Groupe culte de la scène Death floridienne du début des années 90,
Malevolent Creation a toujours connu pas mal de va-et-vient dans son line-up, exit donc le chanteur originel Brett « j’m’en vais j’reviens » Hoffmann qui aura réapparu le temps de deux albums (et qui reviendra sur
Doomsday-X, il faut suivre il y a interrogation écrite à la fin de la chronique) remplacé par Kyle Simmons. Justin Di Pinto prend lui les baguettes en lieu et place de Dave Culross.
En tout état de cause, des membres du légendaire
The Ten Commandments il ne reste que Phil Fasciana, principal compositeur et leader de ces infatigables gardiens du temple Death
Metal. En effet malgré quelques productions un peu décevantes, les gars de Fort Lauderdale ont toujours porté fièrement l’étendard du
Metal de la mort. Après un gros coup de moins bien sur
The Fine Art of Murder insipide et qui sentait un peu la sapin,
Malevolent Creation avait déjà redressé la barre sur un
Envenomed bien plus enlevé et énergique.
The Will to Kill (2002) enfonce le clou avec une masse.
Attaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaack! Voici le premier cri sur cette galette et en effet c’est la guerre, dès le premier titre
The Will to Kill (la volonté de tuer) on s’aperçoit que
Malevolent Creation a encore brutalisé son Death old school. Grâce à une production plus puissante, les riffs de la paire Fasciana / Barret écrasent tout sur leur passage, donnant un son plus moderne et une coloration beaucoup plus Death, alors que les deux réalisations précédentes sonnaient plus Thrash. L’autre raison de cette métamorphose est l’intégration de Kyle Simmons, chanteur au timbre plus guttural et aux possibilités bien plus variées que Brett Hoffmann, qu’on pourrait comparer à Mike Di Salvo. Sur un titre comme
Pillage And Burn, Kyle fait admirer toute sa palette vocale et lâche des chants criards réellement terrifiants.
Alors bien sûr
The Will to Kill n’a rien révolutionné dans l’histoire du Death mais l’énergie, la conviction et tout simplement l’amour des musiciens pour leur style transparaissent au travers de redoutables compositions.
All That Remains est par exemple trépidant et dévastateur avec des accélérations démoniaques. Avec With Murderous Précision Fasciana nous montre sa faculté à composer des riffs simples mais efficaces, à des kilomètres des choses alambiquées que pratiquent
Cryptopsy ou
Cephalic Carnage.
James Murphy en guest de luxe vient poser deux longs soli sur le belliqueux
Assassin Squad ou Kyle Simmons fait de nouveau admirer sa polyvalence vocale. Que ce soit bien clair nous sommes ici dans du Death
Metal plutôt brutal mais qui reste ancré profondément dans le old school qui ne s’embarrasse pas d’arrangements pharaoniques à la
Nile ou de déballage technique à la
Necrophagist, un seul mot d’ordre : droit au but, pas d’intro inutile, pas d’interludes pseudo atmosphériques ou de titre pour casser le rythme, que du bon vieux Death
Metal.
Et ces bougres ne nous lâchent pas, quand ils ralentissent l’allure c’est pour nous offrir un
Divide And Conquer à la lourdeur pachydermique et invitant à un secouage de tête endiablé, et pour nous achever Burnt
Beyond Recognition le dernier morceau finit de façon complètement hystérique avec ce solo central interminable, les blasts incessants de Dave Culross entrecoupés de passages Lombardèsques et toujours cette voix impressionnante de Kyle Simmons qui pousse d’ailleurs à la fin un ultime cri ravageur comme pour mettre fin à cette tuerie.
On notera un artwork tout à fait adapté au contenu musical avec un énorme couteau de cuisine découpant un visage que n’aurait pas renié
Cannibal Corpse, toutefois ne vous fiez pas à ça pour repérer ce CD, par peur de la censure un autre dessin vert et insipide a été placé entre la véritable pochette et le boîtier.
The Will to Kill est la preuve que l’on peut toujours jouer du Death brutal old school sans tomber dans la redite stérile ou la caricature, et s’impose comme le meilleur album de
Malevolent Creation depuis la terrible doublette
The Ten Commandments /
Retribution.
Si un jour il ne reste plus qu’un groupe à jouer du Death
Metal, ce sera
Malevolent Creation.
BG
Tout aussi bouillant que son prédécesseur, le groupe renoue avec les albums qui frappent dur et fort, après quelques disques ennuyeux. La doublette "All That Remains"/"With Murderous Precision" est à ce titre exemplaire. Le jeu et l'osmose des musiciens fait envie par la précision de ses parties très bien assemblées et finalement assez naturelles. Certes, le ton un peu plus moderne est présent avec les vocaux de Symons, mais finalement, et même si je ne suis pas fan en principe de ces colorations, cela sied bien au groupe en ce début de millénaire. Le pattern inspiré par le début de "Hell Awaits" sur "Rebirth of Terror" suivi par un riff atomique est un bon exemple de la métamorphose réussie provenant des sources du deathmetal. Un bon 15/20
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