Cela faisait un bail qu’on attendait le retour de
Asphyx muet depuis
On the Wings of Inferno en 1999, encore plus longtemps qu’on espérait réentendre à nouveau Martin Van Drunen reprendre le micro. Splitté depuis un temps assez considérable, leur reformation récente a ravi les fans de l’époque glorieuse du début des 90’s et après avoir assurés pas mal de concerts, le batteur Bob Bagchus et ses hommes ont remis la machine à composer en route pour proposer le bien nommé 8ième album (on peut considérer que le disque de
Soulburn est un album de
Asphyx) Death… The
Brutal Way (2009).
Inévitablement en mettant la main sur ce nouvel opus, la première question qui est aussi une espérance (sans trop y croire par souci de rationalisme) qui vient à l’esprit est « Ont-il réussi à faire aussi bien que le légendaire
Last One on Earth ? », la deuxième question qui est aussi une crainte est « Ne vont-il pas nous pondre un sous album de
Hail of Bullets qui ne serait que des chutes de Of
Frost************ and
War ». A la première question ce n’est pas une surprise nous sommes obligés de répondre non, mais malgré cela ce disque est d’une grande qualité, le Death sombre et lourd développé ici fait mouche et renvoie dans les cordes tous les groupes de « retro Death
Metal » qui ne peuvent que s’incliner devant les maîtres. Ce qui nous amène à répondre non à la deuxième question, l’identité
Asphyx est on ne peut plus présente et la volonté de tout enfoncer est aussi vivace qu’il y a 17 ans, les vieux briscards ont encore de l’énergie et de l’inspiration à revendre. Scorbutics pose le décor clairement avec les rythmiques acérées et pesantes de Paul Baayens, le jeu de batterie simple mais efficace de Bob Bagchus, la sous-jacente mais omniprésente basse de Wannes Gubbels et bien sûr la voix, la terrible voix de Martin Van Drunen, l’une des plus reconnaissables dans le Death
Metal et qui lui non plus n’a rien perdu de sa fougue, l’équivalent d’un Rob
Halford ou d’un
Bruce Dickinson dans le Heavy. Le bonhomme fait étalage de tout son savoir faire ici, notamment sur le long et épique Cape
Horn rendant hommage au courage des marins d’antan.
Enregistré au sonic assault studio par Frank Klein Douwel, mixé et masterisé au fameux Unisound de Dan
Swanö (qu’on ne présente plus), Death… The
Brutal Way bénéficie d’une production massive mettant en valeur les riffs puissants qui tapissent l’album, heureusement les hollandais n’ont pas cédé à la tentation de l’ « uber-production » tant en vogue actuellement, ainsi le côté crasseux et noir de la musique loin d’être atténué est au contraire sublimé.Le direct Scorbutics, l’imparable
Death the Brutal Way véritable hymne au headbanging, le surpuissant Riflegun
Redeemer ou encore le plus
Doom,
Black Hole Storm sont tous des titres à haut potentiel nous replongeant dans l’esprit de 1992 et de l’incroyable force et inventivité des combos extrêmes de l’époque. Le titre Asphyw II est le zénith de l’opus, avec ses riffs
Dark / Death décharnés et pesants s’insinuent indubitablement dans la tête et y reste définitivement, un superbe morceau qui n’a rien à envier à la version I, c’est dire si c’est un gage de vertu. Pour couronner le tout le livret et l’artwork noir et « boueux » de Mick Koopman est idéal pour illustrer la musique de
Asphyx.
Puissant, homogène et prenant parfaitement sa place dans une époque qui n’est pourtant pas la sienne,
Asphyx effectue un come-back des plus réussis, davantage à mon sens que celui de
Pestilence pourtant plus médiatisé. Parmi tous ces groupes (dont certains très bons) tentant de faire revivre l’esprit du Death d’autrefois, choisissez plutôt l’original à la copie, même s’il n’atteint pas la perfection de
Last One on Earth ce Death… The
Brutal Way vaut largement le détour et vient s’ajouter aux disques Death au dessus du lot de cette année 2009.
BG
C'est la rançon du succès : bientôt il va falloir le reconnaître et verser une pension alimentaire à sa maman, ha ha!
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