réconfortant, plus lumineux.

Il n’y a qu’à se perdre dans les travées de "Cruelty Brought the Orchids" pour se prouver de l’efficacité de ce choix, probablement autant pécuniaire qu’artistique. Sarah nous en ouvre les portes alors que son rire effroyable souffle la peur à nos oreilles. Angoissant et manipulateur, Dani nous somme d’avancer, reprenant ses parties anciennement vocales dans une narration splendide, pleine de dextérité, hypnotique. Tel le maitre du pantin que nous sommes, il hypnotise notre esprit et appelle la bête en nous. Partiellement éructée, son texte évoque immédiatement les grandes heures où son interprétation était alors reconnue pour son génie et son caractère aussi unique que glacial. Malgré son caractère entièrement symphonique, à aucun moment la composition ne sonne creuse où en absence d’éléments…à l’instar d’une BO d’un film se matérialisant dans la tête de l’auditeur, les nappes musicales se suffisent à elles-mêmes pour donner au morceau un second souffle et un nouveau caractère plus gothique encore.

Aux voyageurs désirant s’alimenter de brutalité et de sang, ils ne seront pas les bienvenus. Plus que la violence, c’est la peur qui règne ici. Le magique "Thirteen Autumns and a Widow" prend lui aussi un essor ultime dans cette forme, retrouvant même, dans le lointain tels des cris de bêtes prêtent à nous dévorer, les hurlements de Dani. Encore une fois, ces treize automnes, s’ils changent de forme, se reconnaissent dès les premières secondes, faisant naitre une mélopée sombre de souvenirs ardents. Ces derniers sautent aux visages de ces aventuriers fous et égarés, mais avec grâce et élégance, ne dévorant leurs chairs qu’avec une certaine esthétique et un souci minutieux du détail.

Ritualiste et incantatoire, "Funeral in Carpathia" se fait la messe noire appelant le diable, sous les injonctions de Dani et la mélopée mélancolique de Sarah, ici impériale et impressionnante. A l’inverse, le viol des anges se veut plus brutal, noir et épique ("The Rape and Ruins of Angels"), plus intense également, gagnant en passion et s’étirant dans le temps de façon démesurée. Il en vient à préciser que l’intégralité de ces incantations tournent autour des huit minutes, proposant un voyage sans retour de près de cent quatre-vingt minutes des deux côtés du miroir.
"Goethia (Invoking the Unclean)" se permettra de présenter son aura pour la première fois, s’enfonçant dans les limbes pendant de longues minutes ambiantes et désespérément sombres. Les âmes damnées susurrent à l’oreille les sévices leur ayant été infligés. De minutes en minutes, chaque pas est une nouvelle chute dans les profondeurs des tourments et du non-retour, vers un absolu où la lumière n’est plus et l’antre de la bête plus proche. On se perd à penser à un certain monothéiste. L’invocation des démons arrive à son terme. Dani Filth n’est plus qu’un objet, l’investigateur mais n’intervient plus directement. L’obscurité est totale. Obscurité…obscurité…

L’histoire ne dit pas si Dani sortira vivant de cette invocation maudite. Il laisse juste comme témoignage sonore ses pérégrinations morbides de la Transylvanie à des auditeurs attentionnés et captivés. Peut-être difficile à appréhender, mais complètement cohérent dans sa forme, cette plongée dans le labyrinthe du passé est une œuvre à vivre et partager seul, perdu dans ses propres pensées et ses propres peurs. Elle ne se partage pas, ou peu. Égoïste et puissante, elle puise sa force de notre for intérieur…de nos faiblesses et de nos peurs…les plus profondes…

15 Commentaires

23 J'aime

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rvsixsixsix - 22 Mai 2012: moi j'aime bien Cradle en version EASY LISTENING, je peux enfin écouter en me relaxant ou en famille :)
leatherface - 22 Mai 2012: moi ça me donne surtout envie de réécouter les versions originales à chaque fois que j'ecoute ce nouvel essai.
allez sur youtube un mec s'ets amusé à mixer les anciennes versions metal avec les versions de midnight , ça donne un côté encore plus orchestral et démesuré assez sympa néanmoins.

ps: j'ai pas compris l'interêt du cd2 si quelqu'un peut m'expliquer...
darkpioupiou - 23 Mai 2012: @leatherfac. peux tu me donner le lien du mix des versions metal et ceux de midnight???
HeadCrush - 09 Juin 2012: Ce truc a été fait pour les fans, selon Dani, je pense qu'en effet fan il faut l'être pour apprécier.

