Tambourins, coups sourds, atmosphère planante, cor qui résonne...Bon, il ne s'agit que du batteur et du claviériste de
Finntroll qui s'échauffent, mais pour le coup, c'est plutôt réussi.
Avec "
Jaktens Tid",
Finntroll créé son propre style, son Black
Metal Folko-Epique, et commence doucement à percer (si ce n'était pas déjà le cas avec "
Midnattens Widunder") dans le
Metal Finlandais.
Si les derniers émois des hommes primitifs sonnent de plus en plus Folk, leurs premiers essais, tels que cet album, sont plus épiques.
Et dès l'intro, l'auditeur passionné s'en rend compte ! Comme décrit précédemment, "
Krig" est un départ à la guerre : cors et tambours nous plongent directement dans l'ambiance. Après, on peut trouver que ça s'éternise, on a plutôt hâte d'écouter les combats déroulés.
Tout vient à point à qui sait attendre : "Födosagan" déboule enfin, et dès le premier titre, on sent un désir de
Finntroll de faire une musique assez hétérogène. Cette chanson oscille entre Folk et Black Epique, et contient même un break instrumental et doux, représentant l'esprit général avec brio.
"Slaget vid Blödslav" exploite plutôt le côté Folk du groupe : pour les fans du dernier album, elle est plus dans la veine de la chanson "Eliytres". Le côté épique est balayé pour un son accordéonique, mais pas encore assez motivant pour monter sur la table !
Le morceau suivant est dans la continuité de son prédecesseur : plutôt Folk, mais peu enjoué, "Skogens Hämnd" ne marque pas les esprits.
Ah, mais qu'à cela ne tienne, "
Jaktens Tid" est parfaite ! Une intro avec une voix difficilement définissable, faisant penser à un sorcier psalmodiant des prières (avec un peu d'imagination) , que l'on retrouve un peu dans un titre du "
Voice of Wilderness" de
Korpiklaani, puis une chanson bien saccadée, le chant parfait pour remotiver les troupes fatiguées !
Petit interlude sympathique que ce "Bakom Varje Funa" ; légèrement inutile, mais plutôt original. Il figurerait dans la bataille comme l'arrivée d'une fée ou d'un lutin aux pouvoirs magiques, nous renvoyant dans une sombre forêt où festoient les
Korrigans.
"Kitteldags" correspond à l'arrivée des troupes ennemies : le refrain est une imitation d'un orque ivre faisant ses gargarismes quotidiens qu'on a plaisir à chanter (quand on y arrive), avec le coup de main de la bière.
Avec "Krigsmjöd", la bataille continue de plus belle, des cors au son grave sonnant le retour au combat de nos chères troupes finntrolliennes ! A ce niveau du CD, on reste dans le domaine Folk-Epique ramenant à une guerre contre les affreux Orques !
"VargTimmen" commence par un chant funèbre. Fin des festivités, hommage aux soldats morts ? Diantre non ! Le groupe primitif a encore de l'énergie à revendre, et les notes Folk pleuvent en veux-tu en voilà tout comme sur les autres titres.
"Kyrkovisan" n'est qu'un autre interlude, pourtant, il est extrêmement jouissif. Tout d'abord, une voix s'élève sur les Champs du Pelennor (LSDA, quand tu nous tiens...), parlant en latin de choses et d'autres (à noter le mot "satani") sur fond d'orgue, puis subitement coupé par un bruit inhumain (le chanteur s'essayant à la langue des trolls ?) et par un bordel sonore : blast, hurlements, il y a dans chacun des albums ce genre de petite coupure brutale, pour notre plus grand plaisir !
Là où on se rapproche le plus du Seigneur des Anneaux, c'est sur la fin du CD, car, comme dans le film, les combats s'éternisent et donc la musique épique/folk typique de la guerre d'héroïc-fantasy aussi. Avec "Den Hornkronte Konungen (
Rivfaders Tron)", la fatigue se fait ressentir dans les rangs, et l'originalité manque.
Pour fermer la bataille, un lent et long morceau se détachant de l'album par son côté nostalgique nous chatouille les tympans. Il n'en faut pas plus pour lasser le soldat fatigué, avec "Aldhissla", le bièreux ivre remue son briquet, les yeux pochés et l'esprit en déroute.
Et histoire de finir l'album dans le plus pur esprit ambiant, une intro très planante que l'on pourrait qualifier de "Brise soufflant sur le champ de bataille habité par la mort". Une belle bataille, sans survivants.
Sans survivants, en êtes-vous bien sûr ? Eh bien nan ! En guise de "Hidden
Track", on peut imaginer les troupes finntrolliennes ayant gagné la guerre et fêtant leur victoire autour d'une bière, dansant joyeusement sur les tables de leur auberge (Non, je ne décris pas une vidéo).
En bref, comme vous avez pu le remarquer, cet album est un roman épique audio, qui suscite l'imaginaire du lecteur plus qu'il ne lui fait apprécier la musique (bon, j'exagère un peu). Certains airs reviennent souvent, malheureusement, et il est dur aux premières écoutes de mettre un titre à chaque chanson (le fait que ces titres soient en suédois n'aide pas vraiment, d'ailleurs). Une étape obligatoire pour tout fan de
Finntroll que ce petit bijou guerrier, alors, toi qui aimes l'accordéon et la bière, saisis-toi d'une choppe et TROLLFOLK GE !
Mais rassure-toi depuis que j'ai écrit cette chronique je me suis renseigné (vraiment succintement soit) sur le chamanisme saame, je sais ce que c'est le Joik (et je sais prononcer) et au risque d'avoir l'air de me la raconter :D Je préciserai que les saames ne sont pas scandinaves, tout comme les finnois qui comme tu le sais probablement font partie de la branche isolée des langues et cultures finno-ougriennes...
Après je comprends bien que face à la jeunesse d'aujourd'hui la Finlande soit immanquablement rattachée à la Scandinavie, alors au lieu de me la péter je ne t'en tiendrai pas rigueur :D
J'avais lu que ce chant Shamanique était perpétré par le chanteur de Korpiklaani lui-même !
Et pour info, "Finnois" c'est la langue, les habitants sont les "Finlandais".
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