Cet album aura eu le double impact de lancer
Edguy sur la scène européenne (puis la confirmation avec l’aujourd’hui culte "
Theater of Salvation" l’année suivante) mais également de catapulter AFM Records, encore relégué au label de second rang, réduit à produire tant bien que mal les groupes locaux. Ils admettent aujourd’hui que
Destruction,
Doro, Theatre of
Tragedy et autres
Annihilator ne seraient probablement pas chez eux sans ce fameux "
Vain Glory Opera", testament unique et joyau absolu de leur période speed symphonique pour ceux qui pensent qu’il ne s’agit pas de son successeur.
Car il faut avouer qu’écouter ce disque après "
Kingdom of Madness", c’est comme s’installer dans une voiture de sport après une ballade en Renault, il n’y a aucune comparaison possible. Tout est meilleur de plusieurs crans au dessus : le son, l’interprétation, les arrangements, la technique, la composition ! Je vous dis, tout!
Ce qui frappe d’entrée de jeu sur la magnifique introduction orchestrale tout en chœurs, c’est ce son incroyablement puissant et gras. La précision n’est pas forcement au rendez-vous comme sur les derniers efforts des Allemands mais la production a des couilles en acier trempé, ça se sent et ça s’entend. "Until We Rise
Again" défonce tout sur son passage, le chant de Tobias, quoique encore un peu approximatif, est incisif mais divinement beau (le
Michael Kiske des temps modernes !!), la batterie presque sur-mixée n’épargne rien ni personne et les gratteux, Jens et Dirk, s’amusent comme des petits fous sur ce solo démentiel en quatre parties. Exagérément heavy, ce morceau nous introduit avec bonheur dans le monde d’
Edguy.
La musique, que l’on pourrait comparer à un
Helloween qui aurait rencontré Queen, Iron Maiden ou
Blind Guardian lors d’une étreinte furtive, se veut puissante sans jamais mettre de côté la mélodie. De plus, "
Vain Glory Opera" reste à ce jour l’album le plus orchestral du combo, et sa puissance émotionnelle, même si elle reste relativement sur jouée (la jeunesse faisant que Tobias ne prend pas encore autant aux tripes sur les ballades et les mid-tempo que sur ses dernières réalisations !), ne laisse pas indifférent.
Rien que l’intro tout en puissance de "How Many Miles" fait vibrer chaque parcelle de notre corps, mélangeant allègrement claviers divins et riffs ultra mélodiques, pour nous emmener sur un refrain plus lent et hymnique. Extraordinaire.
"
Out of Control" se présentera comme la meilleure compo de Tobias Sammet pendant un bon bout de temps, gagnant une ampleur encore supplémentaire en live (sa version sur le
Burning Down the Opera-
Live est simplement démentielle). Une intro symphonique laissant place à des guitares sifflantes et épaisses, un rythme moyen pour faire ressortir la puissance pure de ce morceau, pour créer une nouvelle fois un refrain unique, majestueux et splendide. Le solo, divisé en trois parties (un question-réponse virtuose allant de plus en plus vite !), laisse ensuite la parole à Hansi Kürsch (
Blind Guardian) dans un break époustouflant de grandeur où l’ombre de Freddy Mercury plane plus que jamais sur le frontman du plus célèbre groupe de "Tolkien metal". Un délice, riche et démesuré, traitant du pouvoir et de la manipulation des dictateurs.
Mais ce n’est pas tout. Tous les morceaux mériteraient une description détaillée tant ils sont riches et variés. Puis-je ne pas évoquer le fabuleux et culte "
Vain Glory Opera" ? L’intro aux trompettes résonne à chaque concert comme l’instant privilégié d’un moment clé de l’histoire du groupe. Le solo au tapping est une merveille (le solo de "Fairytale" est également non négligeable).
Avec le recul, on pourra noter quelques défauts mais le plaisir reste de toutes façons présent, aucun doute. Et si "Scarlet
Rose" n’est pas leur plus éclatante ballade, la jolie "Tomorrow" relève le niveau avec son ambiance uniquement symphonique. "Walk on Fighting" prouvera également que Tobias a toujours plus ou moins flirté avec le hard rock, mais (comme il l’explique aujourd’hui), la production power metal ne permettait pas de s’en rendre vraiment compte, surtout sur cet opus où la griffe de
Timo Tolkki se fait réellement ressentir (puissance des grattes et épaisseur de la section rythmique, au détriment de la précision !), le quintet ayant toujours enregistré lui-même ses albums jusqu’à "
Rocket Ride".
Le hargneux et (très) agressif "
No More Foolin’" terminera d’achever un public à la merci d’
Edguy depuis la première seconde, un morceau au riff des plus tranchants dévoilant la face la plus métallique de Tobias& Cie.
Un disque important, lyrique et enchanteur qui s’écoute aujourd’hui avec une certaine nostalgie où l’innocence du groupe leur permettait encore quelques escapades actuellement décriées.
Un must, un classique, un chef d’œuvre.
Ben, de Accept je ne connais que Metalheart. Et c'est vrai que la voix rocailleuse y est pour beaucoup...
Evidemment que Edguy est heavy sur cet album, mais c'est juste le terme "exagérément" qui est... Exageré je trouve :P
Sinon tu peux corriger tes fautes en editant;)
2e album seulement et déja un petit bijou de Heavy, Speed Metal ( Appellez ca comme vous voulez )
18/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire