La dernière offrande des Allemands de
Primal Fear nous avait laissés dans l'embarras tant elle ne parvenait pas vraiment à satisfaire toutes nos attentes. Non pas que ce disque fut insupportablement mauvais. Non. Néanmoins, au-delà d'un classicisme qu'il serait ridicule de leurs reprocher exagérément
Mat Sinner et ses comparses n'ayant jamais affirmé vouloir défendre autre chose que ce Heavy
Metal classique d'obédience britannique (on citera le sempiternel
Judas Priest) qu'ils apprécient tant, cet album nous laissait entrevoir quelques autres défauts nettement plus fâcheux. Notamment, un penchant mélodique parfois excessif et un manque d'agressivité incontestable.
En cette année 2014 la formation saxonne réagit et va tenter de faire oublier ce regrettable incident fort de ce
Delivering the Black.
L'opus démarre sur un attachant
King for a Day qui, malgré un conservatisme évident, renoue avec une certaine tenue. L'entame de cet opus est donc des plus satisfaisante. Le plaisir est présent.
Certains autres titres viennent, eux aussi, nous conforter dans ces bonnes premières impressions (
Delivering the Black,
Road to Asylum ou encore, par exemple, le vif Inseminoid).
Le plus plaisant restant Rebel Faction. Pourvu de couplets aux guitares particulièrement nerveuses, presque Thrash, et qui, en d'autres passages moins ardents mais tout aussi passionnants, s'alourdissent d'une noirceur particulièrement bienvenue, il est, en effet, l'étonnant joyau de ce disque.
Aux chapitres des choses un peu moins réjouissantes évoquons donc les quelques pistes moins probantes de ce manifeste. Parlons de One
Night in
December aux orchestration remarquables, dont notamment un très joli break au pianos précédant un intéressant crescendo, mais qui aurait sans doute mérité un refrain un peu plus marquant que cette mélopée un peu trop facile dont il est affublé que (des refrains que Tobias Sammet (
Edguy) aurait assurément pu écrire à ces heures perdues). Parlons aussi de
When Death Comes Knocking qui, au-delà de ses qualités flagrantes, ne peut se dépêtrer de son aspect terriblement académique, terriblement convenu et terriblement scolaire. Dans une moindre mesure, il en va de même pour un Alive & On
Fire ou un
Never Pray for
Justice très conformiste. Concluons cependant ce paragraphe en disant que ces défauts sont mineurs. Ou plus exactement en disant qu'ils ne sont pas suffisamment rédhibitoires pour parvenir à entacher ce disque plus que de raison.
A dire vrai seul la ballade
Born with a Broken
Heart a ce pouvoir là. Cette chanson bien qu'émouvante n'est que l'expression d'un travail maintes fois entendu. Bien évidemment les musiciens de
Primal Fear, et notamment Ralf Sheepers, ne sont pas les plus maladroits dans cet exercice. Il n'en demeure pas moins que cette rengaine nous laisse un goût mitigé.
Ici donc point de surprenantes surprises capables de nous bouleverser. Point de nouveautés susceptibles de propulser
Primal Fear au panthéon envié des illustres révolutionnaires. Mais point non plus de désillusions profondes ou d'ennui.
Delivering the Black demeure, en effet, un disque honnête bien meilleur que ne le fut son décevant prédécesseur.
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