Theater of Salvation

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17/20
Nom du groupe Edguy
Nom de l'album Theater of Salvation
Type Album
Date de parution 01 Fevrier 1999
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album371

Tracklist

1.
 The Healing Vision
 01:11
2.
 Babylon
 06:10
3.
 The Headless Game
 05:31
4.
 Land of the Miracle
 06:32
5.
 Wake Up the King
 05:43
6.
 Falling Down
 04:36
7.
 Arrows Fly
 05:03
8.
 Holy Shadows
 04:30
9.
 Another Time
 04:07
10.
 The Unbeliever
 05:47
11.
 Theater of Salvation
 12:25

Bonus
12.
 For a Trace of Life (Japanese Release)
 
13.
 Walk on Fighting (Live) (Japanese Release)
 
14.
 Fairytale (Live) v
 

Durée totale : 01:01:35

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Edguy


Chronique @ Eternalis

25 Janvier 2009
1999 : un jeune groupe décide de mettre définitivement le monde à ses pieds. Edguy, originaire de Fulda, petite bourgade allemande, ayant grandi avec les mythiques Helloween, Gamma Ray et autres Blind Guardian passe à la vitesse supérieure pour aller au moins aussi haut que leurs illustres prédécesseurs.

Suite à un "Vain Glory Opera" hautement mélodique et symphonique, très puissant et heavy ayant fait rapidement parler de lui, la bande à Tobias Sammet (qui a abandonné la basse au profit de Tobias Exxel pour se focaliser sur le chant et les claviers) met le feu aux poudres et se catapulte littéralement vers des sommets d’où personne ne sera plus capable de les déloger avec ce "Theater of Salvation" culte, symbole unique et nostalgique de la grandeur et la démesure speed dont Tobias et Jens Ludwig (guitare, qui composait également beaucoup aux débuts du groupe) étaient alors férus.
Un metal très mélodique, enthousiaste, touché par le doigt divin (que de beauté !) et surtout par le génie créatif que la jeunesse ne peut encore totalement contrôler, apportant ce surplus de spontanéité faisant toujours défaut par la suite.

Dès l’intro grandiloquente au piano et aux chœurs de "The Healing Vision", on rentre de plein pied dans un album beau, gracieux et magique, avant de se prendre une baffe sévèrement méchante avec un "Babylon" indispensable des concerts encore dix ans après sa sortie. Ultra speed (mon dieu que Félix est bon, des roulements de fou, simplement !), un chanteur s’inscrivant en fils spirituel de Michael Kiske, possédant puissance, coffre et voix aiguë ainsi que des riffs souvent simples mais incroyablement inspirés. Toujours l’accélération au bon moment, le break là où on ne s’y attend pas (celui de "Babylon" est une perle), des refrains qui rentrent dans notre crâne pour ne jamais en ressortir (la spécialité de Toby !) et des solos très mélodiques mais jouissifs.
La dernière note de ce morceau d’ouverture de Tobias restera dans les annales du groupe, une performance incroyable en termes de technique.

"Theater of Salvation" est un nid de tubes en puissance, taillés pour la scène et les stades. "The Headless Game" représente probablement le meilleur hymne des Teutons. Un riff d’ouverture inégalable (et parfaitement identifiable), un refrain repris en chœur indispensable et assimilable, une batterie changeant sans cesse de rythme, deux parties solos splendides. Un tube en puissance je vous dis, un hymne de heavy metal. Le son met d’ailleurs parfaitement en valeur les nombreux éléments de la musique, très clair et puissant, sans tomber dans le brouillon comme ce fut le cas sur les albums précédents. Les abondantes orchestrations sont parfaitement audibles et la clarté du son renforce indéniablement la puissance globale, n’ayant pas pris une ride en dix ans (comparé à celle de "Mandrake" je trouve !).
Ecoutez la ballade "Land Of The Miracle" et sa fin en canon et vous comprendrez. Une multitude de pistes de chant se chevauchant dans une symphonie emphatique sans jamais qu’il y en ait trop pour nos oreilles touchées par tant de sensibilité et de musicalité (la ligne de piano est magnifique !).

Outre les autres tueries speed présentes ("Wake Up The King", "Falling Down", le démentiel "The Unbeliever"), il faut évoquer "Holy Shadows", un des premiers titres hard rock d’Edguy, mais mixé d’une manière heavy (ils n’avaient pas encore les moyens de prendre le temps de mixer les morceaux indépendamment !), au gros refrain mais à la simplicité plus marquée. En revanche, "Arrows Fly" marque par son intro moderne, digne d’un Maiden typique des grands jours (époque "Powerslave" ou "Somewhere In Time"), son tempo une nouvelle fois élevé mais également pour son refrain plus original et moins évident, une petite marque de créativité en plus.
Car, il faut avouer, en toute honnêteté, que Edguy était alors largement au-dessus de la masse true metal qui lui aura tout de même permis d’exploser. Que ce soit Hammerfall, Sonata Artica ou Iron Savior, Edguy se distinguait par un talent accru et une ambition musicale inégalée (Hammerfall n’a presque jamais évolué en quinze ans, toujours la même recette…).

