Finntroll nous avait laissé il y a trois ans avec un "
Ur Jordens Djup" majestueux sur lequel les avis étaient pourtant très partagés. L’album montrait une orientation plus sombre, plus black que par le passé, offrant quelques pistes mémorables telles que Korpens
Saga, Slagbroder, Ormhäxan, et une intro magnifique.
Mais beaucoup ne retinrent malheureusement que En Mäktig Här, la piste la plus folk, mais pourtant la moins bonne de l'album.
Beaucoup se demanderont alors si "
Nifelvind" est moins bien ou plus réussi que "
Ur Jordens Djup" ?
Ce qui est certain c’est que
Finntroll évolue encore une fois, développant un univers de plus en plus sombre.
Pour ce sixième album, mon sentiment est que les finlandais semblent ne pas savoir sur quel pied danser. L’album marque non pas une rupture mais plutôt un mélange de tous les albums passés (un peu comme si on avait mis tous les albums précédents dans un mixer et qu’on avait attendu qu’il en sorte quelque chose), et je trouve le résultat plutôt foireux.
L’ouverture se fait comme à l'accoutumé par une petite intro, plus épique, mais qui ne casse pas des briques non plus! Se côté épique sera d'ailleurs assez présent sur tout l'album. S’en suit Solsagan, le titre de promo (donc surement le meilleur?), une bonne piste de black folklorique, avec un rythme beaucoup plus rapide que dans leurs compositions précédentes. Ce titre est réellement taillé pour être joué en live, même si il n'est à mon sens pas le meilleur. Le titre suivant, Den Frusna Munnen fait partie de ceux que je trouve inachevés, trop brouillons et qui au final ne reste pas en tête. Ett Norrskensdåd marque le retour de
Finntroll dans un métal folklorique, mais un "retour" qui à quelque chose de novateur. En effet on sent à l’écoute de cette piste que
Finntroll continue ses expérimentations superbes, comme c’était le cas il y a bientôt dix ans avec
Jaktens Tid, ouvrant ainsi de nouveaux horizons musicaux que les autres groupes de folk se contenteront de recopier.
I Trädens Sang est, à la manière de Den Frusna Munnen, une piste beaucoup plus black que le reste de l’album, rythme plus rapide, guitares saturées, et aucune touche "folklorique". Sans aller jusqu’à dire qu’il faut l’oublier, je pense que cette piste dénote encore une fois du reste de l’album, cassant le rythme.
Tiden Utan Tid et Galgasång apportent leur lots de nouveautés. Le premier est l’un des rares titres, sinon le premier, à mêler chant black et chant clair, le tout soutenu par une ambiance parfois sombre, parfois plus lumineuse, tout en étant harmonieuse. La deuxième, entièrement acoustique, nous replonge pour quelques minutes dans l'ambiance si particulière de
Visor Om Slutet. Animée par une guitare sèche et un banjo, entre autres, c’est typiquement la chanson qu’on chanterait à la nuit tombée autour d’un feu. Un titre réussi.
Mot Skuggornas Värld ainsi que la suivante Under Bergets
Rot sont à mon sens deux pistes qu’il faut clairement oublier. La première pour son début symphonique à la
Nightwish de très mauvais goût et la suivante (qui aurait d'ailleurs dû être, à mon avis, remplacée par Under Dvärgens Fot, sa version acoustique) multiplie les effets de voix et samples kitchissime.
Fornfamnad est une piste bien sympathique lorsqu’on l’écoute, mais qui montre bien ici le problème majeur de l’album, à savoir un début folk, une suite bien black, et une fin burtonienne (digne d’un Batman).. C’est très bon mais ça peut parfois sonner un peu trop disparate.
Enfin, pour le dernier titre les trolls sont de retours, et ils frappent fort ! Dråp est pour le coup un des quatre meilleurs titres! Avec son ambiance beaucoup plus... trollesque, caverneuse, beaucoup plus folk aussi, le titre ferme l'album sur une très bonne note, malheureusement trop rare sur ce Nifevlind!
Ce sixième opus est donc un condensé de toutes les périodes de
Finntroll, on y trouve du folk, du black, et même quelques notes de guitare acoustique. Les vocaux sont quant à eux plutôt réussi même si il y parfois trop d'effet (reverb, etc...) à mon gout. L’album apporte aussi son lot de nouveautés, comme un chant clair beaucoup plus mis en avant, mais malheureusement aussi certaines nouveautés qui tiennent plus de l’erreur comme les guitares parfois trop saturées sur certaines pistes, ou des samples extraterrestres (sur Under Bergets
Rot) du plus mauvais effet.
Au final, malgré quelques bonnes (voir très bonnes) pistes et un retour du folk plus prononcé,
Nifelvind sonne comme un condensé beaucoup trop condensé... de tout ce qui fait
Finntroll! Le résultat est assez indigeste, beaucoup plus difficile à écouté, et donc à apprécié. Mais avec ce changement résolu de direction nous pouvons, malgré tout, peut-être espérer un futur album plus prometteur.
Et puis si ça avait été le cas j'aurais adoré cet album, puisque selon moi MW est excellentissime.
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