La bande à Dani, chapitre X
Allez, plus qu’un disque à écouter pour connaître le fin mot (provisoire ?) de l’histoire.
Tiens, tiens, curieuse cette pochette... Elle me fait penser à celle de "
Bitter Suites to Succubi " avec à la place deux statues et un personnage vieilli. Ah ben, quelle drôle de coïncidence : c’est justement
Lilith la reine-mère des succubes dont il est question ici.
Écoutons ça :
...
... ??
...
... ?!?
...
... ?!?!?!?
[
Verdict X lectures après :]
Ooo-keeeeeey ! Bon, je sens qu’il va vite prendre la poussière c’t' album ! P'têt ben que je le ressortirai de ma cave remplie de toiles d’araignée d’ici quelques années, histoire de me fendre à nouveau la poire... Ah, mince, c’est vrai je suis en train d’écrire une analyse. Bon, structurons un peu notre propos.
INTRODUCTION :
Once upon a great... a veeeeeery greeeeeat whooore !
“...I am darkness, I am sin
The Queen of lust invited in
Reborn at last to cast my
Fecund shadow on this world...”
[...]
"...She led me into paradise
Neath comets in ovation
Like the Queen of winter, throned..."
Ah ? Elle est aussi grande que ça ? J’l’aurais pas cru.
“The darkness was aroused with every kiss
And all who fell under it’s spell
Were one foul step from the abyss...”
Elle a connu l’enfer ? La pauvre !
"Casus belli
In hoc signo vinces..."
Elle a connu la guerre ? Ah, ben, je comprends mieux. ‘Faut dire que là où les soudards passent...
Pardon ? Oui, effectivement, j'ironise sur le concept, mesdames, messieurs. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que, au-delà d’une longue série de ricanements émanant de mon gosier, c’est de la pitié, et RIEN que de la pitié que m’éprouve cette soi-disant réincarnation de
Lilith sous les traits d’une sous-déesse
Aphrodite version ultra-vénale kitchissime !
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I – What’s this bloody mess ?!?
Le culte d’
Aphrodite s’est éteint depuis des lustres ; le temps des temples grouillant de prêtresses-péripatéticiennes est révolu. Et pourtant, ces sectateurs et sectatrices nostalgiques de
Lilith ont courageusement voulu ressusciter non pas ce temps ou ce culte ni même la déesse gréco-romaine Elle-même, mais carrément son avatar mélangé à la première femme d’Adam. Quelle ambition ! De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace !
Alors, OUI, ces adeptes sont culottés, mais NON, ils ne sont pas arrivés à leur fin.
Oh, certes, il y a parfois des moments où l’illusion opère, où on croit vraiment avoir affaire à une sombre créature serpentine assoiffée de plaisir et d’essence vitale ; celle qui a eu le front de se rebeller contre la volonté de Dieu Le Père ; la maîtresse de l’Enfer incarnée qui attire les jeunes puceaux vers la damnation, qui corrompt et brise les couples sanctifiés par le mariage et qui dans sa sombre demeure, attend son heure pour une grande guerre contre la loi divine, blablabla... Et pour cause, jeter la pierre à l'un des deux " Guitarlots ", Paul Allender ou James Mcllroy (nouvel arrivant au sein du cercle d'invocation), ou encore au cogneur " Marthus " Skaroupka signifierait se rabaisser à la lâcheté du jeune Saint-Pierre : techniquement, ils sont irréprochables.
Mais voilà, deux mauvais éléments sont venus se taper l’incruste dans la formule rituelle au point de la faire complètement capoter :
D’abord, pas assez de complexité !
Aphrodite comme
Lilith ou Artémis est censée avoir de multiples aspects, que diable ! Il faut croire que ces adeptes de bonne volonté ont lu de travers le mode d’emploi inscrit sur le parchemin d’invocation : réciter et jouer la formule à la lettre, c’est bien ; le faire avec les bons enchaînements, c’est infiniment mieux !
