Global Flatline

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17/20
Nom du groupe Aborted
Nom de l'album Global Flatline
Type Album
Date de parution 23 Janvier 2012
Labels Century Media
Enregistré à Hansen Studio
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album285

Tracklist

1.
 Omega Mortis
 00:59
2.
 Global Flatline
 03:12
3.
 The Origin of Disease
 03:04
4.
 Coronary Reconstruction
 04:28
5.
 Fecal Forgery
 02:45
6.
 Of Scabs and Boils
 02:53
7.
 Vermicular, Obscene, Obese
 02:51
8.
 Expurgation Euphoria
 03:43
9.
 From a Tepid Whiff
 03:04
10.
 The Kallinger Theory
 03:43
11.
 Our Father, Who Art of Feces
 02:43
12.
 Grime
 03:48
13.
 Endstille
 06:27

Bonus
14.
 Eructations of Carnal Artistry
 03:27
15.
 Nailed Through Her Cunt
 04:12

Durée totale : 51:19

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Aborted


Chronique @ TheGuitarRipper

23 Janvier 2012

Un album aussi bien tourné vers un passé glorieux que vers un futur qui s'annonce radieux pour eux.

"Global Flatline est sûrement l'album le plus extrême que nous n'ayons jamais fait ... " Voilà comment le charismatique et dernier membre fondateur d'Aborted surnommé Svencho nous avait décrit l'opus avant sa sortie. Bien que j'ai toujours tendance à me méfier des discours promotionnels des groupes seulement destinés à faire vendre leur nouveau né avec les éternels " Notre meilleur album à ce jour" ou justement "Notre album le plus brutal", cette description réussit tout de même à attirer mon attention étant donné que je ne suis disons pas un grand fan de la direction que le groupe a choisit d'emprunter sur ses deux derniers albums en date "Slaughter And Apparatus" et "Strychnine.213", trop mélodiques et trop propres à mon goût. C'est apparemment ce qu'en a également pensé le groupe puisque à peine un an après leur dernier album en date, Aborted revient en force avec un Ep, "Coronary Reconstruction", qui renoue avec le Death Grind des débuts du groupe pour le plus grand plaisir de ses fans les plus bourrins. C'est donc sans surprise que le groupe continue sur cette voie plus brutale avec "Global Flatline" bien que des changements de line up se sont encore opérés au sein du groupe depuis l'Ep en 2010, et à mon humble avis, ces nouveaux membres ne sont pas inconnus à la réussite de l'album...

Sur le papier, l'album paraît tout d'abord alléchant. La première chose que l'on remarque c'est que "Global Flatline" arbore une pochette très gore comme le groupe a l'habitude de nous en proposer depuis ses débuts, mais cette fois dans un style Comics très Old School dans l'esprit, jusque là inédit dans leur discographie, ce qui permet à l'album de marquer des points d'entrée de jeu car c'est toujours un petit plus d'avoir une pochette bien faite entre les mains. Secondement on peut noter que le groupe a choisit de changer de producteur pour refaire appel aux services du talentueux Jacob Hansen qui avait par exemple déjà produit "Goremageddon" en 2005, et qui nous a toujours habitué à des productions massives et puissantes, c'est pourquoi nous pouvions être en mesure à nous attendre à un son digne de ce nom. Sur ce point là nous serons d'ailleurs pas déçus. Contrairement à celle de "Strychnine.213" qui était bien trop propre pour du Death Metal Brutal, "Global Flatline" est cette fois doté d'une production ni trop propre ni trop sale, à mi-chemin entre un son Old School et un son moderne, qui participe indéniablement au regain de puissance du groupe et qui va de paire avec les nouveaux morceaux, ce qui s'avère donc être un choix judicieux.

Justement, ces morceaux ... parlons-en! L'album s'ouvre sur une courte piste d'introduction angoissante, "Omega Mortis", que l'on pourrait presque croire tirée d'un film d'horreur du célèbre Romero, mais qui a au moins le mérite de nous plonger dans l'univers apocalyptique de l'opus, et justement attachez vous bien car ça va aller vite ! On se fait en effet agresser d'entrée de jeu pour notre plus grand plaisir par le morceau éponyme, "Global Flatline", qui rassurera sûrement les fans les plus sceptiques: le Aborted bourrin qui nous a tant manqué est bel et bien de retour! On assiste en effet à un véritable déferlement de Beat Blasts incontrôlables et de riffs techniques acérés sur la quasi-totalité de l'album, mais pas seulement. Le groupe a aussi eu la bonne idée d'incorporer dans sa musique des breakdowns extrêmement lourds (attention ne vous méprenez pas, nous n'avons pas là affaire à du Deathcore) qui tombent d'ailleurs toujours au bon moment, et qui permettent de bien contraster moments rapides dévastateurs et moments lents pachydermiques, afin d'améliorer considérablement l'efficacité de l'ensemble, comme par exemple sur des morceaux dont le destructeur "Global Flatline", l'excellent "The Origin Of Disease" ou encore le très bon "From A Tepid Whiff".

