Leviathan

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Therion (SWE)
Nom de l'album Leviathan
Type Album
Date de parution 22 Janvier 2021
Labels Nuclear Blast
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album82

Tracklist

1.
 The Leaf on the Oak of Far
 03:38
2.
 Tuonela
 04:37
3.
 Leviathan
 04:01
4.
 Die Wellen der Zeit
 03:46
5.
 Aži Dahāka
 03:06
6.
 Eye of Algol
 04:03
7.
 Nocturnal Light
 05:37
8.
 Great Marquis of Hell
 02:36
9.
 Psalm of Retribution
 05:03
10.
 El Primer Sol
 03:37
11.
 Ten Courts of Diyu
 05:29

Bonus
12.
 Eye Of Algol (Alternative Vocals Version)
 04:05
13.
 Tuonela (Full Marco Vocals Version)
 04:41
14.
 Tuonela (Alternative Vocals Version)
 04:41
15.
 Tuonela (Instrumental Version)
 04:40
16.
 Tuonela (Orchestral Version)
 04:33

Durée totale : 01:08:13

Acheter cet album

 $12.95  13,99 €  29,99 €  £25.24  $18.81  14,95 €  42,06 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Therion (SWE)


Chronique @ Eternalis

31 Janvier 2021

Leviathan est un vrai effort de groupe [...] et s'inscrit dans la lignée de Lemuria et Sirius B

Voir arriver un nouvel album de Therion si tôt n’était attendu de personne. Premièrement car accouché d’un monstrueux triple album comme "Beloved Antichrist" laisse forcément des traces (de la fatigue, du stress et une envie d’autre chose) et deuxièmement car Christofer Johnsson lui-même avait avoué qu’il pensait avoir fait le tour de la question et que terminer sur son rêve de toujours serait probablement une belle porte de sortie.

Mais voilà, le triple opus démentiellement opulent n’a pas convaincu tout le monde. Trop mainstream pour les uns, pas assez accessible pour le grand public, passéiste et classique pour les fans de Therion, l’album avait le cul entre de multiples chaises et si un projet aussi pharaonique paraissait une évidence pour un groupe qui n’avait jamais fait les choses comme les autres, il est probable que cet album était trop « gros » pour un seul homme. Au final, ressortir des titres, des mélodies et des thèmes forts de ces 36 titres devenaient une tâche ardue et fastidieux. Ajoutons à cela le controversé « Les Fleurs du Mal » (encore plus chez les francophones) et il fallait remonter à "Sitra Ahra" pour avoir le dernier « vrai » album des suédois. Plus de dix ans déjà. Et un line up qui, de l’aveu même du guitariste, n’avait jamais montré réellement ce dont il était capable puisque depuis "Gothic Kabbalah", les musiciens n’ont jamais été intégré au travail de composition ("Sitra Ahra" était déjà composé, "Les Fleurs du Mal" sont des reprises et "Beloved Antichrist" quasiment un projet solo). Ainsi, "Leviathan" se place comme un vrai effort de groupe. Et s’inscrit dans la lignée d’un duo d’albums adorés des fans ayant forgé l’apogée du combo : "Lemuria" et "Sirius B".

Musicalement, "Leviathan" revient à un format de titres courts, aux structures assimilables sans tomber dans la passivité de "Beloved Antichrist". L’aspect plus rock progressif de "Gothic Kabbalah" n’est pas non plus de la partie, ni l’ésotérisme de "Sitra Ahra". Le lien avec "Sirius B", dans lequel nous mettrions une pincée de "Vovin" pour les chœurs très en avant, parfois seuls sans l’accompagnement d’une ligne lead vocale.
"Leviathan", qui se découlera en trois volets, est une première partie dont Christofer avoue s’être désengagé d’une quelconque originalité pour revenir à la racine des « tubes » de Therion et les premières écoutes lui donnent raison. Le disque est accessible (à la façon d’un Therion, donc avec toujours un flot intarissable d’arrangements et une montagne de chœurs) et on distingue rapidement des mélodies, des refrains et surtout un plaisir de découverte que nous n’avions pas ressenti chez le groupe depuis des années.
"Tuonela" est une première pépite, très scandinave dans l’âme, où le chant se partage entre Thomas Vikström, Taida Nazraïc et surtout Marco Hietala en invité de marque (peut-être sa dernière représentation avant très longtemps). Le chant rugueux du finlandais propulse un refrain sublime aux sonorités presque celtiques tandis que les couplets sont partagés entre les deux autres. Des chœurs subtils et solennels accompagnent les lignes vocales et démontrent, une fois de plus, le travail de titan réalisé par le compositeur pour agencer l’ensemble. L’édition limitée montre d’ailleurs le tâtonnement lors la composition en dévoilant également une version avec Marco seul, une autre avec des arrangements différents ainsi qu’une version totalement orchestrale.

