Violence Unimagined

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16/20
Nom du groupe Cannibal Corpse
Nom de l'album Violence Unimagined
Type Album
Date de parution 16 Avril 2021
Enregistré à Mana Recording Studios
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album149

Tracklist

1.
 Murderous Rampage
 04:07
2.
 Necrogenic Resurrection
 03:06
3.
 Inhumane Harvest
 04:32
4.
 Condemnation Contagion
 04:17
5.
 Surround, Kill, Devour
 04:10
6.
 Ritual Annihilation
 03:48
7.
 Follow the Blood
 04:39
8.
 Bound and Burned
 04:04
9.
 Slowly Sawn
 03:30
10.
 Overtorture
 02:28
11.
 Cerements of the Flayed
 04:07

Durée totale : 42:48

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Cannibal Corpse


Chronique @ odrodzenie

14 Avril 2021

Loin d’être mauvais, « Violence Unimagined » est malgré tout, une petite déception

Ouverte depuis 1988, la boucherie Cannibal Corpse doit sa notoriété à la fraicheur de sa viande, issue d’êtres éviscérés, démembrés et découpés vivants. Durant toutes ces années (33 ans de longs et boyaux sévices), cette maison a su s’adapter à son environnement et à la concurrence toujours plus féroce, en transformant son savoir-faire. Quatre ans après l’offrande de sa dernière pièce du boucher nommée « Red Before Black », les bouchers en chef, dont la formation a légèrement évolué avec le remplacement de Pat O’Brien par Erik Rutan (Hate Eternal), présentent sa nouvelle décomposition intitulée « Violence Unimagined ».

La présentation visuelle avec sa prédominance verdâtre, ainsi que le coup de crayon, est assez similaire à celle de « Red Before Black », avec peut-être de façon volontaire ou pas, un clin d’œil à l’imagerie de « Butchered at Birth » avec ce nouveau-né bien malmené et à celle de « Tomb of the Mutilated », dans une moindre mesure, avec cette femme nue bien ensanglantée. Pas de doute, le savoir-faire en matière de gore, est toujours bien présent sur l’artwork.

Mais les similitudes au lointain passé de cette boucherie reconnue s’arrête là, car, comme évoqué précédemment, l’art de sa découpe a évolué. La mise à mort sans étourdissement est toujours aussi violente et la propreté de leur travail n’est toujours pas d’actualité. Les différents bouts de bidoche qui composent sa nouvelle livraison sont toujours aussi saignants, le démarrage en trombe de « Murderous Rampage » vous défoncera la tête sans ménagement, tout comme « Surround, Kill, Devour », « Ritual Annhilation », « Cerements Of The Flayed » ou encore « OverTorture » le bien nommé. Et Cannibal Corpse ne se contente pas de ciseler à une cadence élevée, il sait attendrir la viande en l’assaisonnant de coups puissants, tel un marteau s’écrasant sur le faciès de sa pauvre victime, avec une grande force et une grosse lourdeur (« Condamnation Contagion », « Slowly Sawn » ou les breaks de « Inhuman Harvest », de « Bound And Burned » ou de « Follow The Blood »). Les « canibouls » savent aussi hacher menu comme sur la cassure de « Surround, Kill, Devour ». Aussi, et afin d’accroître sa productivité, la formation use de rythmiques blastées disséminées ici ou là, achevant ainsi son abattage en masse. Il est certain qu’à l’issu de sa besogne, l’abattoir aura besoin d’un nettoyage en profondeur, on imagine bien toute l’hémoglobine coagulée, collée sur l’ensemble des partie de l’abattoir.

L’ensemble des protagonistes est au diapason, avec une section rythmique qui martèle sans aucune compromission ( à ce titre, la basse d’Alex Webster est bien audible), les guitares cisèlent à tout va et George « Corpsegrinder » Fisher vocifère de son growl très profond et pourtant très clair. L’intronisation d’Erik Rutan est une réelle valeur ajoutée au groupe, le bougre délivrent de nombreux solos pas piqués des hannetons et apporte une nouvelle approche au propos du groupe, grâce à sa dextérité hors-pair. La production est en béton armé et dans la même veine que son prédécesseur.