Cependant Aborted ne néglige pas pour autant totalement la mélodie, notamment dans la plupart des nombreux solos que l'on peut rencontrer dans l'album, comme ceux de "Coronary Reconstruction","Our Father, Who Art Of Feces" et "Endstille" pour ne citer que les principaux, permettant d'aérer l'opus au profit d'une bien meilleure "digérabilité". Cerise sur le gâteau, le groupe ne se contente pas seulement de revenir à un son plus proche de celui de ses débuts et apporte même une petite touche de nouveauté à leur musique ! "Global Flatline" est en effet le premier album d'Aborted à intégrer deux morceaux entièrement mid-tempos, "Expurgation Euphoria" et "Endstille", ce qui se révèle finalement être un véritable atout! Ces derniers permettent non seulement de faire une pause bien méritée après un déluge de brutalité, pour ensuite repartir de plus belle, rendant ainsi l'écoute intégrale de l'opus encore plus aisée et agréable, mais aussi de rendre l'album plus varié tout en découvrant de nouvelles influences plutôt surprenante de la part du groupe. "Expurgation Euphoria" débute en effet sur quelques notes de pianos, ce qui est une première pour Aborted, pour ensuite évoluer tout comme "Endstille" dans un registre assez Doom Metal collant contre toutes attentes à merveille avec le reste de l'album, et, de surcroît, ces deux morceaux sont sûrement les mieux ambiancés de toute la discographie du groupe !

Pour le reste, on navigue comme d'habitude entre des morceaux de Brutal Death dont seul Aborted a le secret, mariant un Death Grind très "Carcass-ien", notamment sur le réussi "Of Scabs And Boils", avec quelques touches Hardcore que l'on peut particulièrement sentir sur certains passages de"Grime" par exemple, ou encore dans le chant si caractéristique de Sven qui alterne toujours growls profonds typiquement Death/Grind et hurlements plutôt typés Hardcore. Les autres musiciens ne sont d'ailleurs pas en reste et viennent eux aussi apporter leur pierre à l'édifice. Le nouveau batteur martèle ses futs comme un forcené avec une rapidité impressionnante et une précision chirurgicale, tandis que les deux nouveaux guitaristes apportent eux au groupe un jeu assez technique, justement à la limite du Death Tech sur certains morceaux comme l'excellent "Vermicular, Obscene, Obese", et nous pondent des riffs à la pelle, tous plus jouissifs les uns que les autres, ainsi que de nombreux solis d'ailleurs très réussis et formidablement bien exécutés.

Que d'éloges donc ! Dans ce cas me direz-vous, pourquoi avoir "seulement" donné un 16/20 ? Tout simplement parce que ce "Global Flatline", bien qu'excellent, n'est tout de même pas parfait il faut l'admettre, et possède quand même quelques petits défauts mineurs. On pourra entre autre lui reprocher de ne pas posséder de morceaux se démarquant réellement des autres, ce qui fait la différence entre un très bon album et un véritable chef d'oeuvre, ou encore le fait que le groupe ne tient qu'à moitié ses promesses, car pour la sortie de leur album le plus extrême qu'ils n'aient jamais fait, je pense qu'il faudra repasser ...
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, ce "Global Flatline" est une vraie réussite et pourrait même être considéré par certains comme le meilleur album du groupe depuis l'indétrônable "Goremaggedon" sorti en 2003. Aborted continue d'évoluer en travaillant notamment de plus en plus les ambiances de ses morceaux, tout en retournant vers les sonorités plus Death Grind de ses débuts, et nous propose donc un album aussi bien tourné vers le passé glorieux du groupe que vers un futur que l'on peut désormais leur imaginer radieux, c'est en tous cas tout le mal qu'on leur souhaite !

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NICOS - 02 Mars 2012: Deathiny et Guitarripper: D'accord avec vous, cet albu était inattendu, trop propre ou mélo pour certains. Il en deeure très bon, et je préfère celà un un album moyen et sans surprise comme Slaughter of apparus. Celà n'empeche pas de se régaler avec Global Flatline
Cadavre - 24 Mars 2012: Après maintes écoutes,malgré la déception qui persiste depuis The Archaic, ce dernier à tout de même le mérite d'avoir envie d'y retourner.Évidemment,moins fort qu'Engineering encore une fois.
 
peyvel - 22 Avril 2012: "...du talentueux Jacob Hansen qui avait par exemple déjà produit "Goremageddon" en 2005, et ..."

