Leviathan III

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15/20
Nom du groupe Therion (SWE)
Nom de l'album Leviathan III
Type Album
Date de parution 15 Décembre 2023
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album31

Tracklist

1.
 Ninkigal
 03:06
2.
 Ruler of Tamag
 06:44
3.
 An Unsung Lament
 06:58
4.
 Maleficium
 03:34
5.
 Ayahuasca
 07:57
6.
 Baccanale
 03:52
7.
 Midsommarblot
 03:04
8.
 What Was Lost Shall Be Lost No More
 03:59
9.
 Duende
 04:18
10.
 Nummo
 02:30
11.
 Twilight of the Gods
 06:23

Durée totale : 52:25

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Therion (SWE)


Chronique @ Eternalis

07 Janvier 2024

"Leviathan III" est un disque frustrant [...] et très insuffisant quand on s'appelle Therion

Pourquoi continuer ?

Voici une vraie question de fond, qui peut légitimement se poser à bien des égards pour des sportifs ayant déjà tout gagné ou encore des artistes ayant déjà tant donné, tant créé.
Quand nous parlons de Therion, la question est brûlante (comme beaucoup d’autres d’ailleurs) puisque le déclin est désormais acté depuis des années, Christofer Johnsson ayant déclaré plusieurs fois la séparation du groupe, sa reformation (inutile d’évoquer les innombrables changements de line up), son arrêt pour des projets divers (la comédie musicale de "Beloved Antichrist" notamment, pensé pour Broadway, qui ne devait pas sortir sous le sceau de Therion mais qui fut finalement enregistré par le groupe) ou des soucis récurrents de santé (du dos notamment) de son créateur. Bref, Therion appartient pour beaucoup au passé, glorieux, du metal gothique, ayant façonné des monuments comme "Vovin", la suite "Lemuria" / "Sirius B", l’ambitieux "Gothic Kabbalah" ou l’incompris "Deggial".

Quand le guitariste est revenu avec une nouvelle idée folle (une trilogie), il était difficile de savoir si elle prendrait vie dans son intégralité. Pourtant, "Leviathan III" pointe désormais le bout de son nez, avec une cohérence finale beaucoup moins grande et évidente que ce que nous le promettait Johnsson. Il était question d’un disque très accessible, d’un autre plus épico-dramatique et d’un dernier sombre et expérimental. Finalement, nous nous retrouvons avec trois albums très similaires, dans une logique de composition identique (le tout naissant des même sessions de compositions et d’enregistrement), pour des durées approximativement de même nature … de là à dire que nous avons trois clones, il n’y a qu’un pas. Comme pour "Beloved Antichrist", le guitariste ne semble pas avoir réussi à faire preuve de discernement et a empilé les compositions (plus de trente, donc) pour se retrouver avec un triple album, certes sortis indépendamment, mais dont le son et la forme permettent difficilement de les différencier.

Là où "Leviathan I" avait été une bonne surprise, plutôt catchy et efficace (dans la lignée de "Sirius B" / "Lemuria" justement), "Leviathan II" avait été une vraie douche froide, ennuyeuse et paresseuse où il ne ressortait rien d’autre que des schémas éculées et déjà entendus des millions de fois (par Therion, le metal gothique et leur armée de clones). Ce troisième volet surprend d’entrée par l’intensité de son premier titre, nous agressant avec du chant death dès les premiers instants. "Ninkigal" est le titre le plus intense depuis "Din" de "Sitra Ahra" et nous ne nous attendions pas forcément à ça, même si le chant de diva de Lori Lewis nous rappelle vite dans nos habitudes. La production est un peu plus mordante, surtout du côté de la batterie, même si on regrette de plus en plus ce son de clavecin trop en avant, parfois même à l’encontre des autres instruments, même des chœurs. Christian Vidal nous place un solo bien senti et, là aussi, renoue avec une intensité perdue depuis des lustres.
Néanmoins, cela ne dure pas puisque "Rular of Tamag", s’ouvrant sur une guitare acoustique, nous ramène à des environnements plus sereins et poétiques chers à Therion, mais ici empreints d’une sensibilité bienvenue.

