Liste des groupes Death Grind Aborted Coronary Reconstruction

Je dois bien avouer que je ne suis pas vraiment fan du travail d'Aborted. Même en laissant de côté la mentalité "particulière" du vocaliste Svencho, leur musique, depuis le bien-nommé "Goremaggedon" (Haaa, la reprise de "Carnal Forge" de la réédition 2009), n'a fait que se complaire dans un Death Metal brutal aux relents parfois techniques. Efficace, mais rapidement ennuyeux, en témoigne l'alambiqué "Slaughter & Apparatus" qui tournait rapidement en rond.

Après un Strychnine qui ne m'avait pas réellement marqué (bien que je concède volontiers son efficacité redoutable), Aborted revient avec un EP de cinq titres, dont une reprise des vétérans d'Entombed. Alors, quoi de nouveau chez la plus belge des têtes brûlées ?

La pochette reste dans les fixations du groupe : du sang, du sang, du sang, du sang. Si bien que le raisiné est, une fois encore, la couleur dominante de la pochette, dont le très beau trait ne la rend cependant pas plus attractive : c'est insipide, calibré, bref, beaucoup d'effusions pour pas grand chose au final. Bon, je dois bien avouer que je ne suis pas neutre, n'étant pas un amateur du groupe. Passons maintenant à la musique, si vous le voulez bien.

La production n'a pas varié d'un iota. Toujours aussi propre et soignée, parfois à la limite de l'absence de saveur, ce "Coronary Reconstruction" brille encore une fois par un son irréprochable - ce n'est d'ailleurs pas pour rien que ces chirurgiens sont maintenant dans l'écurie Century Media. Les musiciens, comme toujours, ne sont pas en reste, desservant quelques solos et plans rythmiques de derrière les fagots, brisant la routine qui aurait été présente sur un full-length. On saluera la prestation de Dirk Verbeuren, toujours impeccable derrière les futs.

Et c'est là la grande force de cet EP : sa courte durée. Vingt-deux minutes, c'est exactement le temps qu'il faut à l'auditeur pour faire le tour de l'objet. Aborted n'est pas Meshuggah, il n'est pas nécessaire de se repasser le disque une vingtaine de fois pour y comprendre quelque chose. Basique et efficace, ne serait-ce pas le crédo d'Aborted, justement ?

Les titres, globalement, sont toujours aussi prévisibles. On notera la très efficace "Cadaverous Dissertation" qui remue fortement de l'arrière-train, ainsi que la reprise d'Entombed, très bien jouée - ce n'est que mon opinion, je ne connais que peu de chosees de ces derniers. Vingt-deux minutes plus tard, la boucle est bouclée.

"Coronary Reconstruction" ne brille certes pas par son originalité et sa recherche, mais saura se faire apprécier des metalheads de tout horizons en proposant un agréable divertissement pour les deathsters qui someillent en nous. Ne reste plus qu'à faire un peu varier sa musique, et complexifier un peu les compositions, pour qu'Aborted puisse réellement m'intéresser. Un bon disque.