2003 pas 2005
metaleciton - 23 Avril 2014: Un bon disque de Brutal Death moderne tout simplement. Sans grosse surprise, mais "Global Flatline" fait vraiment du bien...

Les ambiances et les breaks dévastateurs sont le gros point fort de l'album sans aucun doute.
Par contre, je trouve que le groupe cherche à être trop technique, et le feeling dans tout ça?

Note: 15/20
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Chronique @ Oskorei

23 Janvier 2012

La messe est dite...

La claque. La mandale. La peignée. Le coup de pied au cul. La branlée. Le passage à tabac. Y’a tant d’expressions pour désigner le fait qu’on s’est mangé un pain en pleine gueule. Non mais arrêtez de me regarder avec vos yeux exorbités, je ne me suis pas battu ! Je viens juste de sortir de l’écoute du septième et dernier album du fleuron Belge du Brutal Death, les bien nommés chirurgiens d’Aborted ! Car oui, ce nouvel album, c’est un crochet dans l’estomac qui vous met à genou, un uppercut qui vous met K.O., une fessée digne d’une réunion sado-masochiste, d’un... Oui, bref, rapide récapitulatif!

Créé en 1995, Aborted est (presque) l’entité d’un seul homme, Sven de Caluwé (car seul membre restant du line-up original), et a vu passé en son sein un bon florilège de « personnalités » du Metal : Sébastien « BST » Turvi, guitariste-chanteur dans bon nombre de formations (The Order Of Apollyon et Genital Grinder, pour ne citer que ceux là); Gilles Delecroix, batteur actuel des Gronibard (ayant aussi joué dans Belenos); Dan Welding de Trigger The Bloodshed; etc… (Hé! Chui pas Metal Archives!). Je ne dirais pas non plus que Sven a fait parti de pas mal de groupes (batteur-growler dans Leng Tch’e, chanteur dans In-Quest, et actuellement growler dans le groupe de son épouse System Divide).
Bref, avant toute chose, attaquons-nous à la discographie du groupe. Dès le début, on le savait déjà, Aborted n’allait pas faire dans le fin : avec The Purity of Perversion, le ton est donné, Aborted fera dans le Brutal Death très dégueulasse, avec quelques relents Carcassiens pour les textes et les pochettes. Un sérieux potentiel déjà, mais trop confiné dans les standards de l’époque. S’ensuit Engineering the Dead, puis la consécration avec Goremageddon où le groupe a totalement trouvé ses repères et sa marque de fabrique : du riff rentre-dedans, pas de compromis et un sérieux décrochage de cervicales. Le tout bien entendu, soutenu par le guttural si particulier de ce cher Sven! Avec The Archaic Abattoir, le groupe s’aventure sur des musiques plus aérées, plus construites, non sans perdre quelques fans au passage surpris par la « tournure » des évènements. Slaughter & Apparatus confirme cette lancée dans la « mélodie » avec l’incorporation de plus de soli, et jusque là, le groupe ne m’avait jamais déçu. Jusqu’à l’arrivée de Strychnine.213, où la déception a accompagné l’incompréhension : mais où est donc cette puissance, cette hargne, cette brutalité si chères à Aborted? Tout n’est que platitude, soli un peu trop « épurés », et assez basique en somme. Pas mauvais, loin de là, mais à des années lumières de ce que pouvait faire l’Aborted que je connaissais. Même la pochette me semblait bien fade...

Le live auquel j’avais assisté au Summer Breeze m’avait foutu une bonne patate : aucun signe de Slaughter & Apparatus, ni de Strychnine.213, et une playlist dantesque, dont un nouveau morceau démentiel : The Origin Of Disease. L’annonce d’un nouvel album, ainsi que la vision de la pochette, avait fait l’effet d’une petite bombe dans ma tête : « Bordel, j’espère qu’ils vont pas faire un Strychnine 2… Pourtant, Coronary Reconstruction avait annoncé un bon retour aux sources… Bah, on verra bien! » Si bien que deux semaines après, la vidéo de The Origin Of Disease fut mise en ligne… Et là, quelle avoine! Aborted a bouffé du lion, et est revenu à ses bons vieux breaks qui vous fracassent (d’ailleurs le break à la basse vous assomme foutrement!)! Bon, c’est décidé, j’me commande le dernier! Car Sven ne s’est pas entouré de manches pour nous pondre cet album : Eran Segal, qui jouait avec lui dans Whorecore et de Michael Wilson de System Divide (influences que l’on ressent tout le long de l’album au travers des soli) à la gratte; JB Van De Wal officiant dans Leaves’Eyes à la basse et Ken Bedene à la batterie qui a officié pour les Blackeux de Abigail Williams et les Deatheux de Abysmal Dawn.
C’est donc de la version digipack (avec deux titres en plus) que votre cher serviteur va vous chroniquer.

