Titans of Creation

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16/20
Nom du groupe Testament
Nom de l'album Titans of Creation
Type Album
Date de parution 03 Avril 2020
Labels Nuclear Blast
Style MusicalThrash Bay Area
Membres possèdant cet album132

Tracklist

1.
 Children of the Next Level
 06:13
2.
 WWII
 04:48
3.
 Dream Deceiver
 04:58
4.
 Night of the Witch
 06:32
5.
 City of Angels
 06:43
6.
 Ishtars Gate
 05:09
7.
 Symptoms
 04:37
8.
 False Prophet
 04:54
9.
 The Healers
 04:23
10.
 Code of Hammurabi
 04:52
11.
 Curse of Osiris
 03:24
12.
 Catacombs
 02:01

Durée totale : 58:34

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Testament


Chronique @ LeMoustre

19 Avril 2020

Practice What You Preached

Revenu sur le devant de la scène depuis 2008 après une première partie de carrière quelque peu collée sur celle de Metallica (à savoir des premiers albums devenus référentiels, puis un ralentissement général du propos musical pas toujours accompagné par la qualité que son statut aurait mérité, malgré une fin des nineties excellente), le groupe d'Oakland a depuis acquis une régularité impressionnante. Un nouvel album tous les 3 ans, 3 ans et demi sous l'égide de son label Nuclear Blast, propulsant chaque nouveau Testament (pardon !) dans tous les bacs mondiaux possibles. Si la qualité des albums de cette période récente sont globalement très bien orientés, le format peu surprenant successif, lui, prête à discussion. Fort d'un line-up de rêve stable (Billy, Skolnick, Di Giorgio, Hoglan et Peterson), le groupe a (encore) confié son mix aux manettes de l'inamovible Andy Sneap, dotant Titans of Creation d'une mise en boîte peu ou prou similaire aux albums précédents, source de déception perceptible chez quelques fans, regrettant la période où chaque album du groupe pouvait se différencier en 3 secondes chrono, marquant ainsi la singularité de chaque oeuvre. Si le même constat peut être aussi établi pour les visuels de Kantor, toujours soignés, on peut constater que, pour Testament, le changement c'est pas pour maintenant - sur la forme du moins - pour ce cru 2020, décliné en une petite quinzaine de versions différentes par Nuclear Blast.

Musicalement, on part sur les mêmes bases que sur les albums précédents, tout au long de l'heure de l'album. Les morceaux publiés en avant-première (dont celui posté ci-dessous, n'ayant pas pleinement convaincu) laissaient craindre une baisse d'inspiration du quintette, il est surprenant de constater que le single "Children of the New Level", plutôt correct sans être transcendant a été placé en pôle position de cette nouvelle livraison, sans préambule. Mais bon, pourquoi pas, on y reviendra. "Night of the Witch", autre titre dévoilé en avant-première, plus sombre et agressif, dévoile une autre facette de ce Titans. Comme si Testament balançait entre les orientations exploitées tout au long de sa carrière, au gré des compositeurs de la galette. Si on a également quelques passages bien rentre-dedans ("WW III", "Curse of Osiris", les deux titres méritant le label thrash, option rapidité) à l'instar de ce que la formation (of Damnation, ok, elle est facile) nous y a habitués depuis 2008, ceux-ci sont assez parcimonieux. Ils laissent un Hoglan sous-exploité, un peu en mode mid-tempo/pré-retraite, et le thrasher avide de matraquages intenses fomenter son impatience du retour de Dark Angel, bien sûr, dont on attend depuis perpette un nouvel album soi-disant bien avancé.

Solide malgré cela, et toujours porté par l'organe vocal d'un Billy en forme, Testament déroule des compositions de belle tenue, avec quelques (trop rares) fulgurances amenant une diversité bienvenue (citons "Ishtar's Gate" et son lead oriental qui fait mouche, le thrashy "False Prophet" le début de "Code of Hammurabi" le rapide et efficace "Curse of Osiris" enrichi des vocaux arrachés de Petersen, furieusement mal placé dans le sequencing) avec une identité toujours aussi présente ("Dream Deceiver"). Un mot aussi sur la performance de la paire de guitaristes, reconnaissable entre mille, montrant que le duo d'origine est toujours aussi complémentaire ("Symptoms", les soli de "Code of Hammurabi"). De la même façon, Di Giorgio prend l'espace parfois laissé avec classe par la petite troupe agrémentant de ses notes personnelles les harmonies des Américains. Mais, autour de cela, notons quelques compositions convenues qui alourdissent un album qui ne le méritait pas (la ballade "City Of Angels"), avec sa durée excessive, et des morceaux qui auraient pu être amputés de quelques minutes pour une efficacité supérieure. Agaçant. Notons également un titre final instrumental de 2 minutes qui aurait été mieux placé en introduction de l'album, choix étonnant de la part de ces musiciens aguerris quand même.

Ayant trouvé depuis 2008 et The Formation of Damnation son propre relief et ses mécanismes de composition, ainsi que son style ainsi affirmé, Testament récite sa formule impeccablement, presque scolairement. Finis les errements stylistiques des années 1990-1999, pourtant géniteurs d'albums bien personnels et singuliers, même si chacun pouvait y trouver à redire. Finalement, on y perd en spontanéité ce qu'on y gagne en sécurité. Si Brotherhood of the Snake ou même Dark Roots of the Earth avaient leur lot de titres bien thrash, une vraie capacité à cartonner et à soigner l'auditeur, ce Titans of Creation est l'album de la continuité, en moins punchy et moins percutant au global, assez sensiblement. Solide, mais aussi propre (trop), long (trop aussi), il ne surprendra plus grand monde, et, pire, ne contient pas de compositions mémorables susceptibles d'être encore intégrées dans la setlist des shows du groupe sitôt un nouvel album sorti. On a presque envie de dire au groupe de revenir à un peu plus de prises de risques, comme du temps de The Gathering ou Demonic, ou de pratiquer ce vers quoi il a toujours été meilleur au cours de ces jeunes années.


38 Commentaires

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PhuckingPhiphi - 06 Novembre 2020:

Avis après mûres écoutes et quelques mois de recul :

Je crains que Testament ne soit bloqué, comme nombre de ses glorieux congénères des années 80, dans cette espère de zone grise qui rend impossible la réalisation d’un album à proprement parler mauvais, tant ses membres ont de la bouteille et demeurent d’excellents musiciens, mais ne permet plus les fulgurances artistiques dont le groupe a su se montrer capable par le passé.

“Titans of Creation” n’est pas un mauvais disque, et s’il était seulement sorti il y a une grosse dizaine d’années, il aurait certainement reçu un accueil beaucoup plus chaleureux. Seulement voilà, il arrive près au moins trois opus tous élaborés selon la même recette, et du coup on a un peu l’impression d’entendre tout le temps la même chose. Et sans parler des innombrables formations plus jeunes apparues depuis, qui s’illustrent dans le Thrash rétro tout en lui insufflant la généreuse dose de sang frais qui fait défaut ici. C’est, je crois, le seul vrai reproche qu’on puisse faire à cette galette, par ailleurs tout à fait honorable si on en reste d’un point de vue strictement formel.

Un album de Testament à classer entre le précédent et le suivant, ni plus, ni moins.

 
Madness77 - 07 Novembre 2020:

Oui moi aussi je l'ai ecouté plusieurs fois depuis 6 mois et je pense l'inverse je le trouve plus percutant que son prédécesseur moins rétro également. Je ne dis pas non plus qu'il s'agit du meilleur album trash que j'ai entendu mais c'est pour moi un très bon cru.

JimiH - 24 Novembre 2020:

Testament fait ce qu'il sait faire, effectivement ce disque peut facilement être intervertit avec un autre tellement c'est du classique, je préfère retenir que Chuck Billy & co ont toujours l'énergie pour faire du bon Testament, après tant d'années de carrière c'est plutôt pas mal. Après je rejoins l'analyse, pas trop de surprise ni de titre qui se dégage vraiment, c'est juste du bon Testament, puisque la qualité est un de leur standard indéniables.

 
Madness77 - 24 Novembre 2020:

C'est un album très homogène c'est justement ce qui fait sa qualité si aucuns titres se se dégagent vraiment c'est qu'il est globalement sans faille.

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