Last One on Earth

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Asphyx
Nom de l'album Last One on Earth
Type Album
Date de parution Octobre 1992
Labels Century Media
Enregistré à Harrow Productions
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album358

Tracklist

1.
 M.S. Bismarck
 05:04
2.
 The Krusher
 05:52
3.
 Serenade in Lead
 03:27
4.
 Last One on Earth
 07:08
5.
 The Incarnation of Lust
 04:46
6.
 Streams of Ancient Wisdom
 03:35
7.
 Food for the Ignorant
 04:49
8.
 Asphyx (Forgotten War)
 05:28

Durée totale : 40:09

Acheter cet album

 $11.74  17,35 €  9,99 €  £8.70  $15.60  9,99 €  13,14 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Asphyx


Chronique @ Fabien

26 Mars 2007
Lâchant un deathmetal d’une identité fortement marquée, grâce à ses guitares d’un son corrosif si particulier, supportées par le chant arraché et unique du charismatique Martin Van Drunen, Asphyx s’est imposé directement parmi les outsiders de choix du deathmetal européen dès la sortie de son premier album The Rack. Fort d’un line up inchangé en apparence, les tensions internes entre Bob Bagchus et Van Drunen à peine voilées, la bande d'Eric Daniels réinvestit les Harrow Studios sous la houlette d’Harry Wijering, après une petite parenthèse aux Woodhouse Studios (Waldemar Sorychta) le temps de l’EP Crush the Cenotaph. Notre trio batave revient ainsi dès le mois d’octobre 1992 avec Last One on Earth, sa seconde offrande sous l’égide de Century Media, label montant sur la scène deathmetal depuis la signature de Tiamat, Grave & Unleashed.

Si Last One on Earth pioche encore dans le repertoire des anciennes démos (Streams of the Ancient Wisdom), il propose toutefois des titres moins bruts et plus aérés que son remarquable prédécesseur. Le nouvel album possède en effet un côté très accrocheur, à l’image des excellents MS Bismarck et Serenade in Lead, aux structures solides servant de base à des riffs tranchants et particulièrement entrainants. En outre, Asphyx singularise judicieusement chacun de ses morceaux, comme le break écrasant d'Incarnation of Lust, le superbe solo de Streams of the Ancient Wisdom, les nappes subtiles de claviers de l’imparable titre éponyme, ou encore l’intro poignante de Forgotten War.

Délaissant quelque peu le côté brut et les ambiances sombres de The Rack, Asphyx apporte ainsi brillamment une coloration forte à ses morceaux, grâce à cet équilibre parfait entre agressivité et harmonie. Bénéficiant parallèlement d’une illustration d’Axel Hermann aussi réussie que provocante, et fort d’une production d’Harry Wijering claire et incisive, Last One on Earth lâche au final un deathmetal à la fois percutant et somptueux, aux relents doom toujours aussi exquis, sans compter les growls de Martin van Drunen forçant une fois de plus le respect devant leur rage et leur authenticité.

Après un The Rack racé, au climat particulièrement sombre & prenant, Asphyx confirme donc son statut de groupe désormais incontournable de la scène extrême de son époque, avec ce nouvel album intense, inspiré et abouti. Assemblé dans des conditions pourtant difficiles, avec Martin Van Drunen sur le départ et les partitions de basse interprétées par le futur frontman Ron van der Pol, Last One on Earth est un classique du deathmetal et représente certainement la réalisation la plus marquante de la carrière de la formation batave, clôturant le diptyque culte autour de Van Drunen de la plus belle manière.

Fabien.

