Un peu plus de quatre années après
Dark Roots Of The
Earth, et de nombreuses tournées et festivals aux quatre coins du monde (citons par exemple le très intense concert du Xtrem Fest de Carmaux cet été, où le quintet a axé sa set-list sur des titres parmi les plus reconnus des fans - notamment une grosse louche de
The New Order),
Testament, toujours chez
Nuclear Blast, sort un
Brotherhood of the Snake à la pochette magnifique (une constante chez ce groupe). Le choix en live de proposer des titres plutôt rapides et de laisser moins de temps morts entre les morceaux serait-il prémonitoire ? Après le très bon
Death Angel sorti récemment, le gang d'Oakland est-il en passe de soutenir la comparaison ?
Ôtons d'entrée toute espèce de doute, ce nouveau cru de
Testament est supérieur à ses deux prédécesseurs. Majoritairement plus rapide,
Brotherhood of the Snake change la donne, par rapport à
Dark Roots Of The
Earth et
The Formation of Damnation. Ces derniers, à dominante mid-tempo, laissaient la place à deux ou trois titres purement thrash. Ici, c'est l'inverse, car à part la paire "
Seven Seals" et "
Born In A Rut", ou le superbe "
Neptune's Spear" plus heavy, mélodiques et néanmoins accrocheurs, ce nouveau
Testament envoie la pâtée à de nombreuses reprises. La triplette qui ouvre le disque, vive et dynamique, constitue une entrée en matière alléchante (la wah-wah de "
Stronghold", la batterie au premier plan de Hoglan sur l'éponyme ou l'accroche générale de "
Pale King"). Ces titres mid-tempo bénéficient de soli somptueux, avec un ensemble musical au sommet de son art. Chacun y va de son gimmick, sans dénaturer ni le style
Testament, ni les morceaux en eux-mêmes, bien au contraire.
Si le défaut de
Dark Roots Of The
Earth était son affaiblissement dans sa seconde partie, il n'en est rien ici puisque la furie thrash de "Centuries Of Suffering" va décoiffer nombre de fans dans le pit (notez le lien !), avec un riff dantesque à 2'00" qui fait suite à un début de morceau parfait. Du grand
Testament et un titre qui sera sans nul doute un moment attendu live. Il préfigure d'ailleurs une seconde face de vinyle peut-être encore plus réussie que la première. Ni le heavy "
Neptune's Spear" avec son riff typique et son phrasé reconnaissable entre mille (
Practice What You Preach n'est pas loin,
The New Order non plus, dont l'ombre plane souvent sur ce disque), ni l'entraînant up-tempo "Black
Jack" (quel travail de Hoglan, quel solo de Skolnick) centré sur l'addiction aux jeux, ni le nerveux et rageur "Canna Business" (avec le timbre forcé de Billy qui porte ce titre avec sa grosse voix), ni l'imparable final "The Number Game", efficace et rapide, ne baisseront le niveau. Les virtuoses Skolnick/Petersen et la section rythmique (Di Giorgio / Hoglan) régaleront les fans musiciens (et les autres, quelle que soit la période favorite de chacun), montrant un groupe en pleine forme, et aux capacités mélodiques intactes.
En piochant dans toutes les périodes de son histoire, tout en restant à la fois actuel et traditionnel (notons la pub assez juste du distributeur
Nuclear Blast qui présente cet album comme une synthèse réussie de ses trois derniers disques studios),
Testament peut faire la nique à tant de soi-disant super-groupes qui oublient souvent ce que le mot chanson veut dire. Ici rien n'est à jeter.
Testament a frappé fort, juste, et
Brotherhood of the Snake est clairement ce que le groupe a fait de mieux depuis au moins le siècle dernier. Notons des paroles (travaillées avec Steve Souza de chez
Exodus) traitant sur plusieurs morceaux d'une race mythique sumérienne (la confrérie du
Serpent donc) ayant essayé de combattre les religions il y a 6.000 ans. Si la confrérie du
Serpent n'a pas réussi son oeuvre de toute évidence à en voir l'état du monde aujourd'hui,
Testament, lui, a réussi un vrai carton avec cet album, et remet un peu d'ordre dans la hiérarchie thrash mondiale de la décennie.
Au final encore un bon album des Californiens...
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