Schizophrenia

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17/20
Nom du groupe Sepultura
Nom de l'album Schizophrenia
Type Album
Date de parution 30 Octobre 1987
Style MusicalThrash Death
Membres possèdant cet album845

Tracklist

Re-Issue in 1988 by Shark Records.
Re-Issue in 1991 by Roadrunner Records.
1.
 Intro
 00:33
2.
 From the Past Comes the Storms
 04:57
3.
 To the Wall
 05:39
4.
 Escape to the Void
 04:41
5.
 Inquisition Symphony
 07:16
6.
 Screams Behind the Shadows
 04:51
7.
 Septic Schizo
 04:34
8.
 The Abyss
 01:03
9.
 R.I.P. (Rest in Pain)
 04:39

Bonus
10.
 Troops of Doom (Re-Recorded) (Re-Issue 1990)
 03:17

Durée totale : 41:30

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Sepultura


Chronique @ Fabien

21 Septembre 2007
Suite au bestial et satanique Morbid Visions, parfois approximatif mais précurseur de la scène deathmetal, au même titre qu’AbomiNations of Desolation ou Seven Churches des nord américains de Morbid Angel et Possessed, Sepultura retourne en studios en août 1987 avec un nouveau visage. Le groupe remplace Jairo Guedz par le talentueux Andreas Kisser et affine sa musique en un deathrash plus subtil et plus professionnel. Le quatuor brésilien sort ainsi de ses sessions d’enregistrement avec un Schizophrenia d’une maîtrise indéniable et d'une qualité technique tout aussi notoire. L'album parait en vinyle et cassette à l'automne 1987 sur le fameux label brésilien Cogumelo, et débarque sur le sol européen dès l'année suivante grâce à la licence obtenue par l'écurie allemande Shark Records, qui commercialise aussi une version CD.

Soutenu par le jeu complexe d’Igor Cavalera et de Paulo Jr, Schizophrenia possède une assise carrée sur laquelle se greffent idéalement les lignes techniques d’Andreas Kisser, ainsi que les rythmiques tranchantes et la voix bourrue de Max Cavalera. Sepultura dévoile ainsi de sacrées atouts, à l’image des redoutables morceaux From the Past, To The Wall ou Screams Behind, à la fois emplis de sagesse et terriblement percutants, à réécouter avec un plaisir infini. Max écrit de surcroît des paroles réfléchies et personnelles, loin des propos sataniques et immatures des débuts, apportant un cachet supplémentaire aux compositions.

De plus, Schizophrenia dégage une atmosphère fine & sombre à la fois, renforcée par l’interlude acoustique The Abyss, plus feutré, et par l’excellent instrumental Inquisition Symphony, où Sepultura démontre une nouvelle fois tout son savoir-faire. L’album bénéficie de surcroît d’une production suffisament mordante et profonde, dotant l’ensemble d’une épaisseur idéale, et ce malgré les faibles moyens des studios locaux.

Schizophrenia, aux accents deathrash exquis, représente ainsi un pas important dans la carrière de Sepultura. Sa qualité et ses ambiances remarquables l’inscrivent parmi les grands albums du genre, laissant dès lors présager le succès imminent du groupe grâce à l’intemporel Beneath the Remains, disque qui révèlera définitivement le quatuor brésilien, sans que son second effort n'ait à rougir de la comparaison.

Fabien.

20 Commentaires

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mechant - 22 Octobre 2019:

Merci une fois de plus à Fab pour cette chronique au combien precise et fine. Cette lecture m'a fait le plus grand des plaisirs. En effet acheté bien apres Arise, cet album a "explosé " sur le tard.... certainement dû à un son 1 peu etouffé. Ce Merveilleux album se situant à la croisée des Thrash et Death est aujourd'hui 1 piece majeure d'une epoque au combien merveilleuse... meme si Ripper nous gratifie d oeuvre perpetuant ce style et cette ambiance...Sepultura aura ete l'un des groupe phare de mes années college/lycée.

Merveilleusement kult.

witchfucker - 05 Janvier 2020:

Bloqué que j'étais sur Beneath et Arise depuis prés de trente ans j'ai totalement négligé cet album. Grave erreur ! Et quel putain de gros son !!!

tormentor - 06 Janvier 2020:

C'est vrai que c'est l'album que j'écoute le moins dans les 4 premiers albums de sepultura et pourtant c'est la claque à chaque fois! D'ailleurs j'en ai acheté le skeud le mois dernier pour enfin bazarder mon CD-R!

Forlornhope - 06 Janvier 2020:

Pour moi c'est peut être même celui qui tourne le plus avec Beneath et Arise.

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Chronique @ ArchEvil

27 Août 2008
La plupart des metalheads de l’époque ont dû croire au miracle lorsque Schizophrenia atterrit dans les bacs. Même après l’apparition du prophète Andreas Kisser, il fut probablement difficile d’attribuer une telle évolution à la venue d’un seul homme.

Visiblement résolu à tracer le tournant de Sepultura, le jeune homme releva Jairo T. de ses fonctions pour imposer sa guitare au sein du combo. En ces dernières années, l’allure proto-death de celui-ci, en dépit de sa sincérité et de son statut de référence parmi les précurseurs de la scène Death Metal, faisait pâle figure en comparaison aux formations plus ou moins concrétisées de l’époque ; citons leurs compatriotes Sarcofago qui, un an plus tard Morbid Visions, sortaient INRI. Et après avoir officié pendant 2 ans et demi les commandes d’un art minimaliste sur tous les points, l’écoute de Schizophrenia pourrait même pousser l’auditeur interdit à en vérifier le line-up pour s’assurer qu’il s’agit bien du quatuor brésilien.