Bref rapide coup d’oeil sur la pochette : pochette façon affiche de film, vous savez ceux de séries Z là, un peu gore, un peu cliché, des fois à la limite du nanar, mais qu’on se fait plaisir à regarder de temps à autre. Bref, Aborted aurait il continué son retour aux sources? Le fait de trouver trois titres de l’EP précédent (Coronary Reconstruction, From A Tepid Whiff et Grime) serait il un présage de bon augure? Réponse dans les quelques lignes qui vont suivre!
Pendant l’intro, Omega Mortis, l’impatience me tue, me scie, j’veux que le prochain morceau arrive... Mais ces riffs, cette batterie, ces roulements, ce suintement gras, dégoulinant, digne de certains groupes de Slam Death... Oui! Ils l’ont fait! Aborted est de nouveau de retour! Dès les premières notes, on reconnait cette patte si chère au groupe, ça blaste, le débit insensé de Sven qui vous emporte loin, très loin! Pour sûr, Ken Bedene, n’est pas étranger à l’affaire! La double subit un matraquage en règle, pour le plus grand plaisir de nos cervicales, de nos oreilles, de mes tympans! Car oui, c’est avec un grand plaisir que j’écoute cet album, qui je pense, sera loin de me lasser!
Cette production les enfants, qui laisse entendre tout, mise à part la basse qui reste un poil en retrait (mais qu’on entend parfaitement lors de la mise en place de breaks, comme dans The Origin Of Disease), rien n’est mis en avant, tout est savamment dosé qu’on en prenne plein le cornet!

Aborted a toujours eu cette science de la rythmique qui tue (Of Scabs And Boils, Vermicular, Obscene, Obese, From a Tepid Whiff, Our Father, Who Art Of Feces), de sortir de ces breaks pour vous en mettre plein la tête (The Origin Of Disease, Coronary Reconstruction, From a Tepid Whiff), de sortir des soli qui sont loin, très loin de Strychnine (Coronary Reconstruction et Our Father, Who Art Of Feces pour leurs solos délicieusement géniaux, et Grime pour son solo juste dantesque). Très bien amorcés, ils me font souvent penser à ceux du Archaic et du Slaughter (même un passage de Grime me fait légèrement penser au final de Dead Wreckoning). Certains titres commencent à nous achever dès le début (Of Scabs And Boils, The Kallinger Theory), à coups de riffs assassins et de rythmiques meurtrières. Donc oui, comme je le disais au début, Aborted est bel et bien revenu : pour vous laminer! Et non content de pratiquer encore un Brutal Death violent de décoffrage, le groupe y insuffle une touche moderne, saupoudrée d’une technique imparable et d’une précision chirurgicale! Et il n’a carrément pas oublié de nous gratifier de quelques samples judicieusement placés en début, milieu ou fin de chanson (Coronary Reconstruction, Fecal Forgery, Endstille), ainsi que de quelques touches de piano, surprenant mais pas dérangeant, dans Expurgation Euphoria.
Pour ceux possédant la version classique de l’album, le final Endstille (qui n’a aucun rapport avec le groupe du même nom) finit de nous lacérer du haut de ses six minutes trente: du mid-tempo, de la double de temps à autre, du solo à l’arrache, presque improvisé, du riff incisif et le growl impeccable de Sven. Chanson qui se termine par la phrase suivante « I’m the coming death, the destroyer of worlds », la messe est dite…

Pour les chanceux (comme moi, hé hé...), c’est à dire ceux qui ont la version digipack avec deux titres bonus, les fans ne risquent pas d’être déçus: on retrouve un Aborted du début, sans solo, sans fioritures, balançant un Brutal Death de derrière les fagôts, avec des riffs démonte-pneu où notre ami Julien Truchan de Benighted (celui là même) vient nous pousser une petite chansonnette sur Eructations Of Carnal Artistry.

