Maniacult

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16/20
Nom du groupe Aborted
Nom de l'album Maniacult
Type Album
Date de parution 10 Septembre 2021
Labels Century Media
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album66

Tracklist

1.
 Verderf
 02:58
2.
 ManiaCult
 03:38
3.
 Impetus Odi
 03:46
4.
 Portal to Vacuity
 04:41
5.
 Dementophobia
 03:01
6.
 A Vulgar Quagmire
 03:18
7.
 Verbolgen
 01:39
8.
 Ceremonial Ineptitude
 03:54
9.
 Drag Me to Hell
 05:04
10.
 Grotesque
 03:53
11.
 I Prediletti: The Folly of the Gods
 05:04

Durée totale : 40:56

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Aborted


Chronique @ odrodzenie

06 Octobre 2021

« ManiaCult » est une ode à la violence brute, et ne laissera aucun survivant

Après plus de trente années de longs et boyaux sévices, les belges d’Aborted s’imposent désormais comme un incontournable de la scène « brutal death-metal ». Toujours mené de main de maître par Sven De Caluwé, désormais seul membre originel, Aborted ouvre à nouveau les portes de l’abattoir archaïque afin d’y exhiber son nouveau bout de bidoche faisandée, savoureusement nommée « Maniacult », faisant suite à un « Terrorvision » moyen, qui sentait un peu le pilotage automatique.

En préambule, il est à souligner que le groupe se présente sous la forme d’un quatuor puisque Mendel Bij De Leij a quitté la sanglante entreprise en 2019, n’étant remplacé que pendant les prestations live. L’artwork, très gouleyant, est une nouvelle fois l’œuvre de Par Olofsson (Abysmal Dawn, Immolation, Révocation), collant parfaitement au contenu de « Maniacult ». Comme on ne change pas une équipe qui gagne, ce onzième méfait a été produit par Kristian « Kohle » Kohlmannslehner au Kohlekeller Studio.

L’abattoir ouvre ses portes avec « Verderf », morceau introductif pesant, lourd, avec une montée en puissance, avant que ne débarque sans sommation, le morceau-titre, doté d’un gros riff massif et d’un hurlement d’aliéné de Sven. Aucun doute, Aborted reprend les préceptes de son identité musicale et même si le lieu de découpe à été rénové, il reste maculé du sang versé dans le passé. Accords énormes, cadences dépassant largement la vitesse autorisée, cassures en guise de brise-nuque, vociférations de psychopathes, tout y est. Aborted hache, éviscère, cisèle sans aucune compassion sa victime encore vivante, la viande sera meilleure si elle sera plus gouteuse si elle est fraîche, « Impetus Odi », « A Vulger Quagmire », « Ceremonial Ineptitude » ou encore « I Prediletti : The Folly Of The Gods » et le morceau éponyme (pour ne citer que ceux-ci), en sont des preuves flagrantes.

Mais les bouchers belges ne se contentent pas d’écraser salement tout sur son passage, ils savent sous poudrer les bouts de bidoches de « groove » carcassien » très entrainant sur « Dementophobia », d’accents « black-metal » sur « Portal To Vacuity » ou la ligne mélodique addictive de « I Prediletti : The Folly Of The Gods ». Vicieusement, Aborted sait laisser respirer sa pauvre proie afin de lui éviter une asphyxie certaine, pour mieux extirper sa souffrance avec l’apport d’harmonies (le début mélodique de « I Prediletti : The Folly Of The Gods », « Drag Me to Hell ») ou l’interlude dérangeante au piano (on y entend des murmures d’enfants en tendant bien l’oreille) « Verbolgen ». Aussi, le quatuor évite l’écueil de la lassitude avec une multitude de changements de rythmes où accélérations furibondes succèdent ou précèdent des césures pachydermiques (« Ceremonial Ineptitude » et « Impetus Odi » et leurs break très « slam death-metal » et aussi « A Vulgar Quagmire », « Drag Me to Hell » ou « Maniacult »). Il faut ajouter qu’il ressort de l’ensemble une ambiance malsaine et glauque au travers de multiples dissonances et de samples, renvoyant à des films d’horreur de série Z.

