Bénéficiant du statut de leader de la scène thrashmetal allemande aux côtés de Sodom &
Destruction,
Kreator enchaîne déjà avec son quatrième album en cette année 1989, le bien nommé
Extreme Aggression, au titre sans équivoque. Fort d’un line up et d’un label stables, le groupe change toutefois légèrement la donne. Il délaisse en effet les studios allemands pour rejoindre le Music
Grinder californien, sous la coupe de
Randy Burns, ingénieur du son réputé pour ses productions de Death,
Atrophy,
Vio-lence ou
Nuclear Assault. L’illustration habituelle de Phil Lawvere cède également la place à une photo sobre du line up, rapidement élue par les magazines de l’époque parmi les pochettes les plus contestables de l’année.
Malgré quelques inquiétudes générées par le contenant, le thrasher s’aperçoit dès les premières écoutes que, quoiqu'un poil moins brutal et armé d'un son plus propre (mais toujours aussi corrosif),
Kreator n'a pas vraiment changé dans le fond.
Extreme Aggression s’ouvre en effet sur le titre éponyme donnant de suite le ton, avec les rythmiques nerveuses de Ventor soutenant les riffs incisifs de Mille & Tritze, où se greffent les vocaux de Mille toujours aussi teigneux.
Kreator enchaîne alors avec certains titres honnêtes, comme
Stream Of Consciousness &
Betrayer, sympathiques sans être toutefois mémorables, mais balance parallèlement quelques missiles meurtriers, à l’image de Dont’
Trust & No
Reason To
Exist aux accélérations & riffs assassins, sans compter l'incontournable Some
Pain Will Last, piste impeccablement calibrée et montant indéalement en puissance, dégageant une force et une atmosphère formidables.
Extreme Aggression bénéficie en outre d’une production nette de
Randy Burns, mixant l’ensemble avec une précision qui apporte mordant et clarté sans toutefois perdre l'odeur de souffre caractéristique du quatuor germanique, justifiant le voyage entrepris outre-Atlantique.
Très thrashmetal dans l’esprit, moins sombre que ses prédécesseurs,
Extreme Aggression ne se hisse certes pas au niveau d'intensité d'un
Pleasure to Kill devenu culte et intemporel en l’espace de quelques années, mais montre toutefois
Kreator toujours aussi rageur et encore inspiré, bien déterminé à conserver une place de choix sur le trône du thrashmetal teuton.
Fabien.
Pochette très réussie par ailleurs qui aurait été beaucoup plus adaptée et ayant été montrée dans les magazines de l'époque pour en assurer la promo.
Quoiqu'il en soit, j'ai un faible pour cet album. Les paroles de "Betrayer" ayant été gravées sur un bureau d'école et sur mon classeur de maths en cette année 1989(!).
Le dernier titre, dans une veine progressive à tout casser est une tuerie, mais ce n'est pas le seul!
on a les mêmes souvenirs...
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