Troisième méfaits des belges d'
Aborted, Goremageddon: The
Saw and the
Carnage Done s'inscrit, d'emblée, comme une évolution normal cohérente après un
Engineering the Dead (2001) fort prometteur. Continuant sur la voix sanglante d'un Death brutal aux thèmes, à l'atmosphère et à l'imagerie gore, dans lequel on peut ressentir une certaine consanguinité "caracassienne",
Aborted dévoile, sur cette nouvelle œuvre, l'étendu d'un talent exceptionnelle. Ainsi comment ne pourrions-nous pas gouter pleinement à la virtuosité de ces duettistes, guitaristes et compositeurs, que sont Bart Vergaert et Thijs De Cloedt? Et comment pourrions-nous ne pas nous satisfaire aussi de la régularité, de la vitesse et du groove du batteur Dirk Verbeuren donnant au cœur ouvert de cette créature ses pulsations vitales? Et comment encore pourrions nous ne pas être comblé par les plaisantes éructations, tantôt gutturales et profonde, tantôt plus aigus et criarde, d'un excellent Sven De Caluwé? L'incapacité à apprécier ces capacités là serait, bien évidement, d'une subjectivité personnelle tout à fait respectable. Mais les nier serait, bien au contraire, incompréhensible.
Quoiqu'il en soit, au-delà de ces qualités d'agressivité, de rapidité, de brutalité incontestables, Goremageddon: The
Saw and the
Carnage Done cache quelques autres finesse qui, de prime abord, pourraient paraitre insoupçonnables. Il se dissimule, en effet, terrés au plus profond de l'âme sanguinaire du médecin assassin, une arme d'une précision redoutable. Chirurgicale, oserais-je dire. Ce terrible scalpel acéré n'est rien moins qu'un sens du break et de la mélodie dont le docteur meurtrier use avec une parcimonie délicieusement subtile et délicieusement salutaire. De telle sorte que certaines de ses interventions médicales, sanguinolentes et barbares, révèlent quelques instants d'apaisements délicieux où les auditeurs martyrisés par tant de violence, mais aussi le praticien, pourront s'éponger le front avec quiétude. Ces instants plus posés sont ceux où le groupe nous offre l'excellence de ses talents d'exception dans l'exercice, ô combien délicat, de ces changements de rythmes alternant furie de ces instants acharnés et placidité de ces passages plus calmes, ou encore de la composition de mélodies moins brutes mais aussi de la création d'une atmosphère dense et malsaine inhérente à l'imagerie terrifiante gore qu'il a choisis. Bien évidemment ces parties plus quiètes soulignent excellemment la bestialité des autres parties plus violentes de par le contraste saisissant entre les deux attitudes. Citons, afin d'illustrer cette conception nuancé, quelques uns des titres les plus représentatifs de cette tendance tels que les admirables Meticulous Invagination, The
Saw and the
Carnage Done, Ornaments Derision, Medical Deviance ou tels que, par exemple, Sea of
Cartilage.
Il est également à noter qu'afin de rendre l'atmosphère de son œuvre, déjà superbement glauque et pesante, plus malsaine encore;
Aborted use, avec une redoutable modération, de samples. Si certains sont simplement extrait de films d'horreur, d'autres sont, quant à eux, issus des auditions faites avec de véritables criminels, dont notamment
Jeffrey Dahmer, le cannibale de Milwaukee, connus pour être l'un des tueur en série américains les plus sadiques de son époque. Le résultat de l'incorporation de ces sons à la musique d'
Aborted est exemplaire.
Au final, il reste peu de chose à approfondir concernant cette œuvre brutale et subtile tout à la fois. Il suffira donc simplement d'écouter avec attention ce Goremageddon: The saw and the
Carnage Done pour se convaincre des vertus incontestables dont il est le détenteur. Un album qui, pour la plupart des partisans de ce genre de Death brutal, n'est rien moins que l'apogée triomphante de la carrière des belges d'
Aborted.
Il est vrai que la suite va se diriger vers des horizons plus techniques et heavy, et là j'ai complètement décroché!
Possédez GOREMAGEDDON, ARCHAIC ABATTOIR et STRYCHNINE!!!!!
Aborted est de retour !
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