Je décide de me coller à la chronique de ce monument, souvent décrié et pas assez apprécié à mon goût... Certains fans de la première heure, déçus par cet album car le côté Black est davantage présent, trop sombre, pas assez dans la veine
Finntroll depuis le départ de Wilska (remplacé par l'excellent Matthias Lillmåns), le côté "umpa-umpa" et festif perdant de son intensité, favorisant une musique plus glaciale, martiale, d'une vision peut-être trop pessimiste pour un groupe qui nous faisait danser la gigue sur un
Jaktens Tid ou autre
Trollhammaren...
Et bien, je souhaite dire que NON !!
Finntroll ne devient pas plus sombre mais au contraire nous gratifie d'une évolution on ne peut plus logique tout en respectant leur signature déjà tellement caractéristique d'un style en constante évolution dont eux seuls ont le secret. Mais je souhaite répondre à cette indicible question : pourquoi dit-on que cet album est plus "noir" que les précédents ? Ok, plusieurs écoutes de cette merveille sont à prévoir, j'ai été moi-même le premier surpris à la toute première écoute me posant diverses questions, mêlant la déception, l'interrogation, l'excitation et le désir de comprendre certaines atmosphères pourtant tellement bien mises en avant... Effectivement, un côté beaucoup plus froid, à cause tout simplement du son et du mixage, je m'explique, les guitares ont une distorsion plus grasse, et surtout plus compacte, un peu comme si le marteau de
Thor voulait vous écraser et vous pulvériser d'un seul bloc... Un mixage bien chargé en basses (entendez par là la fréquence, pas l'instrument) qui ne manque pas parfois de faire grésiller un tantinet vos enceintes et masquer le tout sous un énorme brouhaha (début de Sång par exemple), là est le seul, à mon sens, bémol de
Ur Jordens Djup.
Si nous faisons fi de ce détail de mixage, on se rend compte que tous les ingrédients de la cuisine
Finntroll sont bien présents, les atmosphères festives et dansantes à vous faire décrocher les cervicales et entamer des mouvements étranges qui feront appeler les hommes en blanc par votre famille (En Mäktig Här / Korpens
Saga), les riffs et ambiances mystiques à se précipiter sur toute légende scandinave (Nedgång / Sång / Ur Djupet) ou encore des morceaux plus noirs, plus emblématiques d'une histoire tragique où des cadavres d'une guerre passée s'empilent par tas entiers, le calme après la bataille sanglante et la réflexion profonde qui s'en suit (Kvällning)... Ok, c'est peut-être un peu tiré par les cheveux mais c'est ce que je ressens et m'imagine à l'écoute des 11 morceaux qui tapissent cette merveille.
En conclusion, certes, plusieurs écoutes sont nécessaires afin de capter toutes les subtilités de
Ur Jordens Djup. Je vous le dis en toute sincérité, ne fixez aucun avis en une seule écoute, vous ne comprendrez pas la finesse que
Finntroll a glissé dans cette perle, mais une fois l'exercice fait, vous serez en mesure d'apprécier chaque minute de chaque chanson tant les richesses sont énormes, imperceptibles et sauront sans aucun doute vous séduire. Car, je vous assure que tous les éléments qui vous ont fait adorer
Midnattens Widunder,
Jaktens Tid ou
Nattfödd sont bel et bien présents, masqués certes sous un son plus étouffé.
Une nouvelle perle dans le palmarès
Finntroll qui reste une référence, à conseiller vivement !!
17/20
C'est personnellement mon préféré, je ne lui trouve pas de piste faible.
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