L’écoute du titre éponyme ravive des souvenirs vieux d’une quinzaine d’années maintenant tant le morceau aurait eu sa place sur "Lemuria". Lori Lewis est toujours aussi impressionnante, les riffs sont heavy tout en restant très mid tempo afin de laisser beaucoup de places aux orchestrations et aux chœurs. "Die Wellen Der Zeit" aurait également pu être une version proche d’une ballade de cette époque.
Néanmoins, tout ramener à ces deux albums serait faire offense à un disque qui pourra facilement vivre de lui-même et marquer par son caractère résolument moderne. "Great Marquis of Hell", basé autour d’une idée de Thomas, propose un vrai titre de heavy metal puissant qui, s’il contient toujours une touche de démesure, possède une puissance brute (une bien belle partie de batterie ultra dynamique) qui a toujours explosé sur des titres épars des suédois. "Psalm of Retribution" est quant à lui l’occasion d’entendre de nouveau Mats Levén « à la maison », sa voix étant toujours aussi unique et porteuse de puissance presque biblique. Le chanteur a un don pour transformer ce qu’il chante en passage solennel, bien aidé par une composition qu’il partage avec Lori Lewis et des chœurs conférant une ambiance ritualiste, comme si étions témoin d’une cérémonie obscurantiste.
A l’inverse de cela, Therion semble cherche une lumière plus vivace que jamais sur certains titres, trouvant une formule plus établie et (sans péjoration aucune) simple. On trouve dans "El Primer Sol" un titre au riffing old school (ce solo de guitare si 80s) guidé par des chœurs d’une beauté à couper le souffle, venant tempérer le côté très rock n’roll du reste de la composition. On trouvera également dans "The Leaf on the Oak of Far" une introduction d’album surprenante par l’intégration du vocodeur dès le début avant d’être rapidement rattrapé par les velléités de grandeur du groupe. Au risque de se répéter, le travail sur les chœurs est absolument monumental et magnifique, conférant à eux seuls la grandeur du disque, plus que les éléments symphoniques et les sopranos. "Nocturnal Light" est probablement le point d’orgue de l’album sur ce point, véritable bande son symphonique où les chœurs, les orchestrations et les percussions sont impressionnantes. "Lori Lewis" est égale à elle-même et fait de cette composition l’un des grands moments de sagesse de "Leviathan", comme un conte majestueux qui nous serait raconter, épique et grandiose. "Eye of Algol", plus sombre et ésotérique (réminiscence de Gothic Kabbalah) est un autre moment de splendeur épique comme seul Therion sait en faire, où certains y verront une inévitable prétention (le nombre de lignes de chant est incroyable sur cette chanson) pendant que d’autres vanteront le travail titanesque de composition et d’enregistrement d’une telle œuvre.

Malgré tout, vous l’aurez compris, "Leviathan" n’a pas d’autres vocations pour Christofer Johnsson que de se faire désormais plaisir. Therion, après dix-sept albums, n’a plus rien à prouver. Tout ce qui pouvait être dit à désormais été dit par le guitariste et il souhaite désormais écrire sans contrainte. Paradoxalement, c’est pourtant un album ambitieux sertis de multiples arrangements que nous offre le groupe qui n’a strictement rien à envier à "Lemuria" ou "Gothic Kabbalah" et qui est même bien mieux produit qu’un "Sitra Ahra" qui avait beaucoup divisé à l’époque (même si personnellement, je continu de beaucoup l’aimer). Certes, rien ne résonnera aussi fortement que l’innovation presque incomprise à l’époque d’un "Theli" puis d’un "Vovin" mais, comme le compositeur lui-même le dit, qui peut se targuer d’avoir créer quelque chose de nouveau ces dix dernières années ?
L’homme a fait sa part et s’octroie désormais un confort mérité, sans pour autant renier l’intransigeance de son genre. Une réussite inattendue et bienvenue.

2 Commentaires

28 J'aime

Partager
Maegisil - 01 Fevrier 2021:

Merci pour la chronique !
Je dois encore prendre le temps de l'écouter :-)

DRIXMAN - 13 Fevrier 2021:

Leviathian est indéniablement le meilleur album du groupe depuis LEMURIA et SIRIUS B sortis en 2004. La vedette de l'album est le chant parfaitement mis en valeur grâce à deux sopranos, l'américaine Lori Lewis, l'italienne Chiara Malvestiti, la mezzo soprano espagnol Rosalia Sairemau mais aussi les voix masculines dont celle écorchée de Marco Hietala venu en voisin pour chanter Tuonela inspiré des légendes finlandaises et celle très solennelle de Mats Leven sur Psalm of Retribution. Pour ceux qui apprécient le Metal symphonique, cet album est un enchantement, un vrai feu d'artifice de musiques et de voix parfaitement orchestrées et enregistrées.

Alors, courez acheter l'album, écouter la setlist. Vous partirez chez les celtes, dans les forêts du grand nord, dans les abysses de la Méditerranée, en Perse, dans la constellation de Persée, en Mésopotamie, dans l'Egypte des pharaons, l'univers mystique de la Kabbale, chez les aztèques et enfin dans un titre final sublime, au royaume des morts de la mythologie chinoise. Un grand voyage pour pas cher.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire