Accelerated Evolution

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Devin Townsend
Nom de l'album Accelerated Evolution
Type Album
Date de parution 2003
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album163

Tracklist

1. Depth Charge
2. Storm
3. Random Analysis
4. Deadhead
5. Suicide
6. Traveller
7. Away
8. Sunday Afternoon
9. Slow Me Down
Bonustracks (Limited Edition)
10. Locate
11. Echo
12. Assignable

Acheter cet album

 $8.19  6,77 €  15,95 €  £12.89  $20.30  6,74 €  17,98 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Devin Townsend


Chronique @ Eternalis

01 Avril 2010
Le magicien des émotions, prince du ressenti, peintre de l’art et exorciste des anges et démons de l’humanité, Devin Townsend, artiste hors-normes et anticonformiste mais homme simple et déchiré, fit de chaque album un pan de sa vie. Chaque expérience studio, qu’il soit sous le chantre de l’extrême brutalité de Strapping Young Lad ou de ces expérimentations sous son propre nom, se veut un épisode émotionnel vécu de sa vie gravé en musique.
Devin n’a jamais rien calculé…on se souvient de la rage primaire qui habitait l’adolescent lors de la conception des furieux et inhumains "Heavy As a Heavy Really Thing" et "City", de la luminosité d’un "Ocean Machine" et de son antinomie schizophrénique et aliénante que représentait "Infinity", trouble période l’emmenant directement en cellule capitonnée. Puis arriva "Terria"…l’homme semblait apaisé…Il écrivit un disque sur la nature, la Terre sous sa forme la plus noble, belle et pure, à l’inspiration sans limite et l’émotion décuplée par la sensibilité d’un artiste semblant au sommet de son art.

Dans ce schéma relativement serein, la surprise vint de la reformation de Strapping Young Lad pour un troisième opus éponyme, ainsi que la conception en parallèle, dans laquelle Devin avouera y avoir été largement plus concentré, d’un cinquième opus solo : "Accelerated Evolution".
La vision esthétique de l’album se veut d’entrée bien différente de celle de "Terria". Une pochette moderne, un livret loin de l’univers déjanté et dérangé de son homologue, tout semble plus sobre, plus posé et les photos de Devin y dévoile un homme semblant encore plus en paix avec lui-même, visiblement heureux et libéré de ses chaines chaotiques et addictives (pure illusion…). Une nouvelle approche musicale en constante évolution (évolution qui ne se stoppera finalement que le temps d’un plus anecdotique "Synchestra" trois ans plus tard), et certainement l’une dévoilant le spectre le plus large de Devin, passant d’une musique lourde, syncopée et massive à des envolées mélancoliques déchirantes en passant par des encarts presque pop et léger d’un sublime à couper le souffle.

Un morceau comme "Suicide" surprend réellement à la première écoute. Partant d’une base minimaliste, il laisse éclater rapidement une grandeur et une densité commune au canadien dans le spectre sonore, ainsi que des guitares heavy et pesantes, néanmoins jamais dénuées d’une extrême beauté (cette mélodie…). Beauté littéralement sublimée par un refrain angélique, débouchant après un couplet des plus étranges pour offrir une vision stratosphérique du sublime selon Devin. Pourtant quelques peu écorchée, sa voix dégage une telle impression de largeur, de grandeur, d’absolu…oui d’absolu…la grâce simplement…et comment ne pas évoquer l’absolu sans mentionner ce génial et parfait "Deadhead" qui, en huit minutes, offre l’impression de vivre un moment si unique.
On y retrouve le son caractéristique de Devin, ses riffs si particuliers, cette mélancolie exacerbée et si belle, celle clarté, cette pureté désignée sur "Terria" mais toujours cette énorme puissance latente, cachée, prête à bondir, comme le démontre ces accélérations ou ces descentes de toms si intelligentes. Le chant de Devin passe de la complainte à la douleur, de l’apaisement à la colère, sans jamais évoquer la haine. Les nappes de claviers mettent encore un peu plus en avant l’aspect atmosphérique et fabuleusement beau de la composition, plus sublime encore lorsque Devin y hurle sa rage et sa douleur, exposant un paradoxe si magnifique entre ses hurlements et la pureté des arrangements.

Dans une même optique, encore plus purement planante, "Away" se révèlera l’une des compositions les plus aériennes du génie. Dès le premier riff, la première note, cette sensation de nager parmi les astres, de voyager dans un monde céleste, lumineux mais pourtant si déchirant, se fait sentir et implose en vous. Un immense solo parcours ce titre si typique du canadien et pourtant si unique de la scène actuelle…
C’est néanmoins dans ce monde, parcouru de chœurs angéliques et de mélancolie que l’on trouve des morceaux réellement plus lourds, voir dissonants, à l’instar de la composition d’ouverture "Depth Charge", perlant entre agression et passages aériens comme ce refrain dont seul Devin a le secret et la formule magique.
De la même manière, c’est aussi sur ce "Accelerated Evolution" que l’on se retrouve face aux titres les plus pop du canadien, mais finalement si beaux, si travaillés, à mille lieux de l’appellation aujourd’hui péjorative de ce terme. De la mélancolie magnifiée d’un "Sunday Afternoon" (quelles lignes de claviers…), à la magie d’un "Storm" partagé avec des interludes rock plus énervés ou un "Traveller" des plus catchy et savoureux, Devin fait réellement ce qu’il veut toujours avec une empreinte, un brio et une maestria presque insolente.

"Slow Me Down" termine le disque à l’instar du "Stagnant" de Terria, sur un morceau mélodique magique, très accrocheur et pur, comme le premier rayon de soleil d’un hiver semblant définitivement trop long. Le bonheur que l’on peut ressentir à l’écoute de ce titre, de ce riff si clair, du chant si enchanteur du canadien ainsi que ces cassures rythmiques jouissives (avant le premier refrain, démontrant que le nouveau batteur Ryan van Poederooven n’a rien à envier au monstre Gene Hoglan) ne peut que faire afficher un immense sourire sur le visage de l’auditeur, une sensation de plénitude, un réel sentiment de bien-être…presque heureux…oui ce morceau nous rendrait presque heureux à lui tout-seul, le temps de quatre petites minutes.

Alors certes "Accelerated Evolution" ne dispose pas de la cohérence des précédents disques (excepté "Physicist"), et il ne touche pas constamment du doigt le divin…mais il maintien une nouvelle fois l’auditeur sur orbite, montre que Devin est un génie des temps modernes et surtout un magicien des émotions…oui….un magicien…un simple merci vaut finalement bien plus que toutes ces lignes...

3 Commentaires

6 J'aime

Partager
 
blasphemy - 01 Avril 2010: Merci l'ami!Super chronique!Je me retrouve assez bien dedans!

;)
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ bojart

17 Avril 2010
Devin Garrett Townsend est un auteur-compositeur-interprète atypique canadien. Il commença sa carrière dans le métal en 1994 au sein du groupe de thrash technique Strapping Young Lad.Au travers de compositions uniques en leurs genres (écoutez « Alien » et vous comprendrez) et de vocaux monstrueux, les canadiens s’imposèrent comme une alternative originale et inédite en terme de thrash métal.C’est en 1997 que Devin Townsend se lança dans un projet artistique aussi ambitieux que tourmenteur, un groupe éponyme tournant autour de la personnalité et du génie de Devin, une formation de métal progressif qui se nourrira de son créateur jusqu'à le rendre fou après la sortie de « Infinity ». Si « Ocean Machine » est un album apportant une richesse d’émotions dans un univers de sonorité touchant au territoire divin, si « Terria » est une ode, un hymne, une déclaration d’amour envers la Terre et si « Infinity » est une expérience musicale fantastique ayant dépassé, tourmenté, englouti son instigateur, « Accelerated Evolution » représente le début d’un long protocole de guérison pour Devin Townsend. Focus sur le 5é album du génie canadien.

