Que le temps passe vite! Voilà 24 ans que
Impaled Nazarene roule sa tête de bouc dans le milieu du métal extrême, avec, et il faut le signaler car c'est assez rare, une fidélité indéfectible à son label d'origine qui est
Osmose Productions. L'exploit est d'autant plus louable que les fous furieux finlandais sont parmi les combos les plus radicaux et conservateurs du circuit, toujours mené d'une main de maître par Mika Luttinen, seul membre originel d'
Impaled Nazarene.
Après un "
Manifest" poussif, qui faisait suite au trop "gentillet" "
Pro Patria Finlandia",
Impaled Nazarene se remit dans le droit chemin en 2010 avec "
Road to octagon", bien plus concis et revenant au "nuclear metal" sans concession, si cher au père Mika, mais amputé d'un guitarsite avec le départ de Jarno Antilla. Quatre années après la sortie de ce dernier, soit la plus longue attente discographique du groupe, le Nazaréen empalé publie sa douzième livraison intitulée "
Vigorous and Liberating Death", toujours produit au studio
Fungus par Max Kostermaa et, dont l'artwork est illustré par Taneli Jarva (ex-
Impaled Nazarene) qui est aussi un artiste tatoueur émérite.
Quinze secondes de silence et l'explosion sonore débute par un cri dément de Mika Luttinen qui semble, une fois de plus, prêt à vomir toute sa haine. Le style propre (façon de parler) au groupe est bien présent, ça tabasse à tous les étages, les dents volent de partout, le groupe, qui devient un vieux de la vieille, ne s'est aucunement assagi, loin de là. Tous les morceaux sont du même caveau, hormis "Flaming sword of satan" et la seconde partie de "Hostis humani genesis", très lourde et malsaine, magnifié par un hurlement démoniaque et complètement possédé de ce bougre de Mika, concluant ainsi de fort belle manière ce disque.
Loin d'être propre, le son de l'opus est suffisamment sale (mais assez clair), pour mettre en avant la crasse "punk" qui habite la musique du combo, accroissant ainsi le côté malsain et méchant de la chose, éloignant "
Vigorous and Liberating Death" des albums comme "
Manifest", "
Pro Patria Finlandia" ou encore "
Rapture" et "Absence of war doesn't mean peace". Mais, ne nous y trompons pas, même si la musique du quatuor est empreinte d'un feeling "punk" très prononcé, Mika Luttinen ne partage aucunement son idéologie, conservatisme oblige. L'artwork est également en parfaite adéquation avec les compositions du groupe, le contenant reflétant bien le contenu.
Appliquant sa recette à la lettre avec, comme toujours des morceaux en finnois, des titres mélangeant diverses influences comme le "death", le "black" et le "punk",
Impaled Nazarene opère cependant une évolution (certes légère) dans les thèmes abordés sur "
Vigorous and Liberating Death". En effet, le propos ne tourne plus quasiment essentiellement autour des religions, d'ailleurs, fait exceptionnel, "
Vigorous and Liberating Death" est le seul album du groupe où le mot "goat" n'est pas présent, le message développé traite également de politique, de société et de tous les maux qui gangrènent l'humanité.
Même si ce skeud est un excellent brise nuque, il comporte néanmoins une grosse faute de goût avec le titre "Flaming sword of satan", qui aurait pu figurer sur "
Manifest" tant celui-ci est fade et sans intérêt. De plus, placé en début d'album, il casse complètement la dynamique mise en place par "
King reborn".
Au final,
Impaled Nazarene fait du
Impaled Nazarene, une musique directe, concise et sans concession, qui frappe là où ça fait mal en laissant des traces indélébiles, tant l'impact de leur "nuclear metal" est fort. "
Vigorous and Liberating Death" reprend les choses là où "
Road to octagon les avaient laissé se plaçant même dans le haut de la discographie du groupe, sans pour autant pouvoir concurrencer "Ugra karma" ou "Suomi perkele Finland" qui sont, selon moi, intouchables. Même si la Bête commence à prendre de l'âge, elle reste vigoureuse, libère la mort où elle passe et, au vu de son énergie, ce n'est prêt de s'arrêter.
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