Testament est l’un des groupes cultes de la Bay-Aera qui a su donner au thrash, à l’instar d’un
Anthrax ou d’un
Overkill, ses lettres de noblesse. Et bien que les premiers disques du groupe paraissent maintenant vieillis et usés jusqu’à la moëlle, cet album suivant le déjà très heavy Low sort des sentiers battus et montre un groupe décidé à aller de l’avant. Un groupe qui ne se repose pas sur ses lauriers vacillants, mais qui cherche avant tout à évoluer.
Low présentait déjà un thrash évolutif, peut-être opportuniste, et encore… Un tempo accéléré, des riffs de guitares plus techniques, des titres chargés de breaks ainsi que la voix du grand Navajo Chuck Billy plus rauque et caverneuse. Et ce
Demonic en est la parfaite continuité.
Plus moderne sans toutefois avoir la volonté de se rattacher pleinement au neo-death, le groupe d’Oakland ne fait pas pour autant dans la dentelle. C’est plutôt les slibards et les petites culottes qui dégringolent le long des chevilles, môman !!! Le son est rentre-dedans, les riffs sont lourds, tantôt syncopés, ou partant dans des soli alambiqués sans pour autant briser la ligne conductrice du morceau. Chuck chante dans un registre très typé death sans que cela n’enlève l’identité première du groupe et sans omettre pour autant certaines intonations mélodiques des plus rocailleuses. Quant à la batterie, elle décoiffe !! Avec en invité
Gene Hoglan (
Strapping Young Lad, Old Man Child), le niveau est hallucinant (le titre "John Doe") et booste littéralement les morceaux à la base déjà puissants.
Ce qui rend cet album si actuel malgré son style que l’on trouverait désuet, c’est que, en actualisant son registre,
Testament montre qu’il est un groupe qui pète d’un niveau bien au-dessus de certains combos qui ont soit rendu les armes, soit pris la balle au bond.
Demonic est pour cela une véritable leçon de thrash-metal comme on n’y croit plus. Et bien que cet album, datant d’une époque où le thrash était au mieux un style d’une ringardise absolue (1997),
Testament, lui, démontre que c’est la motivation et la croyance envers son style qui donne à sa musique une identité voire une âme, aussi méchante soit elle.
Non, franchement, cet album est une perle du genre car se situant entre deux époques : les années 80 (certains riffs) et les années 2000 (cette sonorité pesante). C’est tellement bon que ça devrait être dangereux pour la santé. Autant un retour en arrière qu’un bond vers l’avant.
Les héritiers peuvent aller se rhabiller, le testament c’est pas pour demain.
Avec "Demonic", Testament est à considérer comme un des piliers du néo thrash-death. INCONTOURNABLE!
Une mutation qui se poursuit sur ce Demonic, pour prendre forme, plus solide, bien plus assumé, ça pose sec !
The Burning Times, impose de sa puissance, l'intro de Jun-Jun sonne presque comme un Sepultura (époque Chaos AD). John Doe qui ramène ce côté grungy thrash, plus planant, voir presque sludge. Murky Waters remet un peu vitesse et ça fait du bien, dommage cette fin de partie doomesque ralenti le tout. Surtout que Hatreds Rise emprunte ce pas lent, cet enchaînement à tendance à alourdir l'écoute. Distorted Lives remet un peu de punch avec des sonoritées me rappelant Machine head. Il y a eu de changement de personnel (encore), nouveau batteur Gene Hoglan (Dark Angel-Death-Strapping Young Lad), une sacrée recrut, un nouveau bassiste Derrick Ramirez un cousin de Eric Peterson (guitariste et membre originel de Testament) qui vient prêté main forte juste pour cet album, enfin James Murphy est partie. Donc on a Chuck Billy et Eric Peterson les 2 seuls rescapé et membre racine du groupe.Petite aparté terminé, je reprends le fil de l'écoute, l'intro de New Eyes Of Old est entrainante, on retrouve ce côté grungy sur le refrain. Ten Thousand Thrones remet un coup de latte en fin d'album. Je ne connaissais que John Doe et Burning times de cet opus, je m'attendais à mieux.
Je ne suis pas très convaincu, la bonne entrée en matière surtout avec "The Burning Times" (sûrement le meilleur morceau de l'album) disparaît petit à petit. Et surtout, il y a beaucoup de parties lentes qui parcourent ce Demonic qui lui donne un effet comme si ils étaient retenus par des chaînes, où qu'ils jouaient dans la boue. Au-delà de ça, en l'écoutant aujourd'hui, ya pas grand-chose de marquant, même pour l'époque, ils arrivent un peu tard. Après pluvieuses écoutes, je me rends compte qu'il n'est pas si solide que ça, car si il suit une ligne rouge, on picore par-ci par-là entre des styles assez éloigné les uns des autres. On est quand même au-dessus de "Low", il n'y a pas de mauvais titres, pas de ballade de 7 min.
Un album correct mais pas indispensable.
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