10 Commentaires

23 J'aime

Partager

nonometaltatts - 21 Fevrier 2012: Je viens juste de découvrir cet album, et quelle claque! Je suis resté complétement scotché.
Soulofnorth - 15 Juillet 2012: C'est toujours un plaisir de lire tes chroniques Fabien. Un album d'exception, tout simplement.
LeMoustre - 19 Mars 2016: Excellente prose qui permet d'en savoir plus sur la genèse de ce disque admirable. Bien que j'aie une préférence assez nette pour The Rack, cet album (avec le EP dans sa version rééditée) constitue un bloc inattaquable de death putride et d'une efficacité à toute épreuve. Quelle pochette, sublime, et un second album plus fin qu'il n'y paraît et qui définit le style du groupe. J'ai ensuite lâché l'affaire avec le départ de MVD, qui apportait beaucoup, pour acquérir à nouveau du Asphyx sitôt sa reformation avec Death... The Brutal Way 15/20
Baal666 - 20 Mars 2018:

Pffff j'ai du mal à rentrer dans l'ambiance de cette galette d'Asphyx! Après un The Rack super, celui là est beaucoup plus difficile d'accès, il faut que je le bouffe sans modération...

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ dark_omens

09 Septembre 2013

Une oeuvre magnifique qui dévoile toutes les saveurs de l'art si particulier de ces Hollandais...

Pour cette chronique, explorons encore une fois ces abymes insondables des temps jadis. Feuilletons encore ensemble les pages de ce grand livre d'histoire afin d'y lire quelques vérités cruciales sur un genre dont les adeptes les plus versatiles sont désormais très enclins à crier au génie devant une énième prouesse évolutionniste, et finalement peu à chercher à en comprendre les origines. Le présent et le futur étant évidemment nettement plus séduisant que ce passé trouble et obscure dans lequel certains adeptes ne veulent plus chercher de réponses.

Faisons donc cet effort consistant à nous immerger et pour nous replonger dans cet autrefois si didactique parcourons donc ces feuillets nous narrant le parcours de l'un des plus anciens groupes de Death Metal néerlandais, Asphyx.

En compulsant les chapitres initiaux du premier tome, ceux contant ces instants où ces bataves naquirent, difficile de ne pas constater à quel point ces débuts furent chaotiques et mouvementés. Narrer tous les événements de cette genèse serait sans doute long mais évoquons, tout de même, l'épisode de ce premier album avorté pour des raisons financières. Daryl Turner, le directeur de la maison de disque anglaise (C.M.F.T.) avec laquelle le groupe travaillait pour sortir ce fameux premier opus, fut contraint de cesser toutes activités alors qu'Asphyx était en pleine session d'enregistrement. L’œuvre qui devait en découler est donc fortement compromise. Elle ne verra d'ailleurs pas le jour (du moins pas dans l'immédiat et il faudra attendre 1996 pour l'entendre (Embrace the Death)). Le studio accepte néanmoins de fournir une copie non-mixée de ce disque à Bob Bagchus et à ses comparses. Une version que la formation enverra à divers labels afin de concrétiser ses desseins. Finalement signé par Century Media Records, un premier opus baptisé The Rack composé, presque essentiellement, de nouveaux morceaux, finira par sortir.

Après un épisode aussi extravagant, il serait commode de penser qu'enregistrer un second effort allait forcément être plus simple. Erreur. Entre les musiciens de ce projet, la cohésion s'est fortement détériorée et, alors qu'il faut donner un digne successeur à cet excellent premier album, les dissensions sont nombreuses et multiples. A tels points d'ailleurs qu'il se murmure que l'illustre Martin Van Drunen, déjà partis vers d'autres horizons, devait ici être remplacé par le bassiste Ron Van Der Pol. Un choix que Century Media Records n'entérinera pas, sans doute conscient de l'impact du timbre du vocaliste qui œuvra sur The Rack dans l'identité musicale très particulière du groupe. C'est donc bel et bien l'ex-membre de Pestilence qui, de ses intonations si singulièrement déchirées et écorchées, sera la voix de ce "dernier sur terre".

Mais outre cette partition vocale toujours aussi admirablement insolite, cet album à d'autres qualités. Asphyx y poursuit, par exemple, sur cette voie consistant à travailler les attributs spécifiques de son Death Metal très personnel. Pour ce faire il use de divers éléments probants afin de donner un vrai tempérament et un vrai relief à chacun de ces titres (nappes succinctes de claviers sobres, breaks lents…). Le groupe continue aussi, et surtout, d'intégrer à sa musique ces désormais fameux passages lourds aux climats sombres dont les caractéristiques sont empruntées au Doom. Le résultat atteint d'ailleurs ici une somptueuse perfection (M.S Bismarck, le superbe The Krusher au démarrage admirablement pesant, Last One on Earth, ou encore, par exemple, The Incarnation of Lust).

La pochette de cet opus est, quant à elle, à l'égale de son contenu: sublime et ténébreuse. Elle nous offre, en effet, l'inoubliable vision de cet ecclésiaste, les mains dans le dos, portant une croix démesurée autour de son cou. Le visage de ce prêtre est terreux. Ses yeux sont diaphanes. Ce mort si expressif résulte du coup de crayon d'Axel Hermann.

Last One on Earth, deuxième album des Hollandais d'Asphyx, est donc une œuvre magnifique. Elle dévoile toute les succulentes saveurs d'un "Metal de la mort" très personnel que la voix de martin Van Drunen, ainsi que ces éléments inspirés par le Doom, transcendent.

5 Commentaires

4 J'aime

Partager

Elevator - 09 Septembre 2013: Tout à fait d'accord avec toi Dark_Omens, c'est du très bon, mais pour une fois, ta note est plus élevée que la mienne !
Fabien - 10 Septembre 2013: « Après une première tentative finalement avortée pour des raisons bassement vénales (le directeur de la maison de disque anglaise C.M.F.T., avec laquelle le groupe travaillait (…), ayant eu l'indélicatesse de disparaître avec l'argent du label), le groupe parvient tout de même à sortir The Rack ».

Non, Daryl Turner (CMFT) n’était pas un escroc et est encore moins parti avec la caisse ! Il a arrêté brutalement et à contre cœur sa petite activité d’une part car il était en banqueroute, et d’autre part car ses parents (qui lui donnait accessoirement un coup de main financier) sont morts tous deux dans un accident. Daryl était aussi le growler du groupe anglais Snyper, qui venait d’enregistrer son premier album, disque tué dans l’œuf et groupe séparé pour les mêmes et tristes raisons.

Ensuite, je pense qu’il manque dans ce paragraphe quelques mots (sans forcément rentrer dans les détails) entre la tentative avortée et la sortie de The Rack, qui tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, pardonnez-moi l’expression. Non seulement il y a bien eu deux sessions d’enregistrement (ce que le paragraphe ne précise pas), mais aussi faut-il à mon sens considérer Embrace the Death (que le paragraphe occulte) et The Rack comme deux albums séparés et différents. Le fait que le groupe fut planté en studio, en galère pécuniaire, s’ajoutant à sa jeunesse et au départ de Theo Loomans, sont les raisons qui expliquent à mon sens pourquoi Bagchus et Daniels ont considéré l’enregistrement de The Rack comme un nouveau départ.

Fabien.
dark_omens - 10 Septembre 2013: Pour ce qui est de CMFT et de Daryl Turner, je m'en vais de ce pas corriger cette erreur.

J'ai pris le partis de d'écrire mes chroniques suivant l'ordre chronologique. Or Embrace the Death, au moment où sort ce Last One on Earth, n'est pas encore sortis. Je ne l'évoque donc pas.

Par contre, à quel moment ai-je laissé croire que ces deux albums n'en faisaient qu'un seul? Aucun doute ne m'habite s'agissant du fait que ces deux oeuvres sont deux oeuvres distinctes.

Merci pour cette intervention. C'est toujours un plaisir de lire des commentaires aussi avisés et constructifs.
dark_omens - 10 Septembre 2013: EDIT:

Après relecture, j'ai finalement compris ce que tu tentais de me dire. Evidemment qu'ainsi construit mon paragraphe laisse entendre qu'après dissolution du label ce premier enregistrement deviendra The Rack.

Bien entendu, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Il manque donc bel et bien une partie dans ce passage.

Encore merci.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire