Addicted

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17/20
Nom du groupe Devin Townsend
Nom de l'album Addicted
Type Album
Date de parution 17 Novembre 2009
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album198

Tracklist

1.
 Addicted!
 
2.
 Universe in a Ball!
 
3.
 Bend It Like Bender!
 
4.
 Supercrush!
 
5.
 Hyperdrive!
 
6.
 Resolve!
 
7.
 Ih-Ah!
 
8.
 The Way Home!
 
9.
 Numbered!
 
10.
 Awake!
 
11.
 Om
 

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Devin Townsend


Chronique @ Eternalis

18 Novembre 2009
« Chaque album est différent, est une matérialisation de ta vie au moment où tu l’enregistres. C’est pour ça que je ne pourrais jamais te dire comment sera l’album suivant. »
Devin Townsend. 2005.

Devin Townsend : génie autant incompris qu’il n’est adoré des originaux, ne sera inéluctablement jamais comme les autres.
Les temps cataclysmiques et cathartiques de Strapping Young Lad sont bien loin, la démence également, mais le talent demeure, inébranlable et insolent sur cet homme qui ne semble pas vieillir. Cet homme qui semble revivre, renaitre et analyser son existence passée à travers cette quadrilogie qui est en train de voir le jour.
Les errements de jeunesse ne sont plus, la vie où Devin s’engouffrait dans un état second pour composer et où, irrémédiablement, il finissait par se faire dépasser par sa propre création, est désormais révolu. Nous sommes loin de la furie pure d’un "Infinity", de la brutalité non canalisée de "Physicist" ou même de la quiétude volontaire de "Terria" ou "Synchestra".

Si "Ki" avait surpris par son approche minimaliste et décharnée, éthérée mais néanmoins très sombre et toujours sous tension, "Addicted" renoue avec l’énergie que Devin décrivait lui-même comme du rock. Car justement, Devin est actuellement en position de décrire l’album suivant, lui qui, dans une créativité luxuriante et inhumaine, composa près de quatre vingt morceaux en quelques mois. Il l’avait prévu, "Addicted" est la suite logique d’"Ocean Machine".
Sans égaler son premier chef d’œuvre sous son nom, cette seconde partie abreuve de qualité et de génie un auditeur qui se demande profondément quand le canadien cessera d’être aussi inspiré.
S’ornant d’un fourreau pour le moins étrange et d’une pochette énigmatique et minimaliste présentant différents crayons, comme pour montrer l’usure du temps, "Addicted" dévoile un livret tout en couleur, positif, juvénile et délicieusement décalé, en total adéquation avec une musique beaucoup plus accessible et le retour de cette production monstrueusement…dense.

Oui, que de densité dans cet album, probablement le mieux produit depuis Alien, œuvrant dans un maximalisme exacerbé à reconstituer des centaines de couches de sonorités très industrielles dans l’esprit. Ayant octroyé une grande dose d’électronique dans sa musique, plaquée sur des riffs directs, sans fioritures et saccadé tout en incorporant des éléments complètement excentriques et décalés, presque expérimentaux, offrant à des structures simples des merveilles d’interprétation ("Universe in a Ball !", "Addicted !", "Awake !", "Numbered !").
Et puis il a y ce chant, ces chants, puisque Devin a expérimenté une dualité vocale quasi continuelle, puisque Anneke Van Giersbergen (Ex-The Gathering) chante sur la majeure partie de l’opus et abreuve les morceaux de ses vocalises spatiales et uniques. Devin a eu l’intelligence de prendre une chanteuse au moins aussi originale que lui pour un résultat qui frôle le divin.

"Addicted" s’ouvre initialement sur deux énormes baffes, marquées du sceau Townsend tout en offrant un visage vraiment positif, puissant mais bon, souriant, dévoilant un plaisir vraiment immense des musiciens, dont on reconnaitra un certain Ryan Van Poederooyen (The Devin Townsend Band) derrière les futs.
Le morceau éponyme débute sur un riff simple, puis la densité sonore emplie l’espace, des effets viennent de partout, et cette première apparition vocale, de Devin, puis Anneke. La puissance dantesque dégagée par le son et la dualité est impressionnante, avant qu’un refrain rageur et hurlé ne vienne tout emporter sur son passage. Un Devin hurlant mais ni haine ni schizophrénie, simplement de la puissance pure et brute, jouissive, avant un break complètement déjanté, déstructuré, nous plongeant dans les méandres d’un univers littéralement explosé mais tellement attirant. "Universe in a Ball !"" nous enfonce encore un peu plus dans cette sphère de puissance et de génie, notamment grâce à la batterie de Ryan, véritable poulpe, à la dimension très industrielle, et à ce refrain une nouvelle fois inspiré par les cieux. Un riff rock simple se voit bouleversé par les vocaux infernaux et incroyablement amples de Devin, recouvrant la totalité de l’espace, qu’il soit naturel ou emplis d’effets déformant. Bouleversant à quel point il parvient à rendre la simplicité à ce point jouissive et unique.

"Addicted" sera plus ou moins à l’image de cette entame presque parfaite dans son genre, sans complexité (quoique…) superflue. "Supercrush !" bouleversera par les vocalises traumatisantes de beauté du canadien, semblant chanter de mieux en mieux, d’une sincérité troublante, chantant des émotions et des images, pour un refrain atmosphérique purement magnifique. Anneke, sur un couplet électronique presque trip hop, démontre toute la complémentarité de leurs âmes artistiques.
Art. Comment rester de marbre face à la splendide "Ih-Ah !", complètement différente des autres ballades du ‘sieur, très rock une nouvelle fois, mais d’une pureté émotionnelle impressionnante, livrant un Devin à nu, cru et vrai, loin des métaphoriques visages qu’il aimait se créer jadis. C’est donc tout naturellement qui offrit son "Hyperdrive !" « Ziltoidéen » à Anneke, pour un résultat certes moins planant et apte au voyage, mais encore plus riche musicalement.

Et pour un "Bend it Like Bender !" est un peu plus décevant, malgré son caractère barré salvateur, qui peine à trouver son souffle sur un refrain néanmoins très intéressant, Devin nous offre en guise de conclusion le magistral "Numbered !" et le magique "Awake !".
Numbered !"", d’abord écrasant (ce riff introducteur typiquement indus’), puis enchanteur grâce aux nappes vocales de l’hollandaise. Constamment ponctué par les sursauts industriels de claviers oppressants et mécaniques, Anneke y réalise sa meilleure performance de l’album, pour un titre dont le break évoque irrésistiblement "Solar Winds", où Devin y décroche inéluctablement les étoiles dans son envolée clair, doublé par des hurlements brutaux et se rapprochant justement beaucoup des révélations de l’extra-terrestre ("Color Your World)".

Quand à "Awake !", elle annonce ce que deviendra "Deconstruction", appelé à devenir selon son créateur son œuvre la plus complexe à ce jour. Tout le long de ses neuf minutes, on ressent une évolution, une montée en puissance, une osmose entre tous ses éléments, la dualité vocale, l’électronique, les riffs lourds et puissants, l’approche martiale. "Awake !" s’impose comme un constat, une conclusion de ce que fut "Addicted" et une ouverture vers ce que sera "Deconstruction" ("Get Up and Deconstruct" chante t-il), tout en gardant l’aspect foncièrement positif et direct de ce second opus.

Certes, "Addicted" ne sera pas le plus original, ni plus complexe, ni le plus beau ou le plus atmosphérique ou brutal, mais il respire une authenticité, une fraicheur, une envie et une force de caractère impressionnante. A travers des schémas musicaux simples, mais démultiplié par le talent de Devin, Addicted est un bonheur immense, direct, qui se capte et se retient en une seule écoute, s’apprend en quelques unes et se déguste à l’infini.

33 Commentaires

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clek - 25 Juin 2010: "Il aurait pu faire un effort sur la pochette .____."
Cette pochette est simpliste mais elle exprime quelque chose, elle a un sens.

Et sinon, très bon album, j'aime car ce qu'il fait ne ressemble à rien d'autre, il a une vraie identité et du talent aussi =)
Caelum - 28 Décembre 2010: Eternalis merci beaucoup (avec un peu de retard, mais je découvre aujourd'hui) pour tes chroniques de Devin !
Elles sont toutes vraiment bien, on sent la passion pour ces oeuvres, et m'ont donné envie d'en découvrir bien plus.
Bravo :)
leatherface - 10 Septembre 2012: je découvre devin townsend vraiment sur le tard. c'est assez fascinant cette impression que j'en ai concernant Anneke van giersbergen , je trouve que son chant colle parfaitement aux grosses guitares , etrangement je préfére l'entendre chanter dans des trucs comme ça que dans sa pop à la mort moi le noeud....voilà c'est tout. ça accentue le côté "spatiale" de la zik de townsend je trouve.
 
Child_Of_Flames - 27 Avril 2021:

Quelle claque lors de sa sortie !!! Je ne me lasse jamais depuis ! Puis j'ai découvert la grande Anneke avec...heart

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Chronique @ Adrahil

28 Avril 2010
Quand Devin Townsend, le magicien du métal par excellence, n'officie pas en tant que Frontman de son monstre canadien Strapping Young Lad, il s'amuse en solo. Ces derniers temps, son nouveau projet solo s'est montré très fertile avec la sortie de Ki en 2009, et ce fameux Addicted la même année, qui est bien parti pour entrer dans le panthéon du métal millésimé 2009 avec le Crack The Skye de Mastodon, entre autres... Mais revenons à l'album. Sans doute le plus positif de toute la carrière de maître Townsend (il suffit de regarder les "!" à la fin de chaque titre !), il voit ce dernier accompagné de l'ex-The Gathering, Anneke Van Giersbergen, pour un résultat très "pop".

L'album démarre en trombe avec un "Addicted" qui annonce bien la couleur : riffs saccadés rehaussés d'effets électroniques fear factory-esques enveloppant magnifiquement les vocalises époustouflantes de ces deux chanteurs hors pairs. Les mélodies, évidentes, sont gravées dans la tête de l'auditeur dès la première écoute.
"Universe In A Ball", Seul titre chanté par Townsend sans Anneke, est un chef d'oeuvre de métal industriel pur et dur, celui de l'album qui rappellera sans doute le plus strapping young lad.
"Bend It Like Bender" très dansant, est l'un des titres les plus originaux et positifs de l'album.
"Supercrush" arrive, et là, on n'en croit pas nos oreilles : ce titre est une explosion sonore à la production énorme, peut-être le plus mémorable de l'album, au refrain divinement chanté par le canadien, qui aboutit en milieu de chanson à une sorte de cacophonie sonore définissant mieux que jamais l'atmosphère si unique de cet album.
Les titres suivants passent plutôt bien sans être mémorables. Soudain surgit une guitare acoustique... Et l'auditeur se prend la grosse surprise de l'album : "Ih-ah", ou comment aimer la pop... une ballade aussi surprenante qu'accrocheuse, et si certains seront rebutés par son côté trop commercial, elle n'en demeure pas moins une réussite.
L'album touche à sa fin... alors que "The Way Home" achève les derniers auditeurs qui n'auraient pas compris qu'on a ici affaire à deux chanteurs exceptionnels, "numbered" et son refrain inoubliable viennent casser la baraque, juste avant que "Awake" ne vienne clore les hostilités en ayant la bonne idée de reprendre le couplet du tout premier morceau de l'album ("hey, you're awake...) et la boucle est bouclée.

Addicted ressort comme un futur classique des années 2000 à ranger au côté des plus grands disques du genre (mutter, city, astro creep 2000...). bref, une fois de plus, Devin Townsend nous a complètement envoûtés. Vivement les deux prochaines déflagrations du Devin Townsend Project attendues pour 2010 !

Note : 18/20

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Eternalis - 29 Avril 2010: Dire que Addicted est un classique des années 2000 me parait bien trop fort...surtout lorsque l'on a composé Terria, Alien ou Ziltoid dans la même période.

Quand à City, il date de 1998 donc sa place n'a rien à faire dans ta liste ;).
Sinon une chro sympa, un peu linéaire tout de même...je suis en revanche d'accord concernant Ih-Ah et la sublime Supercrush...
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