Ce n'est pas une arnaque, le travail de ré arrangement est superbe, cela manque de moyens (hélas) d'où ces sons de synthés à la c...

Sarah est de retour, oui mais bon, rien ne change, reste le second disque qui pour ma part est un poil grandiloquent même si, là encore bien foutu.

Je vais être taquin et à coup sur, paraphraser quelqu'un mais, Cradle en mode lounge, même pour les fans hardcore...

Je ne regrette pas l'achat d'autant que le package est beau mais bon, depuis il prend la poussière sur l'étagère ou je l'ai soigneusement oublié.
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Chronique @ Luthor

29 Juillet 2013

Un exercice de style dans le ratage

Depuis des années, Dani Filth rabâchait régulièrement son envie d'enregistrer un album symphonique. Faut-il y voir une coincidence sur le fait que ce projet est finalement mené à bien à peine un peu plus d'un an après celui identique de ses collègues de pays et label My Dying Bride? Car Midnight in the Labyrinth, comme Evinta, se veut tout d'abord un exercice de style dans la relecture de morceaux connus des fans (Dani, en bon commercial ayant bien bûché son "Petit KISS Illustré", a toujours prétendu que c'était d'abord pour eux qu'il faisait cet album. Et, paradoxalement, le résultat final se révèle une incroyable frustration pour l'auditeur, encore plus quand on le compare à la réussite majeure qu'est Evinta.

Au niveau des morceaux, Midnight in the Labyrinth se concentre exclusivement sur des chansons connues tirées des 3 premiers albums et du EP Vempire. Le vieux fan frétille donc d'impatience en imaginant une version encore plus symphonique de classiques comme The Forest Whispers My Name, Funeral In carpathia ou Dusk...And Her Embrace. Il faut bien reconnaître qu'à ce niveau la sélection des chansons est tout simplement excellente. L'album gratifie aussi le collectionneur d'un morceau inédit sur lequel je reviendrais plus tard. Alors, quand A Gothic Romance démarre, on commence en se disant que c'est finalement assez moyen. Puis on zappe au bout de quelques minutes en se disant qu'un morceau mauvais, ce n'est pas grave mais c'est juste dommage que ce soit celui qui ouvre l'album. Mais au fur et à mesure que l'on passe d'un morceau à l'autre, le même constat apparait : dans le meilleur des cas, c'est mauvais; dans le pire, c'est un viol auditif.

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, qui explique ce magnifique plantage digne d'un albatros ivre à l'atterrissage. En premier lieu, le choix plutôt incongru de faire coller l'orchestre strictement aux mélodies originales des lignes de guitares et de claviers. En clair : à aucun moment on ne trouve de nouveauté, il s'agit tout simplement d'un changement d'un instrument par un autre. Tout au plus peut on noter un certain ralentissement du tempo général, probablement pour faire plus lugubre, plus gothique ou toute autre élucubration du même genre. Alors que l'on est en train de se dire que finalement on a acheté une mauvaise musique pour jeu vidéo foireux, on se rappelle qu'il reste le cas du chant.

Sur ce point là, on ne peut pas dire que l'on soit déçu. Techniquement parlant, Sarah Jezebel Deva dispose toujours de l'une des plus belles voix féminines à avoir été posée sur un disque de Metal. Et elle se révèle toujours aussi pertinente par rapport à l'aspect horrifico-érotique de la musique de Cradle Of Filth. mais je n'ai pas souvenir d'un seul autre album sur lequel son talent ait été à ce point sous-employé. C'est simple, elle se contente de reprendre mot à mot avec le même rythme ses passages parlés issus des albums (à ce compte-là, autant utiliser les samples des originaux plutôt que de payer du temps de studio) et son chant se résume à pousser indifféremment des "Hooooooooooooo! Haaaaaaaaaaaaaaaaa!! Ouuuuuuuuuuuuuuuuuh!!" (pour varier, je suppose)sans que vraiment on comprenne l'intérêt de la chose. Quand à Dani, il a la judicieuse idée de choisir de déclamer son texte en utilisant sa voix de basse : très bon choix, mais ce qui se révèle réussi sur un passage dans une chanson ne tient pas forcément la route sur 9 morceaux entiers. Le résultat final tenant plus de la pub Maille revue par les Nuls ("je joue maaaaaaaaaaaaaaleuh!!...) que d'un véritable spoken word. Selon les notes du livret, les deux chanteurs sont accompagnés d'un chœur complet qui a coûté bonbon à faire jouer dans le studio : quand on entend à quel point il est sous employé ("Hooooooooooooo! Haaaaaaaaaaaaaaaaa!! Ouuuuuuuuuuuuuuuuuh!!"-bis et ad libitum), on se dit que quelqu'un devrait donner à Dani Filth et Paul Allender l'adresse de Christofer Johanssen, afin qu'ils aillent prendre des leçons sur la manière d'utiliser correctement un chœur en soutien de chansons.

On pourrait encore passer sur ces nombreux défauts si le clou final dans le cercueil n'était pas planté par les choix littéralement dramatiques de Paul Allender en termes d'arrangement. Entendre le refrain de Dusk...And Her Embrace être littéralement massacré parce qu'on a choisi d'en faire sauter l'intensité dramatique dans le refrain est un véritable crève-coeur. De la même manière, les aprties orchestrales n'arrivent jamais à couvrir et remplacer l'absence des duels de guitares, composante pourtant aussi essentielle que le clavier dans le son d'origine des chansons. Ainsi Funeral In Carpathia se retrouve tout simplement castrée en étant privée de son magnifique riff de pré-refrain. C'est aussi à Paul Allender que l'on doit l'inédit Goetia (clin d'œil au fameux premier album inédit du groupe), un long morceau ambient de 13 minutes plus efficace que du Prozac, en concurrence avec le Dreaming (The Romance) d'Anathema pour le titre de 'morceau le plus chiant jamais écrit par un groupe anglais'.

Comme si cela ne suffisait pas, on nous offre en deuxième CD tout simplement les versions strictement instrumentales des morceaux présents sur le premier; Nightwish avait déjà prouvé par deux fois que ce genre de bonus était plus qu'une mauvaise idée, c'était un appel à se faire huer par les fans. A première vue, la leçon n'est pas arrivée jusqu'en Angleterre et le fan désespéré se consolera en se disant que, à défaut d'autre chose, ça fait ma foi un joli sous-verre à absinthe. Tout n'est toutefois pas si noir dans le packaging, et il faut quand même saluer le superbe artwork de Paul Allender : si l'on aura du mal à y trouver le labyrinthe du titre, il est toutefois complètement dans le ton de l'ambiance gothique des premiers albums du groupe et du travail d'un artiste comme Simon Mardsen (à qui l'on doit, justement, le superbe artwork de Dusk...And Her Embrace). Mais un joli packaging, c'est bien peu pour sauver un album.

Là où My Dying Bride avait choisi de se remettre complètement en question aussi bien dans un contexte strictement musical (en retravaillant intégralement les chansons pour orchestre de chambre de manière à ce qu'elles deviennent des morceaux à part entière, et non pas une simple relecture) que textuellement (les paroles changeant pour s'adapter à cette mutation contextuelle) avec Evinta, Cradle Of Filth choisi l'option 'petit cul' en livrant rien d'autre qu'un banal album de remix. Le plus frustrant est de se dire que le projet avait tout en lui pour être un carton plein, en plus d'être quand même follement bandulatoire sur le papier. On imagine sans problème le chef d'œuvre que cela aurait pu être entre les mains d'arrangeurs comme Christos Antoniou ou le duo Iskandar/Tschirner. Mais au final, on a juste là un magnifique exemple d'occasion manquée : ce n'est pas le tout d'avoir de bonnes idées, encore faut il les mettre correctement en application. C'est très loin d'être le cas avec Midnight in the Labyrinth, et on se prends à croiser les doigts et à prier avec ferveur pour que le groupe ne recommence plus jamais une telle expérience.

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