Clairement, après Strychnine 213 qui commençait à s’orienter nettement vers du
Deathcore à tendance mélodique, on pensait
Aborted perdu pour le brutal Death. Ce n’était ni le premier ni le dernier groupe de Death
Metal à virer sa cuti après tout, mais ce changement de style se confirme hélas souvent dans la durée, or
Global Flatline (et avant lui l’EP
Coronary Reconstruction) avait remis les pendules à l’heure assez magistralement, revenant au style sauvage et brutal des belges.
Depuis
Aborted a confirmé son retour en forme sur
The Necrotic Manifesto et
Retrogore (2016) compte bien une fois de plus appuyer sur la plaie purulente, là où ça fait mal.
On note d’entrée un travail hallucinant sur l’artwork (Christopher Lovell et Cookie Greenway s’y sont mis à deux pour réaliser la tâche), avec non seulement cette pochette très horreur série B 80’s, mais aussi les illustrations à l’intérieur du livret, mettant en scène les membres du groupe dans une parodie d’affiche de films du genre, tout cela avec une volonté manifeste de second degré, en témoigne la présence de Skeletor et Oceanor au dos du livret…
Trêve de rigolade,
Aborted n’est pas là pour trier les lentilles, et après une courte intro horrifique, le redoutable morceau
Retrogore met les choses aux clairs avec un début fracassant et des accélérations encore plus incisives qu’auparavant. En tous les cas, en choisissant Kristian Kohlmannslehner au détriment de Jacob Hansen, le combo ne semble pas avoir perdu en puissance par rapport à
The Necrotic Manifesto.
Cadaverous Banquet confirme cette impression que
Aborted a accéléré la cadence, avec des plans flirtant désormais presque avec du
Gorgasm. Techniquement on savait les gars au point, ça se confirme aussi bien sur les rythmiques solides que sur les soli dynamiques et variés. Le nouveau guitariste
Ian Jekelis semble apporter un surcroît de technicité, pas étonnant quand on a joué dans
Abysmal Dawn vous allez me dire.
Termination Redux le single de l’album déjà présent sur le MCD du même nom confirme cette impression de sauvagerie accrue avec des riffs et des accélérations terribles rappelant parfois
Benighted.
La difficulté sur un full lenght est généralement l’homogénéité, on ne compte en effet plus les albums disposant de 3, 4 ou 5 tueries et meublant le reste avec des fonds de tiroirs, mais
Retrogore ne faiblit pas, enchaînant les missiles brutal Death sans coup férir, variant aussi son jeu comme sur Bit by Bit et ses rythmiques centrales groovy propices au mosh.
Certes les trois derniers albums du groupe ne sont pas très différents les uns des autres, mais assez tout de même pour ne pas accuser
Aborted de se mettre en mode pilotage automatique, et quelle efficacité ! A l’image d’un Forged for Decrepitude atomique ou De
From Beyond (The Grave) distribuant du riff qui tue à volonté. Ajoutons à cela le chant toujours implacable de Sven de Caluwé, et on est proche du perfect.
Aborted ne révolutionne rien et ce n’est pas le but, mais le quintet continue d’exploiter son filon horreur / gore avec habileté, et confirme brillamment sa place de leader européen du brutal Death aux côtés de
Wormed,
Beheaded et
Defeated Sanity qui devraient tous eux aussi sortir un disque en 2016.
Wormed a tiré le premier avec Krighsu,
Aborted répond présent avec
Retrogore, attendons la suite et que le meilleur gagne.
A noter pour les collectionneurs de beaux objets, ne manquez surtout pas l’édition deluxe avec une box contenant non seulement l’album avec deux titre bonus, mais aussi le MCD
Termination Redux et un drapeau représentant la pochette.
BG
Quand tu parles de Termination Redux et de l'influence Benighted ,c'est probablement parce que notre cher Julien Truchan pousse un peu la chansonette!
Il y a aussi du beau monde sur le reste de l'album,dont David Davidson (Revocation) et Travis Ryan (Cattle Decapitation).
Bref album de tueur,encore merci pour le papier.
Aucun doute après sa lecture, je vais le commander dans les minutes qui viennent.
Thanxx pour la chro BG :)
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