En somme, un magnifique retour d’Aborted, qui a bien appris de ses erreurs de Strychnine, pour nous pondre une bombe en puissance en ce début 2012! Certes, ça ne réinvente pas le genre, mais le groupe confirme sa place de leader sur la scène Brutal Death Européenne avec nos Frenchies de Benighted. Mesdames, messieurs, à l’écoute de cet album, vous allez roter du sang, mais vous allez adorer ça, et vous en redemanderez. Des questions?



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Chronique @ dark_omens

17 Juin 2013

The Global Flatline renoue avec certaines des valeurs fondamentales d'Aborted...

Nombreux furent désabusés par les tournures aux accointances bien trop mélodiques prises par les Belges d'Aborted, d'abord succinctement, sur un Slaughter and Apparatus (2007) controversé puis, plus franchement, sur un Strychnine.213 (2008) qui scella définitivement l'opinion des puristes Death Metal agacé par ces circonvolutions harmonieuses.

Plus tard, Coronary Reconstruction (2010) fut un EP qui laissait présager du meilleur quant à un retour à une musique plus radicale et moins mélodique. Une musique donc, plus familière de celle développée sur les premières œuvre de cette formation. Une impression qui fut confirmé lorsque de l'aveux même de Sven "Svencho" De Caluwé, chanteur et leader emblématique d'Aborted, il décrivit Global Flatline, nouvel effort de ces natifs de Beveren, comme résultant d'une volonté clairement assumée de composer une expression artistique dévolue à une agressivité et une férocité plus extrême que jamais. Néanmoins l'artiste reconnaissait, aussi, volontiers que la brutalité d'une expression furieuse n'est jamais aussi impactante que lorsqu'elle est accompagné de changements de tempi et de dynamiques.

Au delà d'un concept énoncé, qui de prime abord fait naitre une redoutable envie à l'égard de ce nouvel effort, qu'en est-il du résultat concret?

Dès les premières notes des furieux Global Flatline et Origin of Disease, la promesse est tenue. Vif et rugueux, agrémentés de quelques breaks plus posées et moins prestes, ces titres illustrent parfaitement les desseins de contraste et d'alternance évoqués par Aborted.

Dès lors il devient difficile d'accuser le groupe de se complaire dans l'uniformité monolithique d'un Death brutal sans subtilité. Car assurément Svencho et ses acolytes savent composer des titres intenses et exaltés dans lesquels la nuance, salutaire, est toujours présente (Coronary Reconstruction, Fecal Forgery, Vermicular Obscene Obese avec la participation de Trevor Strnad (The Black Dahlia Murder) au chant ou encore Grime sur lequel on peut entendre les vociférations de Jason Netherton (Misery Index)...).

Débarrassé de toute la musicalité inutilement sémillante de cette période honnis, le groupe ne s'est donc pas abstenu d'explorer les abymes mélodiques mais l'aura simplement fait avec davantage de talent. Et désireux de se nourrir à la fois de ce passé glorieux mais aussi de cet autrefois un peu moins prestigieux, il aura su construire ici des titres souvent véhément et souvent brutale, mais dont la lisibilité, et donc la musicalité, demeure présente et accessible au quidam néophytes.

En d'autres termes, et afin de synthétiser grossièrement ma pensée maladroite, Aborted nous propose ici un Death brutal dans lequel il n'est pas rare de trouver des plages moins âpres et plus mélodiques mais qui, cette fois ci, demeurent suffisamment succincte et, surtout, suffisamment bien intégré pour ne pas dénaturer la bestialité ambiante d'un album réussi.

Au paroxysme de cette recherche musicale, évoquons encore des titres tels qu'Expurgation Euphoria ou l'instrumental Endstille qui, quant à eux, distillent leurs noirceurs haineuses en une lourdeur sans accélération et sans blasts. Ces morceaux développent, néanmoins, un redoutable pouvoir de séduction, preuve s'il en fallait encore, que le groupe aura pleinement maitrisé son sujet.

Notons aussi, pour conclure, le travail effectué sur l'imagerie de ce Global Flatline. Plus "comics" et plus "old school", elle est l'œuvre de Justin Osbourn de Slasher Design (Slasher Design étant une association d'artiste spécialisés dans la production d'illustration particulière destinée à divers médias)

Loin de l'excellence d'un remarquable Goremageddon: The Saw and the Carnage Done (2003) ou d'un très bon The Archaic Abbatoir (2005), The Global Flatline renoue donc avec certaines des valeurs fondamentales d'Aborted. Indéniablement, il est l'opus que les amateurs d'Aborted était en droit d'attendre après le délicieux The Archaic Abbatoir. Une erreur enfin réparé.

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