Alors que
Century Media est désormais lancé à plein fer sur les rails de l’extrême avec la parution des premiers LP d’
Unleashed, Grave,
Tiamat et
Asphyx en 1991, il demande à ce dernier un peu de matériel neuf afin de conserver une certaine cadence, à l’heure où les choses avancent si vite dans la scène deathmetal. Sans nouveau morceau encore bien finalisé, le trio batave remet ainsi au goût du jour deux titres de sa demo-tape
Crush the Cenotaph capturée en 1989 avec le regretté Theo Loomans au chant, soit l’éponyme et
Rite of Shades, auxquels s’ajoute The
Krusher, une toute nouvelle composition terminée.
Particulièrement satisfait du travail de Waldemar Sorychta aux Woodhouse Studios lors de la capture de Where no
Life Dwells et The
Astral Sleep (
Unleashed,
Tiamat) et plus partagé quant à la production de
The Rack (
Asphyx) sous la houlette d’Harry Wijering aux
Harrow Studios, Robert Kampf (manager de
Century Media) convainc le trio de tenter l’expérience à Berlin avec son ami et jeune ingénieur prodige durant quelques journées de fin 1991, se traduisant par la sortie du EP
Crush the Cenotaph dans le courant de l’année suivante.
Si la différence d’approche entre les deux ingénieurs est évidente,
Asphyx perdant le côté primaire et cisaillant de
The Rack au profit de contours pour ronds et d’un spectre sonore mieux reparti, Sorychta parvient tout de même à conserver le son identitaire du trio et à ne pas le dénaturer. Les deux titres de l’ancienne demo-tape possèdent ainsi une texture suffisamment granuleuse, étant intrinsèquement des compositions assez simples mais au riffing très efficace. L’arme absolue de ces nouvelles moutures se nomme Martin Van Drunen, ses growls si écorchés apportant une accroche supplémentaire et une personnalité remarquable. Excellent morceau, The
Krusher confirme quant à lui la bonne santé du trio, qui réenregistrera d’ailleurs ce titre avec Wijering lors des sessions son nouvel album à paraître à la fin de l’année 1992. Enfin, dans le but de rendre le menu un peu plus consistant, deux versions live du premier album capturées en concert à Stockholm fin 1991 sont ajoutées, la qualité du son plutôt moyenne n’apportant toutefois pas une plus value formidable à l’ensemble.
Si
Crush the Cenotaph a avant tout vu le jour dans l’intention de faire patienter les fans avant la parution du nouvel album, il garde aujourd’hui encore un intérêt particulier puisqu’il représente une entorse à l’ingénieur Harry Wijering souvent cher à
Asphyx, et à ce jour le seul passage du trio aux Woodhouse Studios berlinois. Un angle d’écoute différent, bien qu’honnêtement The
Krusher possède plus d’attaque dans les mains d’Harry sur
Last One on Earth que dans celle de Waldemar sur
Crush the Cenotaph.
Fabien.
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