Après une parenthèse (de bonne facture) sous le nom
Soulburn, le trio Daniels / Bagchus / Gubbels reprend le nom de
Asphyx pour mettre en boite
On the Wings of Inferno (2000). Depuis l’immortel
Last One on Earth et le départ du charismatique chanteur Martin Van Drunen, les hollandais ont connu une carrière chaotique et d’incessants changements de line-up, enchaînant cahin-caha des disques de qualité moyenne, voire médiocre (
God Cries). Cette fois les musiciens restent les mêmes, et telle une équipe de football ils ont trouvé leurs automatismes et se servent de l’expérience acquise sur
Soulburn pour passer un cap.
Il est amusant de constater que la pochette de
On the Wings of Inferno avec ce démon menaçant et visqueux ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de
Soulburn, mais cette fois Axel Hermann lui a donné une texture informe et éthérée ainsi que des teintes gris / noir sombres à souhait collant au mieux à la musique.
Summoning the Storm donne d’ailleurs le ton rapidement : rythmiques et batterie pesantes, tempo à 120-130 bpm, chant poisseux, interludes
Doom, tout ce qui a fait la force de
Asphyx par le passé. Le groupe hollandais semble ici renaître d’un long sommeil, les compositions suintent à nouveau, la boue, les abysses et la mort, notamment dans le chant de Wannes qui livre une prestation digne du grand Van Drunen.
La production du
Harrow Production Studio est qui plus est parfaite, donnant la sensation que Eric Daniels a trempé ses cordes de guitares dans du goudron : lorsque puissance et rugosité ne font qu’un… D’ailleurs les riffs de For They
Ascend… d’influence Heavy au demeurant, suintent la crasse par tous les pores. Comme sur toutes les réalisations de
Asphyx, on trouve aussi des titres largement
Doom, c’est le cas du pesant éponyme et de son refrain digne d’un
Black Sabbath de l’extrême. Un interlude acoustique centrale de toute beauté fait judicieusement le lien entre les deux parties du disque, d’ailleurs aucune faiblesse n’est à déplorer tout au long : Indulge in Freezy ou Chaos in the
Flesh et ses linéaires appuyés font également honneur au disque. Le seul élément à redire ici est finalement la durée trop courte, les 29 minutes de l’opus passant beaucoup trop vite.
Alors que la nouvelle vague du Death explose et que
Gateways to
Annihilation (
Morbid Angel),
And Then You’ll Beg (
Cryptopsy) ou Black Seeds of
Vengeance (
Nile) s’imposent auprès des Deathsters comme la référence de ce début de millénaire, les bataves continuent imperturbablement leur bonhomme de chemin, délaissant volontairement la technique et la vitesse au profit d’un Death
Metal sombre et lourd sans lequel
Asphyx n’aurait pas lieu d’être. Du coup
On the Wings of Inferno sort dans un relatif anonymat, boudé par les jeunes metalheads avides d’un Death de plus en plus rapide et brutal. Dommage car ce sixième album est assurément le meilleur depuis les deux premiers, introuvable depuis fort longtemps, une réédition très prochaine est annoncée bande de petits veinards !
Death… The old-school way, exclusively !
BG
Et je soulignerais aussi la prestation de ce sacré Wannes Gubbels.
Tu évoques Pentacle dans ton comm précédent et j'avoue que ne possédant que "Under the black cross" je suis un peu resté sur ma faim.L'album est bon mais un peu bricolé sur quelques morceaux( riffs fourre-tout et remplissage)même si "Into the fiery jaws" est un morceau monstrueux!
Dans ce genre j'avoue que je suis plutôt bon client.
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