Pour produire une pièce du boucher savoureuse, il faut que les artisans bouchers soient au diapason. Et effectivement l’art de la découpe est au rendez-vous, avec Ian Jekelis qui cisèle avec une précision diabolique, délivrant un riffing puissant à souhait (« Grostesque » ou « A Vulgar Quagmire ») ainsi que des solos de haute volée, disséminés ici ou là. La section rythmique n’est pas en reste et pilonne sans aucune pitié avec notamment Ken Bedene qui fait office de centrale nucléaire, alignant des blasts vertigineux et alternant les cadences sans aucune faiblesse. Le père Sven éructe férocement comme à son habitude, usant plus de sa palette vocale que sur « Terrorvison », allant du growl le plus caverneux, au chant typique « black », en passant par des vocalises dignes de dérangés mentaux, ajoutant au cotés malsain de l’ensemble. La mise en son en béton armé, est aussi une vraie valeur ajoutée, le rendant encore plus percutant.

Le principal grief que votre serviteur aurait à l’encontre de « Maniacult » est qu’Aborted a joué la sécurité et est bien sagement rester dans sa zone de confort, sans prendre aucun risque, même s’il faut le reconnaître, nous attendons tous qu’Aborted fasse du Aborted.

Il est indéniable que « Maniacult » se hisse dans les sommets discographiques des belges, avec cette bavette bien saignante, plus attractive que « Terrorvision » ou « Retrogore » et qui est à ingurgiter d’une traite. « Maniacult » est une ode à la violence brute, et ne laissera aucun survivant. Ça fait mal, mais on en redemande !!

10 Commentaires

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odrodzenie - 08 Octobre 2021:

@Etterna: comme quoi, les goûts et les couleurs... Je suis d'accord avec toi, Strychnine/Slaughter représente effectivement le creux de leur carrière, mais beaucoup de groupes aimeraient un creux comme celui-ci :)

Je comprends complètement ton argumentation, et je la respecte. Tu vois, j'ai écouté à nouveau "Terrovision" cet après-midi et mon ressenti reste le même. On est d'accord quand même sur plusieurs points, Aborted est un putain de groupe et "Goremagedon" est le summum.

Etterna - 09 Octobre 2021:

Je pense que Strychnine est simplement trop propre et mélodique pour Aborted, mais n'est pas forcément mauvais en tant que tel. C'est seulement que comparé aux autres albums, il fait plutôt pâle figure.

Je respecte bien sûr ton opinion également, et Maniacult en reste pas moins un bon album, et des morceaux comme Drag Me to Hell très immersif ou la complexité de Vulgar Quagmire avec son passage absolument dévastateur vers 2 minutes me reverse à chaque fois.

amervie34 - 09 Octobre 2021:

a mon avis pour Aborted, l'évolution se fait ressentir au fils de leur carriere.

certes, à chaque albums ils essaient de nouveau son, de maniere de composer, mais le plus important c'est avec le recul de voir ou d'entendre l'evolution discographique du groupe.

pour moi "Terrorvision" n'est pas si mauvais mais juste une tentative d'approche sur un instant precis une epoque, ce que l'on appelle l'influence et ils ne faut pas oublier que un groupe qui compose c'est en general pour soit apres les fans ou potentiels fans suivent ou pas, de plus en se faisant chroniquer ou interviewer par des personnes qui en general ignorent ce petit détail par faute de manque de recul du à la jeunesse de la personne par exemple ou se contentant uniquement de sa propre approche et ignorant ce qui aurait pu etre dit par le passé  font que du coup des chroniques ou interviews sont en plus mal percu par d'autres personnes qui eux ne boivent et jurent que par ce qui est ecrit.

je pense que le nouvel album d'Aborted est une suite logique de leur evolution musicale qui peut plaire ou pas, seul le temps nous départagera pour ce débat.

 

Icare - 01 Juillet 2022:

Je ne m'en lasse pas de celui-là. La touche black bien présente et ce côté plus sombre sont vraiment délectables !

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