Chaos A.D.

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Sepultura
Nom de l'album Chaos A.D.
Type Album
Date de parution 02 Septembre 1993
Enregistré à Rockfield Studios
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album1342

Tracklist

Re-Issue in 1996 by Roadrunner Records with 4 bonus tracks. Track 13 : bonus track (Japanese & American Releases). Tracks 14-17 : bonus tracks (Re-Issue 1996).
1.
 Refuse / Resist
 03:20
2.
 Territory
 04:47
3.
 Slave New World
 02:55
4.
 Amen
 04:27
5.
 Kaiowas
 03:44
6.
 Propaganda
 03:33
7.
 Biotech Is Godzilla
 01:53
8.
 Nomad
 04:59
9.
 We Who Are Not As Others
 03:43
10.
 Manifest
 04:50
11.
 The Hunt (New Model Army cover)
 03:59
12.
 Clenched Fist
 04:58

Bonus
13.
 Policia (Titas Cover)
 01:48
14.
 Chaos B.C.
 05:12
15.
 Kaiowas (Tribal Jam)
 03:47
16.
 Territory (Live Version)
 04:48
17.
 Amen - Inner Self (Live Version)
 08:42

Durée totale : 01:11:25

Acheter cet album

 $34.98  5,30 €  4,99 €  £4.23  $35.88  5,30 €  6,99 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sepultura


Chronique @ ArchEvil

27 Septembre 2008
Chaos A.D. Un seul mot, des milliers de réactions plus antagonistes les unes que les autres.

Voilà 5 ans que Schizophrenia, album révélateur des talents du groupe, mit le feu aux poudres de l’enthousiasme des metalheads, 4 ans que Beneath the Remains signait l’apogée des brésiliens et 2 ans que Arise finissait de convaincre les septiques et maintenait le groupe sur les rails du succès. Nous sommes en 1993, Roadrunner Records devient petit à petit un label de prédilections pour une flopée de groupes et Sepultura y a confortablement trouvé son nid. En cette année, la sortie de Chaos A.D devait, selon les dires du label, propulser le groupe vers un territoire musical singulier, le déconnectant littéralement de ses influences thrash US, qui étaient pourtant glorifiées à merveille entre les mains du quartette.

Mais que se passe-t-il ? En quoi le groupe le plus reconnu du territoire d’Amérique du Sud se transforme-t-il ? La réponse est simple : Sepultura ne joue plus de thrash death. Il semble avoir troqué son souffre et son agressivité au Franprix contre la panoplie hardcore soutenue de tribalisme ethnique. On en vient directement aux réactions en totale opposition, résultat du choc de plusieurs générations de metalheads : Les plus progressistes ou les plus jeunes criaient au génie tandis que les fans les plus anciens et les plus fervents du passé de Sepultura eurent tôt fait de rabattre le couvercle en hurlant à la trahison. A l’écoute du disque, on pourra aisément les comprendre…

Schizophrenia fut une rupture tranchante entre le proto-death minimaliste et le thrash death vertueux de la fin des 80’/ débuts des 90’. Chaos A.D en est une autre encore plus énorme. Plus rien de Death, un thrash peu présent et une nette addiction au power metal. Les riffs inoubliables et richissimes, les solis transcendants de Kisser, les speederies aussi techniques que puissantes de Igor… tout cela n’existe plus que par bribes entrecoupées. La déception fut immense, il ne restait plus grand chose de la flamme originelle du géant. A la place, Sepultura fait appel aux tableaux tribaux traditionnels soutenus de percussions d’origines latines et africaines, aux samples immersifs, à la production lourdingue, au gros riff contestataire, à la rythmique groovy et syncopée…

…et pond un disque fabuleux !