Tout à fait, nous sommes bien en présence des jeunes frères Cavalera et de Paulo Junior, bassiste fidèle au groupe depuis ses débuts. Seul Kisser vient de faire son intrusion et on sent qu’on ne s’en plaindra pas.
Tout laisse penser que le groupe vient de se faire entièrement recycler ; retirez le logo de la couverture, elle en paraîtrait étrangère au combo.
Cette introduction vraiment inquiétante ne présage cependant rien, sinon d’être cette fois ci affranchie de tout cliché. Tout se produit dès les premières mesures de From the Past comes the Storms, Sepultura nous offre un nouveau portrait : Un animal racé, prompt à déployer de nouvelles ailes impérieuses, puissantes et issues d’une inspiration bien plus mûre.
Sepultura a tout d’abord appris à manier deux éléments qui en deviendront son empreinte décisive jusqu’en 93 : Une série de plans bourrés d’accélérations à s’en décrocher la mâchoire propres au thrash, un rendu lourd, bourru et inerte typique au death. Le mariage en est sidérant de justesse et ne montre aucune faiblesse grimaçante tant il est exécuté avec méticulosité. Parlons-en justement : A défaut de reproduire un jeu millimétré, le riffing dégage un grain se voulant âcre, brumeux, pesant et poisseux, ce bien sûr mis extraordinairement en valeur par la production sèche et difficile de l’alliance Shark et Cogumelo. Sepultura n’a en rien perdu son soufre des débuts qui était, il faut le dire, la seule cerise sur le gâteau plus que moyen qu’était Morbid Vision. On en bénira cette production approximative qui donne tout pouvoir de conviction à ce véritable brûlot.
Ensuite Max a non seulement dû prendre pas mal de leçon de guitare pour parvenir à tripler son niveau antérieur, mais il est aussi épaulé par Kisser, la clef de voûte guitaristique de ce disque. Chaque riff, qu’il soit névrosé ou pachydermique, est une preuve indiscutable d’un énorme potentiel assimilé, parvenant enfin à atteindre ce côté incisif et carré tellement jouissif, preuve en est sur To The Wall ou les changements de rythmes ne troublent en rien la machine de guerre passant ses rapports les yeux fermés. Chacun d’entre eux garde les oreilles de l’auditeur fermement scotchées à la galette.
Et ceci constitue le terrain de jeu de Kisser, s’amusant à explorer les tréfonds d’un registre de soli à la musicalité aussi belle que surprenante. Il parvient à sur-développer les bases harmoniques des accords principaux, à donner la parole à son instrument de telle manière que chacune de ses interventions rend chaque morceau pratiquement unique, que ce soit son énorme solo sur Screams Behind the Shadows ou ses petits commentaires mélodiques sur Rest in Pain que l’on bave de réécouter avec concentration, morceau « coup de grâce » de l’œuvre, concluant en toute perfection la dimension infernale de la galette. Mais son jeu imparable atteint ses sommets sur l’instrumental Inquisition Symphony, répertoire prodigieux du savoir faire du groupe tant au niveau de la composition que de l’exécution, il en est sur le point de secouer vigoureusement les rameaux de The Call of Ktulu.
Quant à Igor, excellente charpente de la totalité de l’œuvre, fait preuve lui aussi d’un talent remarquable. Aussi prompt à frapper avec précision et à altérer le tempo efficacement qu’à complexifier ses plans. L’orchestre est ainsi construit sur la solidité et la richesse et permet à Max de s’exprimer d’un ton rauque et hargneux sur un registre de textes qui achèveront de prouver la nouvelle face bien plus mature de Sepultura.

Il leur a fallu 1 ans pour réaliser ce que bon nombre de groupes ne seraient capables d’obtenir qu’en 5 bonnes années. Et si Andreas Kisser y est certainement pour beaucoup, Schizophrenia a été avant tout le fruit de cet ensemble de musiciens fougueux. La renaissance et le début d’une nouvelle histoire pour ce groupe réellement talentueux. Le canon de la volonté et de la persévérance qui les poussera à réaliser 1 an plus tard le chef d’œuvre absolu, l’œuvre éternelle et imperfectible Beneath the Remains, un disque sur lequel ils se surpasseront davantage pour en concurrencer dangereusement les divinités metal de l’époque.

Un disque ultra-culte qui forme aussi une élégante passerelle entre un Reign in Blood et un Leprosy.


5 Commentaires

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Ihopeyoudie - 27 Août 2008: Je crois que tu n'as pas encore mangé le disque assez, on ne sent pas du tout la passion qui résulte d'une écoute acharnée.
Non vraiment, je te félicite pas. X-D
ArchEvil - 27 Août 2008: Ouais et c'est quoi ce commentaire à la noix, monsieur le directeur, d'abord?
Zut, dans quelques temps, les chroniqueurs bénévoles deviendront fonctionnaires.
De toute façon, on se situe toujours entre le musiciens raté et l'écrivain médiocre. :D
BEERGRINDER - 27 Août 2008: Tu cites Andreas Kisser comme la clef de voute de Sepultura et quand on voit ce que sait faire Cavalera tout seul on ne peut qu'approuver.

Fine analyse en tout cas, mais tout comme toi je préfère le plus compact et précis Beneath The Remains.
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