Cependant, « Violence Unimagined » est quelque peu mal nommé. Oui, la violence est bien présente, oui, ça pue le sang mâché, oui, cet œuvre est puissante, mais « Unimagined » est galvaudé. Ce terme insinue que cette bavette serait d’une violence telle que cela ne se serait jamais entendu et, c’est bien là le problème. Cannibal Corpse fait du Cannibal Corpse, ne dévie pas de sa recette de ces dernières années et, reprends les choses là où il l’avait laissé avec « Red Before Black ». La cadence générale est donc moins intense que par le passé, l’opus est gavé de up-tempo « autoroutiers », perturbés de temps à autre, d’un blast frénétique qui, même si ils sont plus nombreux que sur « Red Before Black », restent trop en retrait. Dommage, car ils apportent plus d’impact à cette entrecôte et leur présence plus accrue aurait amené plus de dynamisme à l’ensemble, qui fleure le pilotage automatique, encore une fois. Aussi, tout comme son prédécesseur, la production est beaucoup trop propre, il y manque ce « gras » immonde qui fit ressortir le « gore » de leur propos comme pendant les années Morissound Studio. Ici, rien ne dépasse et, au final, cela lisse et rend l’ensemble plutôt linéaire. On pourra aussi y ajouter quelques longueurs comme sur la fin de « Inhuman Harvest », sur la deuxième partie de « Follow The Blood » ou « Slowly Sawn » dans son intégralité et des moments quelconques ou génériques, qui parsèment « Violence Unimagined ».

Au final, « Violence Unimagined » est qualitativement légèrement supérieur à « Red Before Black », mais bien loin de ses enregistrements marquants ou cultes. Ce disque s’avère être juste un album de plus dans la riche discographie du groupe, la faute à un mode « pilotage automatique » enclenché (c’est d’ailleurs également le cas en live »). Cependant, la présence d’Erik Rutan en tant que membre officiel, va peut-être amené un peu de « furie » à l’avenir, surtout lorsqu’on sait de quoi il est capable de produire avec Hate Eternal. Les inconditionnels du groupe y trouveront certainement leur compte mais le tout est trop linéaire pour séduire votre serviteur. Je vous le concède, je préfère la première partie de la carrière des américains, même si « A Skeletal Domain » avait trouvé écho à mes cages à miel. Loin d’être mauvais, « Violence Unimagined » est malgré tout, une petite déception, surtout au regard du ce que Cannibal Corpse a produit depuis trente ans.

Si « Violence Unimagined » n’était pas estampillé du sceau Cannibal Corpse, pas sûr que ce disque aurait bénéficié d’une aussi grande visibilité.

29 Commentaires

23 J'aime

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Skullnbones - 31 Août 2021:

Déçu aussi, Red Before Black était tellement mieux, au même titre que Evisceration, Gallery, Kill, Spawn et Torture... dommage.

fufupue - 26 Juin 2022:

Très bonne chronique. Il est évident que vu la longévité et l'étendue de leur discographie, les chances que chaque album plaise à tous est utopique. Je lâchais doucement la rampe avec eux, étant même allé jusque ne pas acheter RBB à sa sortie ... il y avait toujours de bons morceaux sur les différents précédents albums, mais la majorité étaient bof-bof, le ressenti général pointait plutôt vers l'ennui. Et ni le batteur ni le mix n' étaient à mettre en cause: c'était globalement insuffisant niveau créativité dans le riffing et les ambiances. Puis arrive ce dernier ... comment expliquer??? Il me botte sévère!!! Pourquoi je n'en sais rien! Peut-être grâce à cette abstinence momentanée ou simplement parceque ce cd me correspond. En tout cas à chaque écoute c'est l'extase, identique à celle ressentie à la sortie de Butchered at birth à l'époque ... Il y a bien longtemps quoi ... Dans un style certes plus posé, moins bourrin mais plus carré et vicieux: chapeau bas messieurs! 

Jibe - 02 Septembre 2022:

Bravo pour la chronique !
Il va falloir que je le réécoute mais de mémoire, j'avais trouvé ça pas mal.

Goneo - 08 Novembre 2024:

Je continue ma ré écoute discographique du groupe.
Directement dans la lignée de Red Befor black, ce violence Unimagined y ressemble très fortement. Efficace, solide, Cannibal corpse reste dans la qualité qu'on leur connaît. Au premier abord, on est sur un album de plus, propre, carré, professionnel.
Comme sur le précédent, pas de nouveaux tubes, ou de moment vraiment marquant.
Après plusieurs écoutes des petits détails viennent assaisonné ce Violence Unimagined. Plus précisément les titres à partir du 6é (Ritual Annihilation) si distinguent un peu plus.
Le break de Ritual Annihilation, le refrain et riff de Follow the Blood, les riffs de Bound and Burned , l'intro de Slowly Sawn, et l'excellent riff plus mélodique venant au milieu de Overtorture. 14/20

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