Sorti un an seulement après le sublime et poétique « Terria », « Accelerated Evolution » semble être le second disque de la rémission post « Physicist » , album démentent a souhait. La pochette est sans prétention, avec une cover sobre et un contenu simple : les paroles sont imprimées autour d’un atome se désagrégeant au fil des pages et, à la fin, une photo d’un Devin apaisé en apparence. Sans oublier le clin d’œil aux fans : « And anybody who cares enough to listen. Thanks » De rien Dev’ ! Place à ma chronique de « Accelerated Evolution »

Parlons tout d’abord des thèmes abordés par Devin Townsend dans cet album. Ils sont, dans 90% des cas, personnels et intimes. Devin se raconte, il se confie à nous par des textes simples mais sincères. Bien qu’un morceau comme Random Analysis » permette au canadien de se mettre dans la peau d’un vieux garçon puis d’un célibataire endurci, narrant ainsi l’histoire personnelle de trois individus en trois couplets, « Storm », au contraire, permet à Devin de s’adresser à Tracy Turner, sa femme, et lui expliquer qu’il est rester le même peu importe les problèmes traverse par eux deux, qu’il voulait simplement ressentir son art. De façon cachée, il s’adresse a elle dans Traveller, ou il dit vouloir mettre sa foi retrouvée en Tracy et qu’il y aura toujours une place pour elle dans son cœur fragile. C’est un DT touchant qui s’adresse a nous à travers les 9 chansons de "Accelerated Evolution"

Sur le plan musical, l’album alterne admirablement entre puissance et mélodie. En attestent "Depth Charge", aux vocaux fougueux et à la composition brutale si chère a Devin Townsend, la batterie turbine a fond et les grattes suivent, synchrones. A noter les effets vocaux de bon aloi... "Suicide" et ses riffs ambiants enveloppant Devin et son chant tout en délicatesse lors du couplets et à fleur de nerfs sur le refrain. Une chanson agrémentée d’un pont musical ou la basse s’exprime magnifiquement bien que pris en étau par de doux riffs de guitares (celles de Devin et de Brian Waddell)la batterie mouline fort et juste et son slow avec le solo somptueux du leader du groupe est simplement inouï. Pour finir, mes deux coups de cœur, d’abord, le très aérien "Away" et ce jeu de guitares qui vous emmènent loin, très loin de chez vous. Sept minutes quarante neuf secondes dans un paradis certes artificiel mais non moins ahurissant. L’incroyable solo est accompagne de merveilleuse manière par le doigte magique de Ryan Vanpoederdyen. Et que dire des chœurs? Ils sont séduisants. Pour finir, l’extraordinaire "Deadhead", et sa compo faisant penser aux neiges éternelles des cimes canadiennes, c'est-à-dire enchanteresse et toute droit sortie d’un rêve d’immortalité... ce morceau ne peut s’expliquer. Il se vit! écoutez l’album, vous comprendrez!

Bj

4 Commentaires

3 J'aime

Partager
 
GLADIATOR - 18 Avril 2010: Une chronique ou tu laisses parler tes émotions . Je ne me suis pas assez intéressé à l'oeuvre de ce musicien écorché-vif . Je pourrais bien commencer par cet album...Est-ce le plus "accessible" ? Merci .
enthwane - 19 Avril 2010: Excellente chronique ou l'amour que tu portes à cet album ressort très nettement. Ce n'est cependant par mon préféré de DT.
Morgart - 30 Décembre 2012: Si jamais, la carrière de DT avait déjà commencé avant 1994 avec en tout cas sa participation à un album de Steve Vai en 1993.

Sinon, je vais tenter d'écouter cet album.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire