Ce "
The Ritual" marque un changement de label,
Testament signe cette fois avec
Atlantic Records. Côté personnel, en revanche, aucun changement, le groupe se voit soudé.
Sinon, cette pochette me rappelle
Xenon 1, un vieux shoot em up sur Atari St (et Amiga) sorti en 1988. Le logo, lui, se voit abandonné au profit de plus de modernité, et ce, en parfaite cohérence avec l'album, puisque
Testament témoigne d'une évolution significative en termes de style. Le résultat s'avère assez déstabilisant, in fine, puisque leur thrash metal a quasiment disparu au profit d'un mélange Heavy,
Hard rock, Alternative, voire grungy. Bien sûr, la patte
Testament reste quand même très reconnaissable ; beaucoup de passages ont d'ailleurs une identité disons heavy Thrash.
En 91,
Metallica sort son black metal, en 1992,
Megadeth livre son "
Countdown to
Extinction", et
Testament prend le relai avec "
The Ritual". Et c'est complétement raté ! À mille lieues de
Metallica et de
Megadeth.
Pourtant, il y avait la place cette année-là ; on est sur une explosion death metal, et le thrash est très en retrait, avec très peu de sorties, au final. Les deux plus grosses réalisations seraient : Sodom ("Tapping the Vein") et
Sadus ("A Vision of
Misery"). Donc, à part
Megadeth, on pourrait inclure Iron Maiden ("Fear of the
Dark"). C'est dire que
Testament avait de quoi être mis en lumière.
Pour moi, "
The Ritual" passe complétement à côté, car il sonne vieux, dépassé, périmé... La modernité perçue sur l'artwork s'évapore entièrement. Dès le "
Electric Crown", on est plongé dans les années 80 avec ce heavy hard-rock passé de mode. Certes, le morceau reste sympa, mais il faut se rappeler que, depuis le début des 90s, cela bouge énormément, avec, en autres,
Pantera et son "Cowboys from
Hell",
Slayer avec son "Seasons in the
Abyss", sans parler de
Sepultura, à l'image de son ''
Arise", toute la vague Death metal et Black metal naissante plus le grunge, et, en 1992 sort le fameux 1er album de
Rage Against The Machine. Tout cela pour dire que c'est la foire aux albums cultes, et surtout, il y a toujours un brin de nouveauté, de fraîcheur ! Avec "
The Ritual", on en est, hélas, loin, très loin... Et c'est cela qui fait tout le malheur de cet opus.
Cependant, tout n'est pas à jeter, c'est même relativement sympathique : "So Many
Lies" est un peu le "Symphony of
Destruction" de "
The Ritual" (oui, je sais, on en est loin.) ; "
Agony", pour sa part, a une pêche communicative, et d'autres pistes comme "The
Sermon" ou "Troubled Dreams" font leur petit effet.
Ce qui n'aide pas, en revanche, c'est le 5e titre, la très ennuyeuse "
The Ritual", avec ses quelque 7.30min qui viennent creuser profondément. Ce faux pas n'empêchera nullement de retenir "Deadline", "As the Seasons
Grey", ou encore "
Return to
Serenity", loin d'être désagréables ; c'est
Testament quand même ! Mais ces titres sonnent tellement passéistes ! Prendre une orientation heavy, pourquoi pas, si la formation le sent comme ça, mais qu'est ce qu'on est loin !
Par rapport à un "Slave to the Grind" de
Skid Row, par exemple, sorti un an avant sur le même label. Il n'y a là aucune composition qui mérite une place sur un best of, pas de frissons, c'est tout juste sympathique. Même si j'occulte le passé du groupe, et le prends comme un album heavy metal, cela reste moyen.
La réflexion qui me vient pour résumer cet album est le "On en a gros!" De messire Karadoc et Perceval de Kaamelott, transformé en "On en est loin !"
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