A l’écoute du majestueux titre donnant son nom à l’album, long de près de treize minutes, on remarque que Edguy passait vraiment très près de l’exploit artistique.
S’ouvrant sur un chœur religieux donnant le sentiment d’appartenir à une messe, les orchestrations deviennent très vite la base de ce titre à tiroirs d’une richesse exemplaire. De plus, si l’on peut penser que de nombreux choristes soient venus épauler Tobias en studio, il n’en est rien. C’est uniquement lui qui, en superposant des dizaines et des dizaines de pistes de chant sensiblement décalées, provoque cette puissance et cette atmosphère grandiose. Et puis, parvenir à pondre un refrain si chantant et reconnaissable dans une si longue chanson tient du miracle, un peu comme Nightwish qui, s’ils avaient explosé plus tôt, n’auraient pas manqué de devenir pour beaucoup la référence d’Edguy tant la musique semble sur la même longueur d’onde, flirtant presque avec l'opéra (sur ce titre en tout cas).
Divisée en plusieurs parties, cette ode au metal dans ce qu’il a de plus beau et de plus noble côtoie autant le speed que le mid, notamment sur le premier break (5min40 !) angélique et solennel, une œuvre d’art ! Avant de s’accélérer et de retrouver un humour caractéristique malgré des paroles plus engagées que d’habitude ("Heaven can wait ! NOW I'm living ! Heaven can wait forevermore. Heaven can wait ! I am to live like I want to also before I'll die") concernant la liberté d’expression et l’influence de la religion sur nos actes, en témoigne paradoxalement la forte ambiance religieuse du morceau.
Une merveille qui ne semble jamais finir, repartant sans cesse sur de nouvelles bases alors que l’on croit voir venir la fin. Magique.

Je n’en dirais pas plus sur ce morceau, c’est déjà peut-être trop… Un album marquant donc l’apogée speed d’Edguy, le symbole d’une jeunesse et d’une fougue à jamais disparues (avec ses qualités et ses défauts) avant que les rythmes ne deviennent plus lourds et heavy sur la réédition de "The Savage Poetry" et "Mandrake". Un indispensable du style… Tout est dit !

...

6 Commentaires

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Eternalis - 01 Fevrier 2009: Merci beaucoup!
dark_omens - 26 Janvier 2010: Un excellent album, même si; à titre personnel, j'ai une légère préférence pour son prédécesseur. Sans doute parce que c'est avec ce VGO que j'ai découvert le groupe, et que je suis devenu un inconditionnel, à l'époque, de ce groupe. Faut dire, aussi, qu'ayant écouté plus que de raison ce VGO, j'ai, forcément, été moins surpris par ce TOS, d'où, peut-être, aussi, ma préférence.
Vink - 07 Mai 2013: Exellente chronique, tout simplement l'album ultime du groupe !!!
angus107 - 14 Novembre 2023:

Excellent album de power mélodique, ce n'est pas celui qui me fera connaitre Edguy, c'est Mandrake.

Je préfère d'un rien le précédent mais j'adore 2 morceaux sur cet album: The Unbeliever que n'aurait pas renié Maiden et l'épique Theater of Salvation.

17/20

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Chronique @ dark_omens

02 Octobre 2014

Edguy n’a pas du talent, il est le talent...

L’œuvre artistiquement exemplaire unanimement saluée par un auditoire quelque peu confidentiel, microcosme essentiellement germanique, que constituait Vain Glory Opera ne provoqua, en dehors de ce cercle restreint, dans un premier temps, que d’infimes soubresauts. Pourtant, certains acteurs influents de l’entreprise commerciale culturelle, conscients du potentiel énorme d'Edguy, attisèrent, à grands renforts médiatiques, la convoitise d’un marché avide. Œuvrant pour offrir à Tobias Sammet et à ses comparses une consécration méritée, ils mirent en place une véritable stratégie réfléchie dont le seul but fut de créer une impatience, une curiosité et une envie à leurs égards. De telle sorte que lorsque ce Theater of Salvation vint au monde, il fut accueilli comme l’avènement promis d’un renouveau de la scène.

L’enjeu tétanisant et les périls menaçants auraient pu conduire un Edguy, encore un peu immature, vers les abîmes de la décadence et de l’oubli, pour peu que cette nouvelle œuvre ne tienne pas totalement toutes les promesses entrevues dans son excellent prédécesseur. Cette crainte ne peut être pleinement fondée, connaissant les immenses qualités de ce groupe si talentueux.

Démenties dès les premières mesures d’un Babylon nerveux et rapides, les inquiétudes s’envolent. Le ressenti de l’auditeur s’ouvre alors à un plaisir infini. Le titre développant une puissance et une grandiloquence superbes, offre, déjà, toute la virtuosité d’un Edguy au sommet de son art. L’esprit qui hantait admirablement Vain Glory Opera est bien présent, mais prend ici une dimension divine supplémentaire. Plus solennel, plus raffiné, il offre la richesse de ces constructions subtiles où Tobias Sammet confirme son immense talent de compositeur. Véritable signature, les refrains de ce titre sont remarquables. Poursuivant sur ce chemin d’une grandeur délicieuse, les Allemands nous offrent les ravissements de morceaux essentiellement prompts où l’énergie et l’emphase déclamatoire s’unissent dans un spectacle divin. Rarement l’adjectif « symphonique » aura pris aspect aussi juste et jouissif. Ainsi Wake Up the King ou encore Arrows Fly nous entraînent, admirablement, vers des cimes sublimes. Pourtant si Edguy resplendit dans l’exercice de la rapidité efficace, il sait, aussi, donner une réelle profondeur à son propos en y intégrant les nuances savoureuses d’éléments, de rythmes, d’idées fructueuses. Cet enrichissement serait impossible sans les immenses aptitudes et qualités de ces musiciens. Ainsi, en écoutant, par exemple, l’excellent Holy Shadows on goûte, avec bonheur, aux grandes capacités, d’un Félix Bohnke donnant tout le relief nécessaire à ces refrains à l’aide de sa partition de grosses caisses. Evoquons encore ces chorus redoutablement efficaces, et communicatifs, qui parsèment ce Theater of Salvation. Parlons de ces claviers et pianos qui illuminent incontestablement cette œuvre. Conversons sur ces guitares aux riffs et aux mélodies délectables. Devisons de ces chœurs amples, à la technique de superposition des voix particulières, qui donnent une saveur déclamatoire tout à fait unique à cet album. Et il y aurait encore tant à dire…

L’insolent talent de ces cinq artistes éclaire véritablement cette œuvre édifiante. Tant et si bien qu’il s’avère extraordinairement ardu de trouver quelconque défaut à ces titres, et, en considérant leurs exceptionnelles qualités, et en dehors du fait qu’ils furent composés à un moment propice où les prémisses d’une attente du renouveau de ce genre de Metal se faisaient sentir, il n’est pas étonnant qu’Edguy devint l’artisan le plus actif, et le plus doué, du regain de créativité de la scène Power Metal.

Au final, Theater of Salvation est simplement un album essentiel. Transcendant admirablement le Power Metal symphonico-mélodique, Edguy rappelle, superbement, au monde entier, que l’Allemagne fut, en quelque sorte, l’instigatrice de ce genre. Et si ce pays apparaît, alors, comme incapable, emprisonné dans sa rigueur, de le révolutionner au point de donner naissance à un nouveau genre, certains de ses artistes, les plus virtuoses, sont toujours experts pour en redéfinir, sans bouleversements et dans les limites symptomatiques, les codes.

Edguy n’a pas du talent, il est le talent.

4 Commentaires

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seppuku - 03 Octobre 2014: Très belle conclusion (et chronique) :)
morgothduverdon - 04 Octobre 2014: Une chronique à la hauteur de l'album. Quelle claque j'ai pris quand je l'ai découvert… Parmi les premiers albums de Metal que j'ai écouté lui aussi (j'ai cela dit connu Mandrake avant, il me semble). Il reste très très bien placé dans le classement ce jour. Quant à la discographie de Edguy, je me demande si pour moi il ne s'agit pas leur meilleur album, avec Hellfire Club (j'ai failli dire Mysteria, lapsus, avant sa sortie, ils pensaient appeler l'album ainsi, j'avais lu ça dans un Rock Hard, ou Hard n Heavy je ne sais plus, 36-15 la vie du verdon on s'en fout.FReluquet). Franchement, même si je ne partage pas cet avis, je comprends que tu ait pu te sentir déçu voire trahi par Tinnitus Sanctum. Étant donné que tu connais ce groupe depuis leurs débuts.
Deloth - 04 Octobre 2014: Pareil que Morgoth, pour moi il s'agit de leur meilleur album, absolument rien à jeter sur cet album !
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