Mais par la sombre lumière de
Lucifer, variez donc correctement la rythmique et la mélodie plutôt que de vous réfugiez derrière vos monolithiques remparts de batterie/guitares aussi ternes qu’une muraille de prison ! Arrêtez de jouer les timides en balançant ici ou là un petit riff thrash ou heavy aussi plat que téléphoné par-dessus votre bouillasse speed, bande de diablotins de troisième division ! Tout ce que vous arrivez à faire, c’est donnez une seule forme possible à l’invoquée => beaucoup moins de charmes que prévu et une seule dague multifonctions cachée sous sa robe et pas bien affutée qui plus est !
Les attributs, où sont les attributs de la déesse ?! Nulle part !
[Se racle la gorge, reprend son souffle et poursuit :]
Ensuite, il y a... lui.
Lui, le maître de cérémonie chargé d’assurer le bon déroulement du rituel de bout en bout, de donner corps à la dame. Lui, qui dans son costard SM de supermarché n’est pas fichu d’ouvrir la bouche sans qu’on se demande les trois quarts du temps s’il n’est pas au bord de la suffocation.
Dès le premier mouvement du cercle (le plus important), c’est le drame et la cata. La grande prêtresse Lucy Atkim dans sa transe mystique imite la voix de la créature à invoquer, les vagues se forment pour une renaissance d’
Aphrodite, née de l’écume de la mer et du sang d’Ouranos et... Splaaaatcccch ! elles s’écrasent aussitôt sur des rocailles intempestives dressées non pas par une mouche ou un moustique venu troubler l’incantation mais par un auto-parasite qui y croit pourtant à mort, vu qu’il n'hésite pas à surnommer ses mouvements de bras et ses incantations sonores : " Mouthpiece of Venus/Deceiving Highs ". No comment...
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II – Oh, my black
God... What a flunked incarnation !
Mais attardons-nous un moment sur la bestiole apparue. Comment la décrire brièvement ? « Vêtue d’une robe en satin rouge... elle sentait le sapin à trois kilomètres » ? Ouais, je crois que je chantonnerais ça.
N’empêche, je trouve qu’il lui manque un peu de khôl, de mascara, de fond de teint ou un « zoli » collier à cette brave fi-fille pour entretenir l’illusion… (p’têt des perles, symbole de luxure ?)
... Mais ?... Qu’entends-je ? Aaaaah ! Ces agréables orchestrations que voilà ! Tel ce petit son de piano glissé dans la progression de "
Persecution Song ", mêlé aux rythmiques groovy des guitares. Au fond, c’est le travail d’Ashley Ellyllon et de Mark Newby-Robson qui rajeunie l’invoquée et lui redonne de la pêche au niveau du maquillage. Après, pas sûr que cette « charmante » libellule se verra ouvrir les portes (des cuisines) des salons luxueux de
Paris ou Londres ou encore les antichambres (des domestiques) des palais vénitiens ; ne nous fions pas trop à une de ces images fantasmagoriques présentées par le catalog... pardon, je veux dire l'artwork.
Trois, quatre petites notes de piano, de clavecin ou d’orgue pas effrayantes ou mystérieuses pour un sou, c’est y pas chou ? ... Hum-Hum ! Soyons clairs : les claviers ne servent ici qu’à cacher la misère.
D’ailleurs, un détail ne trompe pas : la petite créature demeure très vite aussi discrète et silencieuse qu’un vulgaire asticot dévorant une juteuse pomme gala. Mais ça n’empêche point ces ritualistes d'essayer de faire croire le contraire par tout un tas de truquages, tels ces rires simulés de la grande prêtresse dans les troisième et onzième mouvements qui sont aussi impressionnants que ceux d’une quelconque poupée parlante rongée par les mites. Quant aux autres performances féminines, assurées par une des adoratrices de
Lilith, dans la deuxième partie du rituel, elles sont dignes d’une cantatrice en perdition. Allez, à la rigueur, le refrain de "
Lilith Immaculate " est (tout juste) passable.
Sinon, il est exaspérant de voir des mouvements comme "R etreat of the
Sacred Heart " ou " Deceiving
Eyes ", d’abord plutôt bien exécutés, s’essouffler très vite à mesure qu’ils se poursuivent.
Mmm ? “
Harlot on a Pedestal” ? Le miracle va-t-il enfin s’accomplir ? Mmm-mouais... pas mal. Au moins on aura eu droit l’espace de quelques instants à une lueur d’espoir.
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III – WHO IS THE CULPRIT OF THIS JOKE !?!
Bref, plus le rituel continue, et plus nous pouvons assister à d’autres mouvements rituels toujours aussi mal agencés par le braillard de service et qui au final répètent au moins sept fois le schéma suivant : montée dans les airs/brûlure des ailes/chute fracassante de la déesse noire d’opérette - au fond, des reproductions nanardesques de l'auto-remake "
The Black Goddess
Arise II " sorti neuf ans plus tôt). Peu importe, doivent se dire ces ritualistes, avec tous les
Mannequins en mousse et la profusion de décors en carton pâte qu’on a pu se payer avec notre max de thunes, nos cascades de séries B devraient passer malgré tout ; nos chutes donnent un petit côté tristou’.
Pour être tout à fait honnête, j’avais trouvé des choses plus consistantes ou intéressantes, malgré quantité de passages au ras des pâquerettes, pendant les trois précédentes invoc’ (« N’inquiète-pour-cette-manie » et « Coolspchit machin truc muche » pour ne pas les nommer). Enfin, bon, pas la peine d’en rajouter sur les choix de l’invocateur/compositeur, devenu aussi égocentrique, borné et teigneux qu’un souteneur ayant du mal à faire tourner son commerce – ce qui expliquerait pourquoi son équipe de gros bras change sans arrêt à chaque nouvelle pleine lune.
Mmm... non, là je deviens aussi narquoise et acide qu’une ribaude décatie en porte-jarretelle ricanant devant les appas d’une débutante et fraîche catin en guenille. Gardons à l’esprit que le gars en question peut quand même se targuer de pouvoir vivre de sa musique depuis au moins une décennie. Et le bougre n’a pas peur du ridicule quand il invoque en plein jour ses grandes idoles femelles, invocations publiques que ses détracteurs peuvent aisément considérer comme abracadabrantesques, grotesques ou bordéliques au possible ; autant dire que le contenu des anciens parchemins n’est même plus respecté. À vouloir trop jouer sur l’autodérision et avec une voix si « spéciale »...
Finalement, peut-être qu’un jour l’invocateur se rendra compte qu’il faudra laisser le champ (chant) libre à quelqu’un d’autre afin que le « berceau d’immondices » ne se déchire pas définitivement et prenne la route de l’incinérateur ?
Wait and see...
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CONCLUSION : marre de contempler cette rose fanée !
Pardon ? Une note ? Vous exigez que je colle sur le front de ce
Mannequin désincarné une note ? ‘Rrrooooh ! Ce serait cruel d’en rajouter une couche sur sa tendre peau pourrissante, vu que cette pauvre fille syphilitique et vérolée d’à peine 20 ans* doit déjà être marquée au fer rouge sur sa paume droite, voire, qui sais, sur ces deux épaules. Mais vous aurez compris, j’espère, à la lecture de ma critique aussi tortueuse que la démo "
Invoking the Unclean " ce que je pense de la manière dont elle exerce son « métier ».
*[« Le berceau d’immondice » a été conçu en 1991]
Ah zut ! Je m’aperçois que mon double maléfique a cédé à la tentation de noter ses prestations ; et à l’encre indélébile en plus, oh, le petit sadique !
Misère... Que va donc devenir cette pitoyable créature livrée à elle-même ?
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- À la mémoire d’une voix agonisante, bientôt morte et enterrée, je le crains. –
08/20
Lunuy
Aussi savoureux qu’une fajitas sans garniture
Ça mériterait une petite relecture au niveau des conjugaisons.
Ah ya du mieux !
L'intro est nul je la zappe tout le temps, la narration est lourde à force.
Les 4 morceaux suivants sont plutôt bon, mais difficile de les dissocier je trouve, comme un air de "déjà vu" qui plane.
Le clavier n'apporte pas grand-chose, quelques notes par ci, par là, assez anecdotiques.
The Persécution Song amène un peu de fraicheur, tandis que Deceiving Eyes et Lilith Immaculate sont plus inspirés.
Malgré une multitude d'écoutes, rien de marquant n'en ressort, rien qui n'entrave la continuité d'écoute non plus.
Au dessus de ses 2 prédécesseurs, sans marqué pour autant les esprits. 13/20.
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