Qu’on se mette d’accord tout de suite ! Le groupe aura beau avoir simplifié son jeu guitaristique et adouci sa puissance de feu, il n’en aura vraiment pas choisi la carte de la facilité pour autant. Au contraire, le disque approche une nouvelle dimension beaucoup plus visuelle. Il peint à présent un environnement belliqueux et identitaire au sein duquel le conflit armé fait rage. Chaos A.D est une immense sauterie à la fois puissante et rêveuse.
Le charme de Kisser est devenu transparent, on aura même envie de le traiter de pingouin sur la globalité, à l'image de Refuse/Resist, qui amorce la lancée assez difficilement malgré sa qualité. Toutefois, Ses dissonances bruitistes perçantes à la guitare telles celles de Nomad ou Clenched Fist ou encore un savoir faire mélodique convaincant sur The Hunt ou l’incroyable et prodigieux We Who Are Not As Others ne sont que quelques unes de ses réponses mesquines aux moqueries. Il privilégie désormais le sens efficace du riff rentre-dedans, à l’image des terribles Territory et Amen sur lesquels Igor nous éblouit par son jeu de toms provoquant presque un déhanché d’une souplesse respectable.
Pour ce dernier, son terrain d’expression est encore bien dégagé à l’inverse de la suite de la discographie. Son charisme rythmique est bien moins percutant que par le passé. Mais monsieur prouve que le bavoir est encore loin en mariant un mouvement très speed et une technicité plus moderniste sur Biotech is Gozilla. Dans l’ensemble, ses rythmiques cadencées poussent à un saut frénétique comme à un headbang pesant.
La puissance homogène globale est beaucoup aidée par Paulo dont la basse a prit beaucoup d’importance, claquant justement sans faire preuve de prétention.
Pour parachever la description, Max Cavalera donne beaucoup plus de puissance vocale. A travers ce timbre, on ressentira une forte volonté de révolution, cette émotion est cependant bien loin du cliché d’un Soulfly, le projet futur du brésilien au rastas, ou du pitoyable grognement d’un Corey Taylor.
Enfin, la question des intrusions telles l’ajout de samples ambiants ou d’instruments tribaux reste discrète mais concrétise l’ensemble de l’aura du disque. L’instrumental Kaiowas est une jolie bouche d’aération qui, sans trop en faire, souligne un petit clin d’œil à d’autres cultures.

Le changement est total et des plus réussis. Le grand Sepultura, empereur du thrash-death sud-américain nous a quitté pour revêtir un costume plus démocratique mais tellement efficace et puis diablement original ( un mot que le groupe oubliera dès la sortie de Roots ).
Les réactions suscitées ne sont que la rencontre de deux générations de passionnés, qui par leurs avis négatifs ou positifs ont de toute façon vu un jour en Sepultura un combo touchant le génie, que ce soit sur Beneath the Remains ou Chaos A.D. Deux œuvres totalement contraires mais deux pierres angulaires essentielle au développement du groupe.

Et c’est ici que l’histoire de termine. Sepultura ne se remettra jamais de cet accouchement et, après avoir sorti un Roots encore convaincant, Max Cavalera laissera son groupe sombrer en se consacrant à un projet à part du nom de Soulfly, entreprise correcte avec son premier opus, vraiment douteuse dès la sortie de Primitive.

La marque des grands restera pourtant éternelle.


129 Commentaires

21 J'aime

Partager

Arnorock - 19 Novembre 2012: je rejoins Lamikawet, je trouve aussi que Arise est un copié collé de BTR, pourtant j'ai découvert Sep par Arise mais quand je me suis procuré BTR j'ai vu bcp de similitude. Après Chaos AD reste pour moi un de leurs meilleurs albums, Roots est une merde, effectivement 3 voir 4 morceaux sont pas mal mais j'ai trop de mal, un disque qui a rapidement pris la poussière. Et je rejoins encore Lamikawet certains albums de Sep avec Green sont sous-estimés. J'ai un faible pour Dante, Kairos et Against (oui je sais bcp le déteste, mais parfois on ne peut pas expliquer c'est comme ça)
Game_system - 03 Décembre 2017:

Pour moi, c'est leur meilleur disque. L'évolution musicale est impressionnante, Chaos AD est une véritable décharge de riffs explosifs et de rythmiques déchaînés, et c'est celui qui a, à mon sens, le mieux défini l'identité de Sepultura. Les morceaux sont prodigieux et très créatifs (Territory, We Who Are Not as Others et Propaganda me laissent toujours sans voix, l'instrumental Kaiowas et le déchaîné Manifest m'impressionnent toujours). Chaos A.D. constitue l'âge d'or de Sepultura et surtout de Max Cavalera, un album très en avance en son temps.

mechant - 28 Octobre 2019:

Le compte a rebour de la Fin du Sepultura "magique".

