Octobre 2014, sortie de Z², album relatant la suite des aventures de l'extraterrestre Ziltoid revenu envahir la planète Terre. Mais l'album commence sérieusement à montrer des limites, voire certaines faiblesses. Ainsi, pour ma part, des parties narrées pas désagréables et même drôles, mais trop nombreuses, donnant l'impression de servir de remplissage. S'y ajoutent des morceaux copiant plus ou moins ceux des œuvres précédentes. Votre illustre serviteur avec plusieurs écoutes et années de recul nécessaires, finira par vite se lasser de ses histoires d'invasion extraterrestre, sur fond de
Metal Progressif barré.
Oublions les histoires d'extraterrestres buveurs de café et revenons en 2016 et au sujet qui nous intéresse, l'album
Transcendence. Celui-ci nous proposera des morceaux plus digestes et assez proche des albums du début de carrière de Devin. Le tout appuyer par des atmosphères orchestrales, mieux travaillées et secondées par un chant plus lyrique de Devin (impérial sur l'étendue de l'opus), tout cela accompagné de chœurs très massifs du genre chorale d'église, qui donneront du relief aux 10 pistes de l'opus. L'artiste limitera ainsi les risques préférant rester dans son propre style.
Pour cet album, Mr Townsend nous proposera des morceaux à l'instrumentation sans failles, dont des solos de guitares plutôt inspirés, privilégiant ainsi la mélodie et le feeling "
Failure", plutôt que la rapidité en mode shredder, en mettant l'accent sur les ambiances, atmosphériques et touches symphoniques.
Quant à la composition du groupe, elle n'aura pas changé d'un Iota depuis Z² (on ne change pas une équipe qui gagne). Autour de
Devin Townsend, guitare, chant et claviers, nous retrouverons Dave Young aux lead guitares et aux claviers, la pieuvre canadienne, Ryan Van Poerderooyen (
Non Human Level, Terror
Syndrome) à la batterie et Brian Wadell à la basse.
Par ailleurs, le maestro s'adjoindra les services du producteur Adam "Nolly" Getgood (
Periphery), dont la notoriété dans le monde du
Metal ne cesse de monter. Celui-ci dotera l'album d'une production moderne et d'un son puissant, et d'un mix qui mettra l'accent sur les arrangements et ambiances des 10 titres. L'artwork et la pochette seront une fois de plus l'œuvre d'Anthony Clarkson, faisant suite à la demande de l'artiste qui voulait une pochette genre peinture à l'imagerie religieuse et spirituelle, représentant La femme aux 12 étoiles (douze tribus de l'apocalypse), avec la lune sous ses pieds, voir aussi l'épouse de L'agneau, on pourrait aussi penser au dieu égyptien Râ pour le soleil , le croissant de lune et l'agneau (symboles de l'Islam), la fleur de lotus hindouiste. Je trouve l'ensemble assez chargé et moyen esthétiquement parlant.
Commençons sans plus attendre la lecture de cet imposant et surprenant
Transcendence. En guise d'introduction, nous aurons droit à une redite du morceau "Truth" présent sur l'album
Infinity (1998), mais dans une version plus mélodieuse que l'original et assez ennuyeuse avec ses répétitifs et inutiles Alléluia. N'aurait-il pas été plus judicieux de nous proposer une nouvelle composition plus percutante, comme par exemple, dans le style d'un "
Depth Charge" à mon sens mieux adapté pour l'introduction d'un album de
Metal Prog, (enfin ça n'est qu'un avis personel).
Les autres morceaux, nous projetteront souvent dans le passé et dans la déjà très imposante discographie du Canadien à commencer par le tribal et groovy "Secret Sciences" proche d'un
Synchestra, puis le doucereux "From the
Heart" avec ses atmosphères lente limite New Age qui s'apparenterait aux compositions de l'album
Ghost. À l'instar du très spirituel voire religieux mid tempo qu'est l'excellent et épique "Higher" long de presque 10 minutes, où le chant de Devin se fait plus dramatique. L'entêtant "Offer Your Light" au refrain répétitif et lassant, pour ma part, sera mis de côté et vite oublié. "From the
Heart" (encore) et son humeur positive et communicative, se trouve être tout à fait dans le thème de sa pochette et titre de l'opus.
Mention spéciale au batteur Ryan Van Poederooyen sur le superbe "
Failure" dont la rythmique Heavy et lourde du genre marteau pilon fait merveille, tout comme le solo de guitare lumineux et inspiré tout en feeling de Dave Young, idem pour "Stars" qui porte bien son nom. Quant à "Stormbeding", il me fera inexorablement penser au "
Triumph" de l'album
Synchestra, avec ses voix doublées et ses guitares répétitives, (qui du point de vue de votre illustre serviteur finit par devenir agaçant).
Nous arrivons en fin d'album avec le trop long "Transdermal Celebration" qui n'est autre qu'une reprise du groupe Rock alternatif Ween, (album Québec paru en 2003). Cette version s'avère assez fidèle à l'originale mais doublée d'une interminable fin: 3: 27 minutes inutiles.
Certains me trouveront peut-être trop dur quant à mon constat et conclusions négatives, mais voyez vous suite à l'étrange non
Metal, Casualities of Cool, j'attendais beaucoup plus (ou trop) de Townsend. Celui-ci prend une nouvelle fois à contre-pied ses fans les plus fidèles en reprenant certaines ambiances d'albums passés pour la plupart. On pensera d'abord aux meilleurs morceaux d'
Ocean Machine,
Terria et
Accelerated Evolution, voir certaines sonorités proche de l'album
Synchestra.
Par ailleurs, le Canadien ne prendra aucun risque. Il préférera jouer sur les atmosphères et le côté émotionnel de son style et chose inhabituelle, occultera pratiquement tout le côté barré du propos, qui pendant plusieurs années fut la marque de fabrique et tout le charme des albums du génie canadien.
Transcendence: un album en demi-teinte, qui pour le fans d'albums tel que Deconstrution, sera assez difficile à apprivoiser, et cela, même après plusieurs écoutes, justifiant ainsi mon absence de note.
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