Alors que la scène extrême se remet tout juste du séisme floridien initié par Death,
Morbid Angel,
Obituary,
Atheist &
Deicide et ayant secoué la planète, c’est au tour de
Malevolent Creation de mettre le feu aux poudres en ce tout début des nineties. Formé autour de Phil Fasciana dès 1987, le quintette fait rapidement parler de lui et atterrit en 1990 dans le bureau de Monte Conner, patron de l’écurie Roadrunner sur le territoire états-unien. Le groupe voit ainsi son fameux titre
Decadence Within issu de sa seconde démo inclus dans la fameuse compilation deathrash culte du label parue en fin d’année, l’imparable At Death Door Vol.1 qui regroupe notamment Death,
Pestilence,
Deicide,
Sepultura ou
Obituary.
Très Attendu, le premier album de
Malevolent Creation, baptisé
The Ten Commandments, sort au printemps 1991, et est fort bien accueilli par la communauté deathmetal. Lors d’un classement à la fin de cette même année, le journal français
Hard Rock Magazine n’hésite d’ailleurs pas à le classer quatrième dans le top 20 des meilleurs albums de death de l’époque. Tous les ingrédients sont effectivement réunis pour un plébiscite, comme la provenance du groupe de l’état de Floride qui attire de nombreux regards, la superbe illustration de Dan SeaGrave pour ce premier album, ou encore la production claire et incisive de Scott Burns aux fameux Morrisound Studios, au sein d’une scène deathmetal où les mots stéréotype et saturation n’ont encore peu de sens.
Il faut bien sûr avouer la qualité intrinsèque de
The Ten Commandments, qui enchaîne ses dix titres à la perfection. L’album débute sur une intro très lourde, suivie de titres rapides et nerveux tels que Premature
Burial et Remnants of
Withered Decay, d’une violence et d’une précision rythmiques qui collent au tapis.
Malevolent Creation renverse tout autant à l’occasion de nombreux breaks accrocheurs, pour citer la relance impeccable au cœur de Multiple
Stab Wounds ou le riff central d’
Impaled Existence tout aussi meurtrier. Bombardant à coups de
Thou Shall
Kill ou d'Injected
Sufferage tout aussi renversants, la seconde partie de l’album frappe sans faiblir, pour se clore sur le titre éponyme d’un équilibre remarquable trouvant magnifiquement sa place en dernière position.
L’un des atouts de
Malevolent Creation réside en outre dans le chant arraché de Brett Hoffman, qui apporte un mordant tout particulier, complétant une assise rythmique béton et une incision des riffs de chaque instant. Cette opposition entre agressivité thrash et cette lourdeur deathmetal donnent justement beaucoup de corps et de dynamisme aux compositions imparables de Phil Fasciana.
Fluide, massif et extrêmement bien ficelé, The
Ten Commandements impressionne par sa rage et sa qualité, véritable coup de maître pour une première réalisation. Malgré ses atouts certains,
Malevolent Creation reste toutefois en léger retrait des sommités deathmetal de l'époque, statut d’outsider qu’il n’arrivera d’ailleurs jamais à réellement dépasser. Son premier album arrive en effet un poil en retard, perdant le terrible impact rencontré par les
Leprosy,
Altars of Madness,
Deicide paru quelques petites années plus tôt, à une époque où les codes du style étaient encore en pleine définition. Dans tout les cas, The
Ten Commandements s’inscrit indiscutablement parmi les œuvres cultes du deathmetal du début des nineties.
Fabien.
Un des premiers disques de death que j'ai écouté à l'époque,j'avais 14 ans en 91(année faste pour le death-metal)et je m'initiais au metal de la mort...Cet excellent album aura pas mal tourné chez moi même si le "blessed are the sick" de Morbid Angel,"Human" de death ou "effigy..."de suffocation avaient ma préférence, ce "ten commandements" faisait parti du haut du panier...
1° Grand classique que cet album qui tape tres tres fort.
Moins massif que ces paires, plus Thrash dans son approche, Malevolent Creation met a terre nos oreilles avec 1 telle energie et 1 Brett hoffmann eructant ses paroles avec ce timbre si particulier...les lectures "religieuses" des posts de M. Fab m' ont guidé dans les achats discographique du groupe.
Pour autant j'avais la compil de roadrunner qui m'avait deja bien aiguillé sur le groupe, mais 1 compil n est pas 1 album à part entiere.
Maitre achat !
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