Formé en 1987 autour du batteur Bog Bagchus et du guitariste Tonny Brookhuis,
Asphyx figure parmi les pionniers du deathmetal néerlandais, aux côtés de ses confrères
Pestilence ou
Thanatos. Le groupe stabilise son line-up en 1989 avec l’arrivée d’Eric Daniels à la guitare et Theo Loomans à la basse & au chant, tous deux intégrés peu avant le départ de Tonny. A partir de cette date, le groupe fonctionne alors en trio pour de longues années à venir.
Suite à la sortie de son fabuleux EP
Mutilating Process en 1989, pour le compte de
Gore Records (
Macabre,
Incubus (FL)), le trio attire l’attention du label CMFT Productions, qui vient parallèlement de signer le groupe darkdeath
Tiamat. Tandis que son homologue suédois met en boite son premier album Sumerian
Cry,
Asphyx s’embarque également en studios en 1990 pour les sessions d’
Embrace the Death, avec le soutien de sa nouvelle écurie britannique.
Mais, planté par CMFT en plein milieu de l’enregistrement,
Asphyx est contraint d’annuler la fin des sessions, alors que la capture des instruments et des voix était pourtant terminée. La mort dans l’âme, le groupe repart avec une unique master-tape non mixée, sans contrat discographique à la clé. Ainsi devait s’arrêter l’histoire d’
Embrace the Death, premier véritable album d’
Asphyx. La signature du trio chez
Century Media et le succès notoire de ses réalisations suivantes permettent pourtant la résurrection de l’album, enfin édité par le label allemand en 1996, six années après son enregistrement, dans sa version brute de décoffrage.
Toutefois,
Asphyx a entre temps réenregistré la majorité des morceaux sur ses albums suivants, à raison de cinq sur
The Rack, un sur le EP
Crush the Cenotaph, un sur
Last One on Earth, rebaptisant majoritairement les titres et revisitant les paroles.
Embrace the Death ne contient ainsi que trois purs inédits, les bons Thoughts of an
Atheist,
Vault of the Vailing Souls et
Eternity’s Dephts, sans compter son instrumental inquiétant aux claviers, ouvrant et clôturant l’oeuvre.
S’arrêter en revanche sur cette simple considération prive de l’écoute d’un album fondateur du death hollandais.
Embrace the Death lâche en effet un deathmetal sans artifice, particulièrement rugueux et incisif. L’identité d’
Asphyx transpire déjà de façon formidable, grâce au jeu de guitare si tranchant d’Eric Daniels, mais aussi à ce mélange imparable entre une puissance deathmetal sans concession et de nombreux passages doom, qui assombrissent terriblement l’atmosphère.
Le guttural à la fois hargneux et caverneux de Theo Loomans, certes en deçà du timbre de son redoutable successeur Martin Van Drunen, offre parallèlement un angle différent aux compositions de Bob Bagchus, renforçant leur rugosité, à l’image de la brutalité sombre de morceaux tels The Sickened Dwell ou To Succubus A
Whore. En outre, l’absence de mixage ne traduit pas un son confus, mais au contraire un côté brut qui sied idéalement à l'authenticité et à la noirceur d’
Embrace the Death.
Peut-être sans intérêt notable pour le commun des deathsters, dû à ses nombreux titres réenregistrés ou à sa sortie plus que tardive,
Embrace the Death reste un témoignage sincère et sans artifice des premières années du deathmetal européen, s’imposant notamment pour tous les fans d’
Asphyx, happés par les atmosphères sombres et les relents death doom de ses premières réalisations. La perfectibilité de son approche et de son enregistrement lui donne justement toute sa valeur.
Fabien.
Je manquais un peu d'info sur la non sortie initiale de ce disque et les éléments de l'histoire du groupe qui y étaient attachés, j'avais donc laissé de côté Embrace the Death dans ma récente série...
Le côté Doom et crasseux est encore plus présent et le chant de Rheo Loomans est sans commune mesure avec sa prestation insipide de God Cries.
Certes de (parfois assez grosses) imperfections sont à déplorer au niveau du son mais c'est aussi ce qui donne le charme à ce produit. Je monterai jusqu'à un bon 14/20.
La première écoute de cet opus m'a fait tout drôle étant donné qu'il n'était tout simplement pas achevé. Je me suis dit 120 francs pour une démo (certes avec beaucoup de morceaux) c'est cher payé ^^ Toutefois l'intro inquiètante (qui est tout simplement la B.O du film "les enfants du maïs" de S.King) est tout bonnement excellente, très bonne idée ! Au final, c'est un disque que j'ai su aimer avec le temps et je l'écoute toujours assez régulièrement. Ce fût l'un de mes premiers achats death avec le Epidemic Of Violence de Demolition Hammer, Abominations Of Desolation De M.Angel et Eaten Back To Life de C.Corpse. Que du true quoi ^^
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