Lassés du Death
Metal dont ils étaient pourtant précurseurs en Suède,
Therion et Christopher Johnsson avaient opéré une orientation spectaculaire,
Lepaca Kliffoth et
Theli faisant quasiment naître une appellation nouvelle : le
Metal symphonique.
Fort des bonnes ventes du disque précédent et bénéficiant désormais de la confiance totale de Markus Steiger boss de
Nuclear Blast,
Therion obtient enfin un budget conséquent qui permet à Christopher de laisser libre cours à sa créativité, lui permettant notamment de travailler avec un véritable orchestre.
Vovin (1998) est en quelque sorte le premier grand aboutissement pour le combo suédois.
Sur cet opus,
Therion s’est enfin débarrassé de l’ombre de
Celtic Frost qui planait sur ses deux précédentes réalisations.
Theli proposait un
Metal s’évadant régulièrement vers des contrées symphoniques et montrait déjà de biens beaux prémices, mais souffrait de moyens limités par rapport à ses ambitions (et pourtant c’était le budget le plus important jamais alloué à un album par
Nuclear Blast). Les suédois passent ici un cap, proposant une musique homogène et intégrant complètement les influences classiques dans leur musique.
Mais hormis les éléments matériels,
Vovin est aussi et surtout une réussite artistique sans précédent et le fruit de l’imagination sans borne de Christopher Johnsson.
Dans tous les cas l’enregistrement au Woodhouse Studio s’avère bénéfique, ce sixième album possédant une énergie sans précédent, une force tranquille qui faisait jusqu’ici défaut au combo de Stockholm. Rise of Sodom and
Gomorrah et ses sonorités orientales captivantes étonnent d’entrée, prenant l’auditeur dans ses filets pour ne plus le lâcher. Si le travail des guitares n’est pas fondamentalement différent de
Theli, c’est-à-dire inspiré Heavy
Metal, celui des parties vocales a pris une ampleur sans précédent. Entre les invités prestigieux (Ralph Sheepers chantant sur The
Wild Hunt), les mercenaires compétentes (Sarah Jezebel
Diva) ou la révélation Martina Hornbacher, soprano talentueuse qui tiendra le rôle de frontwoman pour la tournée de l’album,
Vovin fait une large place aux envolées vocales, qu’elles soient lyriques (Wine of Aluquah) ou plus ambiancées (Clavicula
Nox).
Cette sixième galette reste la mieux écoulée des suédois à ce jour (150000 exemplaires) et le triptyque ouvrant l’album deviendra indissociable de chaque concert du groupe. C’est paradoxalement le seul reproche que l’on peut faire à ce sixième album : ce début grandiose a tendance à phagocyter le reste, mais ce n’est pas parce que les trois premiers morceaux sont exceptionnels qu’il faut se priver du reste, qui n’est « que » superbe.
Au travers de chœurs gracieux et d’une rythmique épurée,
Eye of Shiva délivre des atmosphères empreintes d’une nostalgie sereine, à l’image de la grandeur de la divinité évoquée dans la chanson, elle permet à Christopher de se lâcher sur des soli mélancoliques fort réussis. Sur ce disque, se trouve aussi et bien évidemment
Draconian Trilogy, un autre hit intemporel des suédois au refrain imparable et à l’orchestration fort bien agencée entre l’intro au piano et le final basé sur les violons. The
Wild Hunt propose même carrément un Heavy
Metal effréné, tel un
Running Wild dopé au symphonique.
A l’image de ses mentors suisses de
Celtic Frost, Christopher Johnsson construit son propre chemin, devenant la référence pour une tribu de suiveurs subjugués par le pouvoir musicale de son combo, à l’image de
Raven of
Dispersion, morceau final inclassable aux influences
Doom /
Gothic et Heavy. Premier chef-d’œuvre de la carrière de
Therion,
Vovin sera aussi l’album de la reconnaissance (et dieu sait que ce n’est pas toujours lié), qui permettra à Christopher de faire enfin tourner son groupe avec les moyens adéquats, et proposer ainsi des représentations live à l’image de sa musique : ambitieuses.
BG
Vovin c'est un chant feminin maitrisé (Faut le préciser car dans beaucoup de groupes de metal sympho, beaucoup de demoiselles pensent avoir la voix pour alors que finalement, ca m'agace plus qu'autre chose), une ambiance unique qui aura terminé de forger l'âme même de therion, des compos superbe, la draconian trilogy absolument superbe... Vraiment un grand album.
Personellement celui que j'ai le plus écouté avec secret of the runes qui est déja un poil différent... plus "théâtral" mais qui a apporté, pour moi, aussi énormément à l'univers du groupe.
Excellente chronique et je te rejoins tout à fait sur la seule faiblesse de "Vovin" : avoir placé au début de l'album des chefs d'oeuvre absolus qui donnent envie de redémarrer l'écoute à mi-album ! Martina est merveilleuse et je regrette qu'elle n'ait pas continué la collaboration avec Christofer !
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