J' ai eu cet album à sa sortie....si le changement de cap musical fut surprenant et destabilisant, Sepultura nous gratifie tout de meme d'un bel album... efficace avec ses morceaux entetant comme territory nomad et ou biotech is godzilla...violent avec son refuse/resist et slave new world.

les cavalera grossissent à vue d oeil et diversifient leurs approches en se rapprochant de leur culture originel et tjrs 1 peu plus de leurs influences punk!

Pas le meilleur mais loin d'etre mauvais, cet album reste 1 valeur sur de 1993.

tormentor - 24 Novembre 2019:

Bien dit méchant et tout à fait d'accord avec toi.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Commentaire @ Septiis

17 Fevrier 2005

Ca y est, j’ai décidé de vous faire part de mes impressions concernant «Chaos AD», le légendaire album de Sepultura… Tant de temps s’est écoulé depuis la première fois où je l’ai écouté, je m’en rappelle comme si c’était hier : un pote me l’avait prêté au cours de l’année 99, je n’avais encore jamais écouté de métal… Je ne me doutais pas à l’époque que cet album changerait le cours de ma vie !Et pourtant, encore aujourd’hui, je trouve cet album excellent ! Même si le son commence un peu à dater (encore que l’album sonne toujours très puissant), les compos, datant pourtant de 92/93, ne sont absolument pas démodées !!! Cet opus contient un grand nombre de grands classiques du groupe comme «Refuse/Resist» et «Territory» qui sont des chansons désormais incontournables pour une grande partie des metalleux, ou encore «Slave New World» et «Propaganda». Cet album a de quoi séduire un large public : les plus «soft» («We Who Are not as Others») comme les plus violents («Biotech Is Godzilla» fait très, très mal !!), ainsi que les plus mélomanes. En effet ce «Chaos AD» contient le surprenant «Kaiowas» (ainsi que son remix où l’on peut entendre les cris de Max Cavalera !) qui mélange allègrement musique acoustique assez sombre, et musique folklorique sud-américaine…

Coté musicos, on sent que les Brésiliens maîtrisent leur sujet ! Igor Cavalera est éblouissant et Andreas Kisser, comme à son habitude, a fait preuve de beaucoup de musicalité lors de la composition des morceaux (ce qui est paradoxal car ceux-ci sonnent assez bestiaux…). Max Cavalera démontre, quant à lui, qu’il sait également y faire dans un autre registre que le death, style qu’affectionnait tout particulièrement le groupe jusqu'à «Arise». Et oui car c’est là l’une des particularités de cet album : «Chaos AD» est un virage sur le plan musical dans la carrière du groupe ; la bande à Max Cavalera s’éloigne de son Death Metal pour un metal plus tribal et plus proche du power, ce qui n’enlève rien à la violence de sa musique ! Cet album, donc, est un incontournable, tout fan de métal se devrait de le posséder dans sa discothèque… Indispensable…

4 Commentaires

7 J'aime

Partager
mickette - 20 Fevrier 2008: bonne chronique pour cet album mythique quel dommage de voir ce qu'est devenu ce groupe j'ai du mal a m'en remettre lol
Krokodebil - 31 Juillet 2008: je suis béat devant cet album c'est super original et super agréable à écouter
albundy57 - 23 Juin 2009: Il est clair que cet album présentait déjà plein d éléments novateurs dans la musique des Sep's...
Qu il est loin le temps des cultissimes albums précédents! Mais bon, CHAOS AD demeure un très bon album, pas le meilleur pour les puristes mais il dégage du gros son! Malheuresement cet album sera pour moi le dernier digne de ce nom des Sep's ( cela n engage que moi...).
Sperma_frost - 24 Novembre 2019:

Démodées? Le metal est tout sauf un phénomène de mode, il a traversé les générations sans jamais faiblir et en restant tout à la fois fidèle à ses racines et créatif !

