Décevant sur
The Fine Art of Murder bien poussif et maigrement inspiré,
Malevolent Creation s’était largement refait une santé sur l’ultra agressif
Envenomed et le rouleau compresseur
The Will to Kill parus à deux années d’intervalle. Renouvelant l’expérience avec l’écurie Nuclearblast qui retrouve le goût du deathmetal depuis ce nouveau millénaire, la bande de Phil Fasciana ne tarde pas à mettre sur pied son neuvième album
Warkult, un concept autour de la guerre comme son nom et son illustration l’indiquent. Le groupe réussit en plus l’exploit d’aligner quasiment le même line up, exception faite du retour de Dave Culross, redoutable batteur ayant démonté plus d’une cervicales sur les terribles
Despise the Sun et Bleeding Profusely de
Suffocation &
Gorgasm.
Death March ouvre idéalement l’album sur un double pédalage en béton et un palm-muting serré supportant le chant guttural bourrin de Kyle Simmons, annonciateur des déflagrations & rafales de riffs imminentes du morceau Preemptive
Strike.
Malevolent Creation se transforme ainsi en une machine deathmetal guerrière, accélérant la cadence sur les rythmes de batterie dévastateurs de Dave Culross, particulièrement foudroyant lorsqu’il emballe son jeu dans des blast-beats.
En revanche, si
Warkult écrase sans conteste au niveau rythmique dans la grande tradition de
Malevolent Creation, ses riffs restent globalement assez fades, sans bénéficier parallèlement du surcroît de puissance des guitares dont
The Will to Kill était doté avec une production béton aux Mana Studios, malgré un bon mixage. Bien que l’on puisse retenir de fameuses pièces telles que les furieuses Murder Reigns et Tyranic
Oppression dominées par des blasts fracassants,
Warkult peine ainsi à aligner des moments vraiment mémorables, sans compter ses quelques morceaux comme Captured ou On
Ground of Battle qui décollent quant à eux assez laborieusement.
Réalisation sans grands reproches dans sa mise en place et sa qualité d’exécution,
Warkult ne représente ainsi pas l’album aux riffs les plus mordants de
Malevolent Creation, manifestement plus à l'aise sur ses parties rapides et plus déboulonnant sur son précédent effort. Le disque se situe toutefois à des lieux de la faiblesse de
The Fine Art of Murder et peut largement satisfaire les deathsters avec une telle force rythmique, sans compter sa clôture sur la bonne reprise
Jack the
Ripper des thrashers australiens d’
Hobbs Angel Of Death, loin d’être déplaisante.
Fabien.
Entre The Will to Kill et Warkult, il y a pourtant un monde d'après moi : le premier est surpuissant, inspiré et apporte un vent de fraicheur avec l'arrivée de l'efficace chanteur Kyle Simmons.
Warkult est en quelque sorte un album de faces B qui semble rassembler les chutes de la session de The Will to Kill, de plus la production est effectivement moins épaisse que sur le disque précédent, condamnant Warkult à la deuxième division.
Toutefois l'écoute s'en révèle toujours agréable, mais sans commune mesure avec son redoutable prédécesseur pour ma part, laborieux et peinant à décoller comme tu dis.
J'ai redigé cette chronique hier soir en étant persuadé d'avoir collé un 14 à The Will to Kill, car effectivement un point d'ecart entre les deux albums n'est pas réaliste. Tu noteras donc que The Will a gagné deux points depuis mon inscription sur SoM et un pour Warkult. Mais bon, en l'absence de Brett Hoffman, je ne peux pas mieux faire héhé.
Fabien.
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