"Leviathan III" est l’exemple flagrant du disque frustrant puisqu’il est plein de choses intéressantes, d’idées, de passages, de lignes vocales magnifiques tout autant que du remplissage pur et dur qui ternissent le paysage. Il est clair qu’un mix efficace des trois albums (qui nous proposent pas loin de 3h de musique en tout) aurait été bien plus raisonnable et moins boulimique. Un "Maleficium" où Thomas Vikström est impérial au chant, avec cette noirceur opératique, a toute sa place dans le Therion actuel, et prouve que les suédois ont encore des choses à dire (même du côté des guitares, ce titre surprend par sa vigueur). En revanche, il faut parler de titres comme "An Unsung Lament" (cette intro digne d’un groupe d’AOR reprenant du ABBA à qui on aurait collé des chœurs dont ils ne savent que faire). "Duende" et son démarrage flamenco qui ne sait pas trop comment grandir et essaie vainement de s’en sortir avec un Thomas démontrant son talent vocal mais peinant avec une ligne vocale bien trop pauvre. Le final "Twilight of the Gods" semble ressortir d’un "Gothic Kabbalah" fatigué et squelettique, dont les quelques élans de noirceur jubilatoires insufflés par Mats Léven (de retour le temps d’un titre) ne suffisent pas à masquer la pauvreté manifeste du morceau.
Une composition comme "Midsommarblot" ressemble plus à un plan étiré qu’une véritable chanson, avec des idées intéressantes et des chœurs somptueux mais qui ne paraissent pas appartenir à un ensemble structuré. Un comble quand on possède 3 albums complets ! Et ce n’est pas avec la carte d’un album plus expérimental que le compositeur s’en sortira puisque nous restons en terrain 100% connu. Je ressortirais en revanche l’intriguant "What Was Lost Shall Be Lost no More", presque inquiétant, mais dont on pourrait presque ressentir un côté old heavy metal, avec un duo épique à couper le souffle.

Tout cela reste néanmoins très insuffisant quand on s’appelle Therion et que l’on accouche d’un tel projet. Il aurait mieux valu travailler avec plus de précision un album plus long, voir un double opus comme "Gothic Kabbalah", plutôt que trois opus rapprochés qui n’ont finalement que peu de différences. Et n’ayant que peu de personnalité en comparaison à la glorieuse histoire du groupe.
En ce sens, je répète ma question … pourquoi continuer ?

2 Commentaires

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DRIXMAN - 08 Janvier 2024:

J'ai quasiment tous les CD de THERION même Beloved Antechrist qui a été décrié. C'est un opéra metal ambitieux avec de vraies pépites mais qui peut dérouter et lasser avec 3h d'écoute.

Les vocals chez THERION sont leur point fort mais cela ne suffit plus à masquer une certain déclin dans l'inspiration musicale. La question "pourquoi continuer" est donc légitime. Si Leviathan 1 est réussi et renouait avec les fondamentaux du groupe, Leviathan 2 est, pour être gentil, très décevant. Pourquoi sortir un LP tous les ans sans intérêt ? Je viens d'écouter les 3 vidéos sur You Tube de Leviathan 3. Rien de transcendant mais c'est mieux que le 2. Les chants et l'ambiance metal sympho orientalisant sont au rendez vous mais il est vrai que j'irai pas me précipiter pour l'acheter.  VOVIN reste pour moi inégalé. Aussi, malgré l'usure du groupe, respect à THERION qui tient une place à jamais originale  dans la grande famille du Metal symphonique.  

Depy1501 - 23 Fevrier 2024:

Merci pour la chronique!

Je ne connais Therion que via cette trilogie. J'ai accroché à une grande partie du premier, plus catchy effectivement. Le 2ème avait quelques bonnes idées mais trop mou, notamment dû à la production. Ce 3ème

Quoi qu'il arrive, le point fort de ces 3 albums est la signature vocale et le travail fait sur le chant, j'ai l'impression. Après, faut-il s'arrêter à ces albums... ? J'en sais rien, je découvre tout juste le groupe :p

Néanmoins, d'un point de vue extérieur, j'apprécie l'idée d'une trilogie mais c'est très risqué comme exercice! Je préfère une très bonne dualogie qu'une trilogie où je me perds dans l'écoute et où 1/3 des chansons sont dispensables dans un ensemble qui se ressemble au final très fort...

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