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Commentaire @ SASJulo666

09 Octobre 2011

Affirmation d'un style.

Cet album, "Chaos A.D." de Sepultura, est le premier album de metal que j'ai eu entre les oreilles, et donc, de ce fait, il m'a laissé des traces. C'est grâce à ce disque que j'ai découvert ce style que je ne connaissais à l'époque que par les singles qui passaient à la radio. Et oui, c'était l'époque (première moitié des 90's) où des radios telles que NRJ ou Fun Radio diffusaient encore des groupes comme Metallica, Guns'N Roses ou Aerosmith ! Autant dire qu'à l'écoute de cet album, j'ai été impressionné ! Sorti en 1993, il s'agit du 5è album des Brésiliens. Après des débuts dans le thrash à la sauce Venom/Slayer sur leurs premiers disques (Bestial Devastation EP et Morbid Visions LP), Sepultura sort en 1987 l'album Schizophrenia sur le jeune label Roadrunner et s'inscrit alors dans la nouvelle vague Death Metal de la fin des 80's, ce qu'ils confirmeront par la suite avec la sortie des excellents Beneath the Remains (1989) puis Arise (1991), qui deviendront des références en matière de Death Metal.

Avec Chaos A.D., le groupe s'écarte volontairement de cette scène death qui ne lui ressemble plus en intégrant une grosse dose de power metal teinté de hardcore et d'influences tribales. Si ce disque a divisé les fans à l'époque, il a surtout permis au groupe de véritablement exploser à l'interNational (chose qu'il confirmera en 1996 avec l'album Roots, disque d'or en France !).
Cet album instaure et affirme le style et le son de Sepultura. Énorme à l'époque, ce dernier a, certes, un peu vieilli mais il reste clair et puissant. Le groupe n'a jamais aussi bien fonctionné qu'à cette période et les tensions à venir entre Max Cavalera (chanteur, guitariste) et le reste du groupe ne sont pas encore apparues. La rythmique (Igor Cavalera - batterie et Paulo Jr. - basse) est monstrueuse (Territory), les riffs de Cavalera et Kisser sont puissants et directs, les solos de Kisser un peu moins présents que sur les deux précédents albums, sont néanmoins toujours aussi bien intégrés aux morceaux (Propaganda) et la voix de Max, moins death que par le passé, n'en n'est pas moins toujours aussi agressive. Les textes aussi ont évolué. Dans la lignée des influences hardcore volontairement affirmées (un titre Biotech Is Godzilla coécrit par Jello Biaffra, ex-Dead Kennedys), les textes abordent un volet plus social voire politique, à l'image de Territory , titre qui traite du conflit israélo-palestinien.

Un morceau acoustique et tribal Kaiowas soulève même le problème de la déforestation qui menace les Indiens d'Amazonie. Tout cet aspect sera le fil rouge de leur album suivant Roots dont certaines parties seront même enregistrées avec une tribu indienne. Cet album va hisser le groupe au niveau de formations comme Pantera ou Slayer et l'essai sera transformé avec le disque suivant. Malheureusement, Sepultura a été stoppé dans son élan puisque début 1997, Max Cavalera annonce son départ du groupe et s'en va fonder Soulfly, qui connaitra lui aussi un grand succès, principalement auprès du public neo-metal.
Depuis, avec le recrutement de Derrick Green au chant (1997) puis le départ d'Igor, batteur-fondateur du groupe (avec son frère Max) en 2006, Sepultura a sorti 6 autres albums toujours dans cette veine hardcore, sans jamais retrouver le succès passé, bien qu'ils conservent un noyau dur de fans fidèles.

(A écouter en priorité: Refuse/Resist, Territory, Propaganda, We Who Are Not As Others et Clenched Fist)

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire