En cette année
1994, l'une des complexités regrettables qui contraint la créativité des bataves d'
Asphyx, alors qu'ils tentent de composer un nouveau chapitre faisant suite à un second méfait mémorable, consiste à trouver un digne successeur à Martin Van Drunen, son chanteur emblématique partis vers d'autres horizons artistiques. Remplacer à bon escient un tel vocaliste, dont les intonations atypiques, écorchées et déchirantes, donnait, un surcroît de caractère à ce Death
Metal aux forts relents de
Doom que le groupe pratiquait alors, relève, en effet, d'un enjeu crucial que le trio va contourner en donnant le micro à son bassiste Ron Van Pol. Une décision qu'Eric Daniels avaient d'ailleurs déjà prises alors que ses dissensions avec l'ex-chanteur de
Pestilence étaient à leur summum, un peu avant l'enregistrement de
Last One on Earth. Un choix radical que pourtant le label
Century Media Records désavouera en imposant Van Drunen sur ce "dernier sur terre".
Par ailleurs, s'agissant des forces en présence sur ce nouvel effort éponyme, notons aussi que Sander van Hoof a remplacé Bob Bagchus au poste de batteur.
Bien évidemment si ce changement derrière les fûts ne sera pas de nature à engendrer des bouleversements fondamentaux s'agissant de l'identité musicale de ces Néerlandais, ni même à donner lieu à une quelconque déception, il n'en sera pas de même concernant l'arrivée de cette nouvelle voix. En comparaison de son prédécesseur, les éructations gutturales moins singulières et moins aigu de cette recrue, sont, malgré un aspect tout à fait méritoire, quelques peu décevantes. Sans altérer totalement la musique des trois musiciens hollandais, elle lui octroie un aspect plus ordinaire, si tant est que l'art de ce groupe puisse l'être, qui n'avait pas court sur les deux premiers disques de cette formation.
Au-delà de cette amertume mineure mais néanmoins décisive,
Asphyx nous offre toujours encore un
Metal de la mort relativement inspiré aux passages lents et lourds empruntés au
Doom. De telles sortes d'ailleurs que l'ensemble continue à être très satisfaisant (le très pesant et très épais Prelude of the Unhonoured
Funeral, Emperors of
Salvation au break à l'atmosphère superbement malsaine, Initation into the
Ossuary, mais aussi, par exemple, Back into
Eternity et ses délicieuses voix susurrées), il ne parviendra pas à atteindre l'excellence de
The Rack (1991). Et, bien entendu, encore moins celle de
Last One on Earth (1992).
En outre on pourra aussi déplorer certaines longueurs au sein de cette œuvre alors que pourtant le collectif hollandais nous avait accoutumés à une certaine efficacité plus concise. Rien de rédhibitoire cependant.
Ce nouvel effort éponyme révèle donc un caractère tout à fait convenable au vu des capacités des artisans alors présents sur le projet. Et à défaut d'être vraiment indispensables, il sera suffisamment bon pour que d'aucuns y prennent du plaisir.
Ca y est vastAire a mis les voiles mais tu l'as vite remplacé...
C'est un Coup dur pour Eric Daniels qui perd coup sur coup Bob Bagchus et Martin Van Drunen. Ainsi, même si son jeu de guitare reste facilement reconnaissable, il manque des ingrédients à son groupe pour la préservation intacte de son identité. Je n’ai par exemple rien contre Ron Von Pol, mais le timbre guttural de Drunen était tellement unique... En outre, j’ai toujours trouvé « Asphyx » un peu trop longuet sur la durée, souvent poussif, ayant du mal à vraiment décoller, bien que paradoxalement, mon titre préféré (le bon Initiation to the Ossuary) soit le plus long. Enfin, les ambiances doom si glauques des deux premiers albums, sans avoir totalement disparues, font parfois défaut. Fabien.
Aucune comparaison avec l'ennuyeux God Cries qui suivra en tout cas.
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